16 février 2014

Nous n'avons pas dit notre dernier mot !

        Le maître d'écoleChaque matin, avant sept heures, on voyait passer le maître d'école qui faisait sa tournée, de maison en maison, pour prendre les garçons de l'école : sa serviette dans une main, un gosse rétif suspendu à l'autre, et derrière, une nichée de marmots qui, à chaque arrêt, s'affalaient sur le trottoir comme des brebis épuisées. Donna Mena, la mercière, présentait toujours son petit Aloardo - dont elle ne faisait façon qu'à coups de taloche - fin prêt et propre comme un sou neuf, et le... [Lire la suite]

30 septembre 2013

Un été de lecture

Épilogue : Par le petit-fils d'O. AvédissianMon grand-père, Onnig Avédissian mourut le 21 novembre 1933 à Sarcelles, soit deux ans après la fin de la rédaction de ses mémoires. Le témoignage de mon oncle, pour une fois, me semble fiable et précis. Dans ses souvenirs enregistrés sur cassettes en février 1999, il dit : "Mon père devenait de plus en plus faible. Il souffrait d'un mal que je n'arrivais pas à comprendre [il m'a confié que ce devait être un cancer]. Les médecins et les spécialistes consultés recommandèrent la campagne et... [Lire la suite]
21 mai 2013

"La patrie : c'est le tombeaux des peuples !"

  Nov. 1940, 1er texte de l'U.C. (Barta) sous-titré : "Collection IVe Inter". La lutte contre la 2e guerre mondiale.L'origine de la guerre : Pour justifier aux yeux des masses la folie d'une nouvelle guerre, le gouvernement Daladier, commis des deux cents familles, invoqua les agressions de l'Allemagne contre "l'ordre" européen. Mais "l'ordre européen" que voulait défendre Daladier, c'était l'ordre de Versailles, et Versailles étouffait l'Europe. Ainsi, à nouveau du sang devait être versé pour la défense des rapines de la... [Lire la suite]
02 avril 2013

Gens indépendants Deuxième (suite et fin)

Introduction générale"On se rappelle qu'à partir de la fin du XIIe siècle et jusqu'à environ 1350, les Islandais se rendirent capables d'un type d'écriture qui n'eut pas d'équivalent ailleurs en Occident et qu'ils appelaient sagas. On ne s'interrogera pas ici sur la genèse, les traits caractéristiques, le style et la vision du monde que véhiculaient ces superbes textes. Pas davantage sur les conditions qui rendirent possible un pareil phénomène dont "l'explication" passe notre entendement au point de nous inciter à parler de "miracle... [Lire la suite]
02 février 2013

Les fiancés

Italo Calvino - suite et fin (1ère partie)Les Fiancés : Le roman des rapports de force Renzo et Lucia ne savent ni lire ni écrire : ce fait a, dans Les Fiancés, une portée décisive et on ne me semble pas lui avoir accordé l'importance qu'il mérite. Certes, ne savoir ni lire ni écrire est (ou du moins on peut le présumer) une caractéristique commune à des héros et héroïnes de nombreuses œuvres littéraires, avant et après eux, mais je ne saurais citer aucun autre grand livre où la condition de l'illettré soit aussi présente à la... [Lire la suite]
08 décembre 2012

Wallenstein ou la guerre de 30 ans "dîte de religions" (2e)

La mort de WallensteinIntroductionDepuis l'automne de 1785 où Schiller avait achevé Don Carlos, il semblait que le génie dramatique dont il avait déjà donné des preuves si éclatantes fût perdu pour la scène allemande. Pendant treize ans, il ne produit plus rien pour le théâtre. Le 12 octobre 1798 seulement, le Camp de Wallenstein, précédé d'un Prologue, paraîtra pour l'inauguration du théâtre de Weimar entièrement rénové et la trilogie y sera jouée pour la première fois en avril 1799. La première idée de Wallenstein remonte au mois de... [Lire la suite]

02 décembre 2012

Wallenstein ou la guerre de 30 ans "dite de religions" 1ère

PréfaceLes Aventures de Simplicissimus de Grimmelshausen disent le secret du monde baroque. Où étaient les seigneurs quand ils quittaient Versailles chaque année pour la guerre ? Ils étaient dans ce roman de froid et de saleté, de femmes dont la bouche et le ventre sont avilis et d'hommes au sexe coupé ras, de langage bas, de ruines et de pierres fumantes dans l'hiver. Lorsque Turenne prit la décision d'incendier le Palatinat, Louis XIV donna son accord pour la destruction systématique de tous les bourgs, hameaux et fermes après... [Lire la suite]
28 octobre 2012

Les fiancés ou le roman des rapports de force

1ère partie Armand Monjo - PréfaceVingt ans séparent la première page manuscrite du roman de Manzoni (24 avril 1821) de la sortie de l'édition définitive (Milan, 1840-1842). Vingt ans de documentation et de recherches, d'ébauches, de corrections, trois refontes successives du texte, des années à polir le style, à revoir minutieusement la langue : comme la Divine Comédie, Les Fiancés sont l'œuvre d'une vie. A cinq siècles de distance du monument poétique de Dante, qui marque la fin du Moyen Age, résume une civilisation, crée la langue... [Lire la suite]
07 septembre 2012

"Terre, ô ma terre !" Lecture (5)

Au sujet de l'auteur et de son oeuvre (Introduction à "La cloche d'Islande") :"Trois personnages dominent cette vaste fresque dont aucun Islandais vivant ne songerait, un seul instant, à douter qu'elle ne soit la plus grande œuvre écrite dans sa langue à l'époque moderne : La Cloche d'Islande. C'est d'abord le paysan Jon Hreggvidsson, noir de poil et (peut-être ?) de conscience, têtu, gaillard, paillard, sarcastique, sentimental, sordide, sublime, indécrottable et indomptable, fustigé, rossé, affamé, vilipendé, glorifié. Et vivant,... [Lire la suite]
31 août 2012

La fin d'un mythe ! Lecture d'été (3)

Note biographique de Sygmunt Stein par sa fille"Voir éditer ce livre en français est pour moi, sa fille unique, la réalisation d'un espoir qui remonte à loin. En effet, mon père, un homme petit aux yeux verts et pétillants, me parlaitsouvent de son séjour en Espagne. Né en 1899, il a passé sa jeunesse au village de Dobromil, près de Lemberg, l'actuelle Lvov. Très jeune, il n'était allé qu'au heder - l'école élémentaire traditionnelle - où les petits garçons suivaient un enseignement religieux. Au terme de ces études, son père l'avait... [Lire la suite]