Je lis et j’écris pour comprendre. Résumés de livres présentés au club des lecteurs qui se réunit une fois par mois à Besançon.
30 avril 2018

Vanitas vanitatum, omnia vanitas & sic transit gloria mundi

La liberté et la mort"Les femmes qui s'occupaient de poules, de coqs et de lapins, considéraient le couple avec inquiétude.- Elle est trop maigre, la mariée, elle n'a pas de poitrine, elle n'aura jamais de lait !- Ne t'en fais pas, va, elle en aura. Tu te rappelles, l'année dernière, ma chèvre Mavrouka ? Elle n'avait que la peau et les os, on ne voyait même pas ses pis, pourtant elle a été prise, elle a mis bas, et tu ne me croiras pas... elle donnait une oke de lait à chaque traite.- Mais elle n'a pas de hanches ! Où se logera... [Lire la suite]

27 novembre 2017

Le festin de Pierre

    L'art comme nomination ou éclipse du nomLacan a vu dans l’œuvre de James Joyce le paradigme le plus pur de la notion de suppléance symbolique, en particulier dans la fonction par laquelle l'écriture a lieu. La "carence paternelle", dont souffre d'après lui l'écrivain irlandais, est traitée par l'écriture comme réalisation symptomatique du Moi : la carence du père n'a pas transmis symboliquement le désir, donc, la juste compétence phallique, mais Joyce trouvera dans l'écriture la possibilité de "se faire un nom" en se... [Lire la suite]
11 février 2014

La vérité sort, là où on ne l'attend plus !

  Avant-propos "Nous les Eitingon"Quand j'avais quinze ans, ma mère m'a dit que personne ne m'appréciait. "Mais, si", ai-je répondu d'un air de défi. Mats était la sœur de mon père. Ma mère entretenait à son égard des sentiments mitigés. De dix-huit mois plus âgée que mon père, célibataire, médecin dans un hôpital universitaire londonien, Mats représentait l'autorité suprême dans la famille paternelle, celle dont tout le monde écoutait les conseils, l'infaillible. Une partie de son talent consistait à comprendre "les jeunes",... [Lire la suite]
30 septembre 2013

Un été de lecture

Épilogue : Par le petit-fils d'O. AvédissianMon grand-père, Onnig Avédissian mourut le 21 novembre 1933 à Sarcelles, soit deux ans après la fin de la rédaction de ses mémoires. Le témoignage de mon oncle, pour une fois, me semble fiable et précis. Dans ses souvenirs enregistrés sur cassettes en février 1999, il dit : "Mon père devenait de plus en plus faible. Il souffrait d'un mal que je n'arrivais pas à comprendre [il m'a confié que ce devait être un cancer]. Les médecins et les spécialistes consultés recommandèrent la campagne et... [Lire la suite]
25 juin 2013

Chaos, ou la tendance à l'entropie capitaliste !

Les trois sources et les trois parties constitutives du marxisme.La doctrine de Marx suscite, dans l'ensemble du monde civilisé, la plus grande hostilité et la haine de toute la science bourgeoise (officielle comme libérale), qui voit dans le marxisme quelque chose comme une "secte malfaisante". On ne peut pas s'attendre à une autre attitude, car dans une société fondée sur la lutte des classes, il ne saurait y avoir de science sociale "impartiale". Toute la science officielle et libérale défend, d'une façon ou de l'autre, l'esclavage... [Lire la suite]
21 mai 2013

"La patrie : c'est le tombeaux des peuples !"

  Nov. 1940, 1er texte de l'U.C. (Barta) sous-titré : "Collection IVe Inter". La lutte contre la 2e guerre mondiale.L'origine de la guerre : Pour justifier aux yeux des masses la folie d'une nouvelle guerre, le gouvernement Daladier, commis des deux cents familles, invoqua les agressions de l'Allemagne contre "l'ordre" européen. Mais "l'ordre européen" que voulait défendre Daladier, c'était l'ordre de Versailles, et Versailles étouffait l'Europe. Ainsi, à nouveau du sang devait être versé pour la défense des rapines de la... [Lire la suite]

24 avril 2013

"Le bateau sur la montagne", restera à jamais un mythe !

Le crime de l'oubli, Elie WieselCe roman est un chef-d'œuvre. Je l'ai lu après la Libération. J'avais vingt ans. Je viens de le relire. J'y retrouve la puissance d'évocation et la conscience blessée qui, à l'époque, m'avaient bouleversé jusqu'au tréfonds de mon être. Cette communauté villageoise arménienne, condamnée par les convulsions d'une histoire qui la dépasse, m'est devenue proche. Guettée par la mort, elle revendique sa liberté. Assiégée par un ennemi impitoyable, trahie par une société indifférente, elle choisit la résistance... [Lire la suite]
02 avril 2013

Gens indépendants Deuxième (suite et fin)

Introduction générale"On se rappelle qu'à partir de la fin du XIIe siècle et jusqu'à environ 1350, les Islandais se rendirent capables d'un type d'écriture qui n'eut pas d'équivalent ailleurs en Occident et qu'ils appelaient sagas. On ne s'interrogera pas ici sur la genèse, les traits caractéristiques, le style et la vision du monde que véhiculaient ces superbes textes. Pas davantage sur les conditions qui rendirent possible un pareil phénomène dont "l'explication" passe notre entendement au point de nous inciter à parler de "miracle... [Lire la suite]
25 février 2013

"Étrangers, oui ! Mais, à nous-mêmes surtout !"

Édito"Les étrangers" de Sándor Maraï est un roman qui paraît n'être qu'un récit autobiographique. Le talent de l'auteur en fait un roman des plus attachants à lire. J'y revins sans cesse avec davantage de plaisir. Publié entre les deux guerres. Maraï l’écrit après avoir erré 5 années dans Paris. "Ici, c’est l’Europe !" s’exclame le héros à qui Maraï prête son idée fixe. Un sentiment d'étrangeté, analogue à un rêve, fleure bon dans ce roman.Que fait un étranger qui erre dans Paris ? : Il cherche la femme ! S’il se trouve avec des... [Lire la suite]
02 février 2013

Les fiancés

Italo Calvino - suite et fin (1ère partie)Les Fiancés : Le roman des rapports de force Renzo et Lucia ne savent ni lire ni écrire : ce fait a, dans Les Fiancés, une portée décisive et on ne me semble pas lui avoir accordé l'importance qu'il mérite. Certes, ne savoir ni lire ni écrire est (ou du moins on peut le présumer) une caractéristique commune à des héros et héroïnes de nombreuses œuvres littéraires, avant et après eux, mais je ne saurais citer aucun autre grand livre où la condition de l'illettré soit aussi présente à la... [Lire la suite]