"Pour me rafraîchir et me raviver les impressions au sujet de Beyle, je viens de relire sa Correspondance, si vive, si amusante, et à laquelle il ne manque, pour être tout à fait agréable, qu'une clef, l'indication possible et facile à donner (mais qu'on s
19 octobre 2011

La vérité ne se laisse pas écrire facilement !

Au gouvernement de la Défense nationale"[Paris le 15/10/1870]… Des sots ont affecté de ne point comprendre ma lettre. Je ne demandais pas qu'on cassât la colonne Vendôme ; je voulais qu'on enlevât de votre rue dite "rue de la Paix":, ce bloc de canons fondus qui perpétue la tradition de conquête, de pillage et de meurtre, et qui contraste, aussi ridiculement qu'un obusier dans un salon de femme... Est-ce que vous garderiez, chez vous, dans votre chambre à coucher, les traces de sang d'un assassinat ? (Le 14 septembre, Courbet avait... [Lire la suite]

16 août 2011

Une révolution en cache toujours une autre !

"Vite ! pour l'amour de Dieu, vite !" J'entendis un bruit de pas qui descendait. Je m'aplatis dans un recoin. On passa sans me voir...Une main prit la mienne, et nous nous élançâmes dans l'obscurité du bateau ; après avoir grimpé une échelle et longé une coursive, nous nous sommes retrouvés sur le pont illuminé par la lumière crue des lampes à arc. Nous avons longé un quai. Deux énormes grues à vapeur étaient déjà en train de fouiller la cale avant. Les dockers calaient de grandes caisses puis les soulevaient, soufflant ensemble avec... [Lire la suite]
22 juin 2011

Et moi et moi et moi !

"Une telle monomanie, un culte si fanatique des beaux-arts, une surestime poussée jusqu'à l'absurde des valeurs esthétiques ne pouvaient naturellement se développer qu'aux dépens des intérêts normaux de notre âge. Si je me demande aujourd'hui quand nous trouvions le temps de lire tous ces livres, alors que nos journées étaient déjà si remplies par nos heures de classe et nos leçons particulières, je me rends parfaitement compte que cela se faisait au détriment de notre sommeil et par conséquent de notre fraîcheur corporelle... Ainsi... [Lire la suite]
08 juin 2011

A la guerre, comme à la guerre !

"Pour le petit villageois que j'étais, l'enseignement commençait vers l'âge de quatre ans, à l'école coranique. On y apprend à lire et réciter le Coran, sans le comprendre, bien sûr. Le cadre et les méthodes, tout y est archaïque. Mais il y a des souvenirs fabuleux. On s'assied à même le sol, le maître aussi (mais sur une peau de mouton). L'enfant écrit sur une planchette enduite au préalable d'une sorte de glaise que l'on a fait sécher. Les plumes sont taillées dans le roseau, l'encre "maison" fabriquée à partir de laine brûlée.... [Lire la suite]
06 juin 2011

Qui n'avance pas recule !

"Les femmes, Papa, dit-elle, sont toujours des reporters bien meilleurs ; quoique, j'en suis sûre, ajouta-t-elle pour Charlotte, les pères ne vaillent pas beaucoup mieux que les maris. Papa - et elle sourit - ne me redit jamais plus du dixième de ce que vous lui racontez ; alors j'espère que vous ne lui avez pas encore tout dit, car dans ce cas j'aurai probablement manqué l'essentiel.-Maggie allait, allait toujours, elle se sentait lancée; il lui semblait être une actrice qui a étudié un rôle et l'a répété, mais qui, tout à coup, sur... [Lire la suite]
05 juin 2011

Et surtout, écris-moi !

Extrait d'une lettre à Georges Sand :"Croisset, dimanche soir, 27 novembre 1870Je vis encore, chère Maître. Mais je n'en vaux guère mieux, tant je suis triste ! Si je ne vous ai pas écrit plus tôt, c'est que j'attendais de vos nouvelles. Je ne savais pas où vous étiez.Voilà six semaines que nous attendons, de jour en jour, la visite de MM. les Prussiens. — On tend l'oreille, croyant entendre au loin le bruit du canon... Quelles horreurs ! C'est à rougir d'être homme... Si nous avons un succès sur la Loire, leur apparition sera... [Lire la suite]

27 mai 2011

La der des der !

Extrait de "mon journal en Suisse"7 Août (nouveau style) 1914"Quand vous criez, par la fenêtre, que l'ordre de mobilisation vient d'être signé, la foule vous répond par des "hourra" ; elle se répand dans les rues, chante des chants patriotiques et produit cette impression qu'elle n'a fait qu'attendre la déclaration de la guerre et que ce rêve vient de se réaliser ! Ces scènes se reproduisent partout… Vous en arrivez à conclure à cette monstruosité que le peuple "se réjouit" de faire la guerre, indépendamment des buts et des questions... [Lire la suite]
21 avril 2011

Enfance, quand tu nous tiens !

"Qui est cette jolie dame parfumée de la ville qui, brusquement, fait irruption dans la ferme du Loiret où le petit Alphonse est élevé par de modestes paysans ? Quelle est cette femme charmante et vive, mais presque toujours absente du domicile parisien où l'adolescent habite avec sa grand-mère, et qui n'apparaît que furtivement au bras d'«oncles» toujours nouveaux ? Imprévisible, à la fois proche et lointaine, elle ne fera pourtant jamais défaut à Alphonse ; mais jamais, non plus, la mère et le fils ne parviendront à se parler... [Lire la suite]
20 avril 2011

"Il n’y a pas de rapports sexuels !" Lacan.

"Il a toute la santé physique et la solidité interne qui manquent à ses frères Dimitri et Nicolas. Il est bâti comme un ours. Il plonge nu dans les lacs froids. Il remplace le cheval pour tirer la charrette. Il fauche, il chasse, il galope, il renverse dans les bois des tsiganes lascives. Les soirs d'été, fenêtres ouvertes sur la terrasse d'Iasnata Poliana, il joue du piano pour s'associer aux rossignols. "Je cesse déjouer, ils cessent de chanter ; je recommence, ils recommencent. ]'ai passé près de trois heures à cette occupation. La... [Lire la suite]
18 avril 2011

Le déni ou la révolte, c’est tout ce qui nous reste !

"Tandis que leurs pères sont au front, des adolescents découvrent en bande leur indépendance. Livrés à eux-mêmes, menés par les démons de leur révolte, ils inventent des jeux qui leur permettent de renverser le monde des adultes, d'échapper à l'autorité de leur famille. C'est l'apprentissage de tous les dangers, de toutes les déraisons. Sur fond de guerre, la découverte de la vie, de la sexualité, le passage du rêve de l'enfance aux réalités du monde ne vont pas sans danger.Écrits en 1929, roman du destin hongrois, des grands... [Lire la suite]