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Au rive gauche
27 septembre 2011

À ça ira, ça ira...

"Maluco raconte l'envers de la chronique officielle que le chevalier de Pigafetta rapporta de la fameuse expédition de Magellan, partie de Séville le 10 août demaluco_livre l'an 1519. La parole est ici à Juanillo, le bouffon, que Baccino Ponce de Léon a "enrôlé" sur la flotte historique. Truculent, corrosif jusqu'à la subversion, il s'adresse à Charles Quint qui, dans l'ingratitude des puissants, abandonne à la misère son humble serviteur... Le plaidoyer pro domo se double de la dénonciation implacable des horreurs dont furent victimes tous, ceux qui, capitaines ou simples marins, ne furent bientôt plus que loques humaines ballottées de mers d'huile en tempêtes effroyables". l'éditeur
"Chapitre I : En l'an 1519 de l'Incarnation de Nôtre-Seigneur Jésus-Christ, moi, Juanillo Ponce natif de Bustillo del Páramo, en le royaume de Léon, m'en vins avec mon seigneur, le comte don Juan, à son domaine de Monturque, voisin de Cordoue, l'infidèle... Alors que je me trouvais en cette ville des royaumes de Votre Grâce, divertissant par l'exercice de mes talents la racaille marinière pour un quignon de pain, j'appris que se préparait une expédition au Maluco et décidai d'y tenter la chance... Comme j'étais en grand besoin... Comment pouvais-je imaginer, Altesse, le noir destin qui nous était réservé ? On dit avec raison que nécessité a visage d'hérétique et, bien que je sois converti à tout ce qu'il se peut pour un homme, à l'exception de ce qui fut coupé et jeté aux chiens de mon prépuce à sept jours de ma naissance, et qu'aucun vœu ne peut restituer, j'avais à cette époque les mêmes besoins que les princes et les papes, à savoir me remplir la panse de temps à autre, raison pour laquelle je m'estimai bien favorisé avec ce que me baillèrent les officiers de la Casa de Contratación et éloignai de moi tout autre souci... Et c'est parce qu'une fois encore les chiens de la nécessité me harcèlent, aujourd'hui en ma vieillesse, ayant à jamais perdu mes aptitudes à provoquer le rire - car qui voudrait pour bouffon d'un homme qui s'est abordé à la saison triste de la vie ? - que je me suis déterminé, avant de mourir, à rendre compte à Votre Altesse de moult prodiges qu'en ce voyage nous avons vus et de moult privations que nous avons subies... Et si le récit que falsifia du tout au tout votre chroniqueur Pedro Mártyr de Anglería pour la plus grande gloire de Son Altesse impériale, ainsi que des nombreuses choses que cet avisé chevalier vicentin, don Antonio de Pigafetta, tut et corrigea pour le même motif, allait droit au cœur de Votre Grâce, qu'elle se souvienne qu'à Bustillo del Páramo, mon village natal, vit en grand dénuement ce Juanillo, bouffon de l'armada, qui fit autant pour l'entreprise avec ses facéties que le Capitaine général lui-même avec son obstination... De ce fait, non seulement Sa Majesté réparerait les nombreux torts que sa décision d'envoyer cette flotte au Maluco causa..." N. B. Ponce de León

Christophe_Colomb_filmÉtant donné que nous allons bientôt en terminer avec l'année 67, faisons une dernière fois le point sur une guerre désormais inconnue pour la plupart d'entre nous, à savoir celle dite : Guerre du Biafra. Laquelle eut lieu pour des raisons de mainmise sur les ressources minières de la région en question.
Petit résumé : "Ancienne colonie britannique, le Nigéria est l'un des plus grands paysCarte_Biafra d'Afrique... En 1960, lors de l'indépendance, le régime de la corruption s'est installé et l'une des trois plus grosses ethnies s'empare de tous les postes gouvernementaux et administratifs. Mais début 1966, dans le Nord, 30 000 d'entre eux sont massacrés et tous les Ibos repartent au sud-est du Nigéria. En mai 1967, ils forment un état à part : le Biafra, le gouvernement fédéral réagit et c'est la guerre. ". (Ina.fr) L'Angleterre soutiendra son ancienne colonie, la France gaullienne, toujours opportuniste et non désintéressée, apportera son aide logistique au nouvel état sécessionniste : Le Biafra. Et ce fut le carnage !
Rien que de très commun, me direz-vous, eu égard aux images actuelles qui nous parviennent de la Corne de l'Afrique Est. Lequel continent africain, mis en coupe réglée, est devenu la chasse gardée des quelques États impérialistes qui se partagèrent le monde, il y a déjà longtemps de cela. À commencer par les Portugais, les Espagnols, les Hollandais etc. C'est la période que d'aucuns appelèrent : celle de l'accumulation du capital ! Histoire de montrer que l'enrichissement ne provient aucunement de quelques mérites personnels mais, au contraire, du pillage des richesses du monde. Quant à savoir pourquoi les états très catholiques espagnols n'en profitèrent pas davantage, contrairement aux anglais et aux français, cela nous entrainerait trop loin de notre propos.
Ce n'est donc pas d'aujourd'hui, avec les bombardements français en Lybie, que les états les plus riches de la planète se comportent en terrain conquis en Afrique et ailleurs. Cela dit, qu'est-ce que Sarkozy espérait y gagner à jouer les Obama de service, à la petite semaine ? Probablement quelques points dans les sondages (au sein de la droite) en vue de sa réélection ! Car ne l'oublions pas, c'est à la tête de son propre camp qu'il doit arriver, au soir du premier tour et non pas le premier de tous les candidats, s'il veut avoir la possibilité de rester au second. C'est du gagne petit, certes. Mais qui a dit que postuler biafraau poste de premier magistrat de ce pays exigeait d'avoir de l'ambition ?
Quant à la gauche elle se voit déjà gagnante, au soir de sa "victoire" lors des dernières sénatoriales. Elle pourrait bien déchanter. Et si toutefois elle y arrivait, les Africains n'ont rien à en attendre, pas plus que nous. Quant à la bourgeoisie française, elle lorgne sur les puits de pétrole et les ventes d'armes ! Si le pillage continue, Kadhafi et sa clique sont devenus encombrants et trop chers. Virés ! Les riches et leurs valets, à la lanterne !
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