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Au rive gauche
18 avril 2021

Journal signifie d’abord œuvre écrite au jour le jour

Les fourberie de Scapin

 

Si le journal est souvent caché, secret et semble trouver dans une certaine occultation à autrui un gage de sérieux, d’authenticité, nous ne connaissons, par définition, que ceux dont la divulgation a éventé le mystère - et souvent de l’aveu même de leur auteur. Le nombre des journaux intimes publiés est considérable.
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Édito
"L’échec nous renvoie aux affres de l’identification personnelle"*Gosta-Berling
Après un peu plus de patience, de discernement, d’abnégation peut-être, Stéphane eut pu s’éviter "l’épreuve" qu’il venait de s’infliger.
En effet, à peine venait-il d’entrer en possession d’un nouveau téléphone : - perspective de la 5G, oblige – qu’il l’avait bloqué.
Buttant à chaque étape, contre des difficultés sans nom, lors de "sa prise en main". Jusqu’au moment de l’éteindre, un comble, n’est-ce pas ? Ce n’est qu’à force de traficoter" ici et là, qu’il arriva à ses fins. Sauf, qu’il dut parallèlement procéder à quelques opérations. "À l’insu, de mon plein gré". Tout va tellement vite maintenant.
Le lendemain matin, au moment de l’allumer. Il ne se passait rien ! Le téléphone demeurait aussi inerte que du bois mort. Cet engin de mort lui demandait un mot de passe, dont il ne se souvenait plus. Au reste, après avoir tapé "le bon", il ne parvenait plus à "continuer". Because la nouvelle apparence. Tous les dieux de la téléphonie se liguaient contre lui. Comme "deux ronds de flan", il était ! Décidément, "ils ne nous apprennent pas tout, lors de la courte prise en main," ne cessait-il de se dire. Comme pour partager sa faute avec quelqu’un. Laquelle mise en main consiste surtout à parachever la vente.
C’est seulement en revenant à la boutique - où il se rendit, dès l’ouverture de celle-ci – qu’il apprit que son téléphone seul était bloqué. Que pour continuer - après avoir taper le mot de passe - il fallait faire "Ok !" : pour valider ! Ayant oublié le bon (mdp), il n’était guère plus avancé.
Du reste, "Ange", le vendeur de la veille, ne fut guère enchanté de le voir revenir en un si mauvais pas ! D’autant plus, qu’il avait à s’occuper d’un client potentiel, pour le même appareil. Tandis que, sauf miracle de sa mémoire, celui de Stéphane n’était déjà plus qu’une ruine. Néanmoins, ce gentil vendeur prit sur lui de faire quelques brèves échappées, auprès de lui. Ne serait-ce que pour vérifier de visu, s’il avait progressé.
Ange aussi espérait encore et toujours. Mais, davantage en lui-même, qu’en Stéphane. Sans rien lui en dire, non plus. Sans doute Ange devait-il se sentir quelque peu coupable lui-aussi. Ceci dû à un phénomène inconscient de projection-identification. Le temps aidant, l’adrénaline commença à diminuer chez Stéphane. Machinalement, il tapait les quelques mots de passe dont il se souvenait, afin de se donner une contenance. À la vérité, il nous faut préciser que dans le vague - chez lui - son stress fut augmenté pour avoir remarqué, sur la toile, n’avoir droit qu’à dix tentatives infructueuses.
Le-bateau-sur-la-montagneSans le savoir, Ange avait immédiatement vidé la baudruche, de ce côté, en lui disant qu’il n’avait bloqué que le téléphone, non la puce. Petit à petit, Stéphane pris conscience qu’il avait à sa disposition, désormais, tous les essais dont il avait besoin. Et c’est ainsi que petit à petit il remontait la pente.
Encore que, le nez dans le guidon, il n’avait pas remarqué qu’un autre vendeur, un peu plus âgé qu’Ange, observait son manège. Expérimenté, celui-ci ne bougea ni pied ni patte, tant que notre ami se trouvait toujours au même point. Ne perturbant, en rien un stress, qui commençait à retomber.
À demi consciemment Stéphane prit sa sacoche et chercha la chemise qu’il avait préparée, au cas où Ange eut besoin de quelques éléments du dossier. À moins, que ce ne fut plus simplement qu’afin de se donner l’air de faire quelque chose. En attendant qu’Ange en eut fini. Machinalement, Stéphane sort la feuille sur laquelle figurent différents codes secrets et, commence à les taper, un à un, tous ponctués d’un "ok" libérateur ! Bien lui en pris, le téléphone s’ouvre enfin, mais lui demande de retaper le dernier. Sous le coup de l’enthousiasme, toutefois, Stéphane fut incapable de se souvenir duquel… De son côté, Ange, qui n’en perdait pas une miette, s’esclaffa : "Ça y est, vous l’avez trouvé !?" Tandis que Stéphane venait d’en reprendre un coup sur la casquette. Mais Ange n’écoutait déjà plus. Néanmoins l’espoir était revenu. Sans se décourager. Stéphane les repris un à un, jusqu’au dernier. Et ce fut le bon. Qui a dit : "qu’il n’y avait pas de bon dieu pour les patients ?"
C’est à ce moment-là seulement que notre bon observateur extérieur, se manifesta. Calmement. "Donnez, lui dit-il, je vais vous simplifier la vérification." Et Stéphane, revigoré, de se sentir : "Sauvé des eaux, comme Moïse !"

*Christian Jouvenot, Freud : un cas d’identification à l’agresseur, PUF, Paris 2003, p 42.

 

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