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Au rive gauche
27 juillet 2011

No pasaran !

 

jacobins_noirs_livreAppendice de Toussaint Louverture à Fidel Castro

"Ce n'est pas seulement parce qu'ils ont tous deux conduit des révolutions aux Antilles que l'on fait ici un rapprochement entre Toussaint Louverture et Fidel Castro... C'est parce que ce qui s'est produit en 1792-1804 dans la partie française de Saint-Domingue a refait son apparition en 1958 à Cuba... La révolution castriste est fille du XXe siècle, tout comme celle de Toussaint fut fille du XVIIIe. Mais, en dépit du siècle et demi qui les sépare, elles ont en commun d'être toutes deux antillaises...
C'est au cours de la Révolution haïtienne que des Antillais ont, pour la première fois, pris conscience d'eux-mêmes, en tant que peuple. Et quel que soit son destin, la Révolution cubaine représente l'ultime étape de la quête caribéenne d'une identité nationale. Dans un ensemble aussi éparpillé d'îles disparates, c'est un processus fait d'une suite de périodes de dérives, désordonnées, ponctuées de sursauts, de bonds, et de catastrophes. Mais, sous cette surface accidentée, il y a un mouvement de fond, puissant et évident.
Deux facteurs régissent l'histoire des Antilles : la plantation de sucre, et l'esclavage des noirs. L'identité sociale sous-jacente de la population cubaine n'est affectée en rien par le fait qu'en majorité elle ne connut jamais l'esclavage... Quand, il y a trois siècles, les esclaves arrivaient aux Antilles, ils étaient directement impliqués dans l'agriculture à grande échelle de la plantation de sucre, système moderne. De plus, ce mode d'organisation du travail requérait que les esclaves vécussent ensemble, en un rapport social bien plus étroit que ce que pouvait connaître n'importe quel prolétariat d'alors...
Le sucre, résultat final, était envoyé par bateau à l'étranger à des fins de commercialisation. Même les vêtements des esclaves et leur nourriture, étaient importés. Les nègres, par conséquent, ont vécu, dans les Caraïbes, dès le début, une vie qui était, par essence, une vie moderne... Au début du XVIIe siècle, les premiers colons venus d'Europe avaient connu une réussite certaine dans leur production individuelle. La plantation de sucre les chassa. Les esclaves, de leur côté, observaient autour d'eux une vie sociale faite d'une certaine aisance matérielle et d'une culture particulière : la vie des planteurs-propriétaires...
L'histoire des Antilles, de Toussaint Louverture à Fidel Castro, se divise naturellement en trois périodes : le XIXe siècle, l'entre-deux-guerres et l'après seconde guerre mondiale.

il_etait_fois_revolution_filmSans chercher à refaire l'histoire, je ne m'explique toujours pas complètement la sympathie que je me souviens avoir eue pour les révolutionnaires castristes et pour Castro lui-même, au cours des années 50. Peut-être n'était-elle que la conséquence indirecte de l'influence que la radio pouvait exercer chez nous. À moins que ce ne fût plus simplement à mettre au compte de l'anti-américanisme ambiant d'après-guerre. Les deux sans doute !
Encore que pour ma part cette attirance n'ait rien eu de politique, j'en suis maintenant certain. Ma prise de conscience viendra quelques années après, dès lors que j'arrivai en ville et rencontrai un milieu militant.
Sans reposer sur un chauvinisme excessif, l'antiaméricanisme de mon père, dès lors que les U.S.A n'étaient pas en butte à l'U.R.S.S de Staline ou de ses successeurs, n'y était pas pour rien, lui non plus. À sa décharge, nous dirons que toute la classe politique de l'époque ne cessait de nous rappeler que nos difficultés économiques provenaient essentiellement de la dette (déjà), conséquence du plan Marshall, que nous remboursions à l'Amérique devenue toute puissante suite à la défaite des impérialistes européens. Par ailleurs, il n'y a jamais bien loin du réalisme bien paysan et petit bourgeois à un chauvinisme nationaliste, que nous qualifierons d'utilitaire. Protectionnisme oblige !
Ceci étant rappelé, j'eus spontanément, comme beaucoup de jeunes militants post-soixante-huitards, mes périodes successives : pacifiste, anarchiste, castriste, guévariste, maoïste, etc. Lesquelles correspondaient sans aucun doute à celle de l'altermondialiste, anti-nucléaire et écologiste au surplus de la jeunesse petite-bourgeoise actuelle. Toutes conceptions aussi erronées les unes que les autres, du point de vue des exploités s'entend. Ma sensibilité au marxisme, puis au trotskysme, ne viendront qu'à la suite de celles-ci !
Lors d'une visite du Fort de Joux dans la région (Franche-Comté), il me souvient avoir insisté sur les conditions déplorables dans lesquelles nous avions laissé mourir Toussaint Louverture, le héros de la révolution anti-esclavagiste ! Au grand dam du guide, dont ni la fonction ni la préoccupation n'étaient de rétablir une vérité quelque peu oubliée et honteuse pour les geôliers de l'époque !   >> Lire encore

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