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Au rive gauche
3 juillet 2011

La semaine sanglante !

fumisteries_livre"À Notre-Dame de la Galette
Tout au haut de la butte Montmartre s'érige la basilique de Notre-Dame de la Galette... Hideux, les mobiles qui ont poussé les jésuites à la construire, n'ayant d'autre but que de coller un glaviot au front libre-penseur de Paris...
Notre-Dame de la Galette est une baraque tout ce qu'il y a de plus symbolique : rien qu'à la reluquer on sait de quoi il retourne... Construite en forme de bonnet de coton, elle est un échantillon, tout ce qu'il y a de plus dégueulasse, du "style éteignoir".
Si le grand éteignoir qui doit dominer la butte s'érige lentement, ce n'est pas faute de pognon. Foutre non ! Ne vous illusionnez pas. C'est pas les frocards qui manquent de braise ! Seulement, comme l'éteignoir en question est édifié par souscriptions volontaires, les jésuites font durer le plaisir. Finir la turne serait, pour les ratichons, tuer la poule aux œufs d'or. Et foutre, ils n'en pincent pas !
Il y a près d'un quart de siècle qu'elle est en train et, mille tonnerres, j'espère bien que le jour du grand chambard la trouvera encore inachevée... Sur la tripotée de millions que les jésuites barbotent aux nigue-douilles, les salauds ont le nez assez creux pour prélever quelques pièces de vingt francs, sous prétexte de charité...
Ainsi, deux fois par semaine environ, à Notre-Dame de la Galette on fait une distribution de quignons de pain : il s'amène là des bandes de purotins - des vieux et aussi des jeunes ! - qui déprimés par la dèche acceptent tous l'aumône, kif-kif la manne du ciel... Et, non contents d'avilir les purotins par la charité, les ratichons les abrutissent en leur faisant avaler des messes et des prêches en veux-tu en voilà ! Pas de prêche, pas de pain ! C'est la maxime crétine...
Tout de même, au fond de la prunelle de quelques-uns luisait un brin de satisfaction : ceux-là n'étaient pas fâchés qu'un audacieux ait brandi sa béquille sous le blair du ratichon... Eux, que le Lemius l'ensoutané s'efforce d'humilier, de faire dégringoler aux fins fonds de l'avilissement, rigouillaient de ce qu'il se soit trouvé un gars pour traiter de mensonges la bave visqueuse dégueulée par cet imposteur. La béquille de l'audacieux, dressée menaçante vers le pain à cacheter divin, n'avait pas été pulvérisée par le tonnerre céleste. Que foutait donc le prêtre des mouches ?" Émile Pouget dans L'église, les curés et leurs ouailles.

les_miserables_filmJ'ai certainement eu très tôt l'envie d'aller un jour à Paris. Dès que quelques-uns de nos cousins se rendirent en famille au Mont St Michel au début des années 50, via Paris.
Pour n'être en mesure de pouvoir réaliser véritablement ce désir que lorsque, engagé syndicalement, on me proposa d'aller y faire un stage d'offsettiste, au siège de la CFDT rue de Montreuil à l'époque. Multiples découvertes pour moi qui n'étais jamais véritablement sorti de mon "trou", mis à part le temps d'effectuer mon service militaire, encore obligatoire à l'époque !
Bref, du Paris révolutionnaire je n'avais, pour lors, qu'une idée encore très vague. C'est ce manque, que je me souciai de combler par la suite. Davantage que le Paris cosmopolite, artistique et autres, c'est le Paris historique et révolutionnaire qui retiendra toute mon attention, dois-je dire. À commencer par Juin 1848 et La Commune de Paris (celle de 1871), dont l'audace, l'abnégation et le courage de leurs participants m'impressionnèrent pendant des années.
Sous l'influence de la CFDT et du PSU certainement, qui tous deux insistaient sur le soulèvement victorieux, majeur et national parisien de 1870. Par opposition à La Révolution Russe de 1917 plus organisée et internationaliste, sans doute. Choix préférentiel, en ce qui concerne les réformistes petits-bourgeois toujours, par pure sympathie pour tout ce qui peut apparaître comme soulèvement spontané, non organisé. Avec, pour corolaire, une faiblesse majeure en ce qui concernait le programme politique des révolutionnaires parisiens. Qui, de ce fait, ne pouvait les mener qu'à la défaite.
Comme toutes les capitales des pays impérialistes, Paris fait partie des quelques grandes villes du monde, celles vers lesquelles convergent tous les regards des opprimés. Comme autant de passerelles entre la misère et l'hypothétique accession à un mode de vie plus digne.
Tout en mettant en garde les parisiens contre les conséquences de leur inconscience en 1870, Marx écrivait que ceux-ci étaient partis à l'assaut du ciel,. Et c'est "l'Adresse de l'AIT à tous les travailleurs" qu'il écrivit en leur honneur que je retins. "Vive la commune de Paris !"  >> Lire encore

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