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Au rive gauche
21 mai 2011

ADIEU !

la_plus_vieille_religion_livreLa plus vieille religion en Mésopotamie.
La religion la plus vieille dont nous ayons une connaissance authentique et suffisamment explicite, par quantité de ses monuments exhumés, même en ruines — lieux, images et objets du culte —, et surtout par un dossier prodigieux, de quelques centaines de milliers de documents indigènes, intelligibles et souvent détaillés, c'est le système religieux de l'antique Mésopotamie, entre le IVe millénaire et les alentours de notre ère. Autre privilège exceptionnel, que seule lui pourrait aussi disputer l'Égypte ancienne, elle n'est pas moins celle dont il nous est donné de suivre le développement sur trois bons millénaires — jusqu'à sa mort. Ce double avantage, qu'on chercherait en vain ailleurs, pour l'heure, ne devrait pas seulement, par la visite d'un aussi monumental édifice, en partie reconstruit, nous introduire dans le cadre de la vie quotidienne, de la réflexion et du cœur de ces antiques Mésopotamiens évanouis, en qui l'on a fini par reconnaître, aujourd'hui, nos plus vieux parents, discernables et fréquentables dans notre passé le plus reculé, les premiers édificateurs de la civilisation qui nous soutient encore et que nous avons largement diffusée par le monde. Il devrait aussi procurer à notre réflexion des lumières inespérées, propres à nous éclairer, comparativement, bien des problèmes que nous posent toujours l'existence, l'évolution et l'intelligence, non seulement des autres religions et de la nôtre, mais du phénomène religieux en soi, de la Religion comme telle.

Une_affaire_qui_roule_filmSans être la plus difficile de toutes, la situation dans laquelle je me trouvai hier devant la dépouille d’Abel notre frère ainé, n’est somme toute pas la moins paradoxale. Incapable de lire à l’assistance ce que je venais d’écrire à son intention, il me fallut rendre les armes et passer la main à Geneviève  ma sœur. Qui s’acquitta aussi bien qu’elle le put de ce qui avait été au-dessus de mes forces du moment.
Peut-être, me dis-je, ne ferais-je jamais le deuil de cette enfance qui m’a rattrapé hier. Un sorte de paradis terrestre, si l’on y pense.
photo_famille_1951_52En attendant mon tour, je luttai contre un insensible envahissement affectif et nostalgique, durant le spectacle que dura cet office religieux auquel sa famille nous convia. Rien ne m’appartenait plus. C’est nostalgiquement le décès de Marcel notre frère, 3ème du nombre, à l’orée de sa 20ème année qui me revenait à l’esprit et non celui de Monique notre petite sœur, survenu au cours de sa 35ème année. Peut-être était-ce aussi l’accumulation des trois, qui sait ? Toujours est-il que les larmes que je versai hier, malgré moi, ressemblaient étrangement à celle que je ne pus retenir dans les mêmes circonstances en 1960, alors que je n’avais que 16 ans et que Marcel disparaissait.
Cette photo d’Abel posée à même son cercueil, me fendait le cœur chaque fois que je posais les yeux dessus. Et puis, la musique de circonstance, davantage que les paroles qui se veulent réconfortantes, me fragilisait au fur et à mesure que le temps passait. Je ressentais monter en moi quelque chose comparable à un trac fou ! Je devenais aphone !
Bref, il y avait bien longtemps que je ne m’étais senti aussi petit. Comme lors de mon premier divorce, sans doute. Le deuil, voilà la chose la plus difficile à faire et ce qui me déprimait hier, parce qu’il faut bien donner un nom à ce qui m’est arrivé.  >> Pour Abel


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