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Au rive gauche
20 mai 2011

Six pieds sous terre, Jojo tu n’es pas mort !

Tout comme la pensée logiquement causale, la pensée analogique est un instrument du raisonnement.symbolisme_de_la_bible_livre
Il est raisonnable de penser que chaque phénomène existant — c'est-à-dire inclus dans l'espace-temps — est soumis à la nécessité de disparaître et devient ainsi cause de l'apparition effective d'un nouveau phénomène qui, disparaissant à son tour, produit nécessairement son effet : l'apparition effective d'un nouveau phénomène éphémère, et ainsi de suite. La constatation de l'enchaînement ininterrompu de cause à effet est le propre de l'intelligence logique. Mais il est tout aussi raisonnable de prévoir que tous les phénomènes — parce que englobés dans l'espace-temps — doivent être analogiquement organisés en dépit de leur diversité modale et doivent ainsi, dans leur ensemble, former un Tout harmonieux : une organisation universelle.
Qui a créé l'harmonie de l'univers ? Cette question dépasse la spéculation intellectuelle pour laquelle l'existence de l'univers serait l'effet d'une "causa sui", réponse pseudo-logique, tardivement inventée par la philosophie. La "causa sui" est impersonnelle et n'a rien à voir avec le symbole mythique "Dieu Créateur". Pour le mythe, Dieu n'est pas principe impersonnel de l'existence. Il est un personnage animé d'intentions et cette intentionnalité ne concerne pas seulement l'acte créateur passé, mais l'activité permanente du Créateur à l'endroit de sa Création. La réponse mythique est une conclusion analogique qui compare la création et l'organisation de l'univers avec la création intentionnelle d'une quelconque œuvre humaine. L'esprit humain, face au problème des Origines, se voit obligé — et s'est depuis toujours vu obligé — de constater que c'est "comme si" un esprit surhumain avait créé l'univers harmonieusement organisé et "comme si" il continuait à surveiller sa création."

le_coeur_des_hommes_filmNous allons faire exception aujourd’hui et rendre un dernier hommage à mon frère aîné, décédé le 18 mai 2011, dans sa 75e année. Ce, des suites d’une longue maladie très handicapante, à savoir : la maladie de Parkinson ! Laquelle l’a contraint à une lutte incessante, depuis une quinzaine d’années. Pour lui, il devenait plus difficile de se battre pour continuer à vivre que de se rendre avec les honneurs, cela s’entend.
Abel, puisque c’est de lui dont il s’agit, était né le 28 juillet 1936. Année mémorable s’il en fut une ! Il était le premier enfant d’une famille qui allait en compter dix. 16 ans, tout juste, le séparait de la petite dernière.
Né tout juste avant La Seconde guerre mondiale, Abel allait voir son destin radicalement modifié par la sortie de celle-ci. À l’instar de notre père au sortir de La Grande guerre, bis repetita, n’est-ce pas ? Ceci dit toutes proportions gardées. Car la France sortait vaincue cette fois, contrairement à ce qui s’était passé en 1919. Quelques années supplémentaires de rationnement contraindront les premiers enfants, arrivant sur le marché du travail, à aller se louer comme valet de ferme, annihilant en conséquence toutes perspectives liées à des études, sauf exception. Abel fut de cette génération quelque peu sacrifiée, c’est à tout le moins ainsi qu’il le vivra. L’usine absorbera les plus grands !
Toutefois, les circonstances ainsi qu’un de nos frères aidant, Abel parviendra à créer une entreprise artisanale, laquelle deviendra le tremplin dont nous avions besoin afin de fuir la ferme familiale, tout en échappant à la pieuvre dénommée : Peugeot Sochaux.
Néanmoins la problématique inconsciente de mon frère premier né et susnommé demeurera la question paternelle. À l’image de celle d’Abraham, symboliquement parlant.
Laquelle restera conséquemment celle de nos fils, après avoir été celle de nos aïeux, faut-il le rappeler. C’est ainsi que, nonobstant tout ce qu’il a fait, il se pourrait bien que ce soit la seule et unique chose que mon frère ait inconsciemment transmise à ses petits-fils, via son fils, en l’état au surplus.
Tandis que, 6ième du nombre, je fis d’Abel un substitut idéal de mon couple parental. De ce fait, il fut mon tuteur de 1959 à 1969, année de mon embauche à l’usine Rhodiacéta. Autrement écrit, jusqu’à ce qu’un jour, je décide de voler de mes propres ailes, secondé par ma première épouse il est vrai. Non sans frustration, je l’avoue. Laquelle sera compensée par un autre substitut fraternel, la camaraderie entre ouvriers.
Laissons le dernier mot à Léo Ferré que sans mon frère je n’aurais peut-être pas aimé : "Avec le temps, va, tout s’en va…". >> Pour Abel

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