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Au rive gauche
21 janvier 2012

Vive l'échelle mobile des salaires !

Le_18_brumaire_livreLe 18-Brumaire de Louis Bonaparte - chapitre VI
La coalition avec la Montagne et les républicains purs, à laquelle le parti de l'ordre se vit condamné, dans ses vains efforts pour conserver la possession du pouvoir militaire et reconquérir la direction suprême du pouvoir exécutif, prouvait incontestablement qu'il avait perdu sa propre majorité parlementaire. La simple puissance du calendrier, l'aiguille des heures sonna, le 29 mai, le signal de sa décomposition complète. Avec le 29 mai, commença la dernière année de l'Assemblée nationale. Il lui fallait désormais se décider, soit en faveur du maintien sans modification, soit en faveur de la révision de la Constitution. Mais révision de la Constitution, cela ne signifiait pas seulement ! Domination de la bourgeoisie ou de la démocratie petite-bourgeoise, démocratie ou anarchie prolétarienne, République parlementaire ou Bonaparte, cela signifiait également Orléans ou Bourbon ! C'est ainsi que tomba au milieu du Parlement la pomme de discorde autour de laquelle devait fatalement s'allumer le conflit des intérêts qui divisaient le parti de l'ordre en fractions opposées. Le parti de l'ordre était un mélange d'éléments sociaux hétérogènes. La question de la révision de la Constitution créa une température politique qui décomposa le produit de ce mélange en ses éléments primitifs.
L'intérêt des bonapartistes à la révision était simple. Il s'agissait avant tout pour eux de supprimer l'article 45, qui interdisait la réélection de Bonaparte, et d'obtenir la prorogation de son pouvoir. L'attitude des républicains ne paraissait pas moins simple. Ils repoussaient absolument toute révision, n'y voyant qu'une conspiration générale contre la République. Comme ils disposaient de plus d'un quart des voix à l'Assemblée nationale et que, en vertu de la Constitution, il fallait les trois quarts des voix pour qu'on pût légalement décider la révision et convoquer une assemblée chargée de procéder à cette révision, ils n'avaient qu'à compter leurs voix pour être sûrs de la victoire.
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Don_Carlo_opera_filmÉdito
S'il n'est pas toujours possible ni heureux de procéder à quelques analogies avec la situation française au XIXe siècle, que Marx nous décrit dans son Dix-huit Brumaire, il est néanmoins plus qu'utile de nous pénétrer de la méthode avec laquelle il "analyse concrètement cette situation concrète..." enfance_irlandaise_livreCertes, les partis politiques ont changé d'appellation, de composition sociale. Certains ont carrément disparu, d'autres ont honteusement changé de camp, tel le parti socialiste. L'économie française n'a plus rien de semblable avec ce qu'elle était à cette époque-là. La classe ouvrière a elle-même changé, tandis que la conscience de classe a pour le moins reculé. Bref, un retour aux sources s'avère aussi nécessaire que profitable. Néanmoins, l'ambiance partisane qui préside au sein des partis et du parlement n'a pas complètement disparu. C'est ainsi que Marx prend soin de préciser chaque fois à quels intérêts, à quels enjeux économiques correspondent les luttes, les calculs et autres manœuvres de chaque fraction parlementaire. Ce, sur fond d'ambiance de coup d'État imminent.
C'est cela qui, pour l'instant, est absent du paysage politique actuel, contrairement à la Grèce. Encore que le dernier coup d'État ne remonte pas si loin. À l'année 1958, qui vit le retour en force de De Gaulle à la tête de l'État français. Lequel attendait patiemment à Colombey-les-Deux Eglises qu'on vienne le rechercher. Tambours_dublin_livreL'incapacité de la vieille S.F.I.O. à mettre fin à la guerre d'Algérie servira de prétexte. Adoptant d'emblée une attitude pour le moins bonapartiste (c'est-à-dire qui tente de se hisser "au-dessus" des classes sociales), De Gaulle modifiera la constitution et mettra fin à la république des partis. En revanche, il ne suffit pas de prendre des ministres dans le camp d'en face, comme Sarkozy l'a fait au début de son premier mandat pour se donner des airs gaulliens. Il faut aussi la situation. Et puis, n'est pas De gaulle qui veut, non plus! Actuellement, Sarkozy tente de faire oublier les promesses, faites à son électorat, qu'il n'a pas tenues. Il s'est fait des ennemis qui l'attendent au virage ! Pour avoir une seconde chance, il lui faut impérativement arriver en tête de la droite, au soir du premier tour. Et si à son tour il était devancé par Marine Le Pen, il ne pourrait s'en prendre qu'à lui-même. C'est plus que probablement ce qu'espère Hollande, très attentiste. En fait, les choses ne paraissent se jouer qu'à droite. C'est ce qui nous fait dire que si François Hollande était élu, il y aurait toute chance pour qu'il mène une politique de droite. "Si j'étais élu" est devenu le leitmotiv de Hollande. Comme s'il s'y voyait déjà. Eh bien, s'il y était, disait-il hier, il retirerait les soldats français d'Afghanistan, fin 2012. En concertation avec les autorités afghanes, ainsi qu'avec les autres forces militaires présentes sur le terrain, s'empressa-t-il de préciser. En quoi est-ce différent de ce que dit Sarkozy ? Nous, on ne voit pas ! Et la bourgeoisie ne s'y trompe pas, elle non plus. Qui, tout compte fait, préférerait encore Hollande à Marine Le Pen, si celle-ci arrivait en tête de la droite. Le coup de 2002 à l'envers en somme. Quant à Aubry, elle arrive à dire qu'il faut redonner du pouvoir d'achat aux Français, sans prononcer une fois le mot "augmentation de salaire".


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