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Au rive gauche
22 janvier 2012

Ils se fichent de nous !

Le_18_brumaire_livreLe 18-Brumaire de Louis Bonaparte (chapitre VI, suite)
Le Parlement avait déclaré "hors la majorité" la Constitution et, avec elle, sa propre domination. Il avait, par sa décision, supprimé la Constitution, prolongé le pouvoir présidentiel et déclaré en même temps que l'un ne pourrait mourir ni l'autre vivre tant qu'il subsisterait lui-même. Les fossoyeurs qui devaient l'enterrer étaient déjà à sa porte. Pendant qu'il discutait la révision, Bonaparte enlevait au général Baraguay-d'Hilliers qui se montrait indécis, son commandement de la première division militaire, et nommait à sa place le général Magnan, le vainqueur de Lyon, le héros des journées de décembre, l'une de ses créatures, qui s'était déjà, sous Louis-Philippe, plus ou moins compromis pour lui à l'occasion de l'expédition de Boulogne.
Le parti de l'ordre montra, par sa décision concernant la révision, qu'il ne savait ni régler ni servir, ni vivre ni mourir, ni supporter la République, ni la renverser, ni maintenir la Constitution ni s'en débarrasser, ni collaborer avec le président, ni rompre avec lui. De qui attendait-il donc la solution de toutes ces contradictions ? Du calendrier, de la marche des événements. Il cessait de s'attribuer un pouvoir sur les événements, les obligeant ainsi à lui faire violence et provoquait par là la puissance à laquelle il avait, dans sa lutte contre le peuple, abandonné les uns après les autres tous les attributs du pouvoir, jusqu'à ce qu'il apparût lui-même complètement impuissant en face d'elle. Pour permettre au chef du pouvoir exécutif d'élaborer plus tranquillement son plan de campagne contre lui, de renforcer ses moyens d'attaques, de choisir ses armes, de fortifier ses positions, il décida, en plein moment critique, de quitter la scène et de s'ajourner à trois mois, du 10 août au 4 novembre.
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orange_choregies_aida_filmÉdito
Ça sent de plus en plus le souffre, au fur et à mesure que l'on progresse dans la lecture du Dix-huit Brumaire de K. Marx (au sens où les prémices du coup d'État se mettent progressivement en place). Les différentes fractions de la bourgeoisie française ont le nez dans le guidon, ne voient chacune que midi à leur porte.
Le_moulin_du_Frau_livreAffamée d'ordre eu égard à leurs propres affaires qui, elles,  souffrent de tout désordre. Elles sont prêtes à laisser le premier aventurier venu s'emparer des leviers du pouvoir. Quitte, parfois, à en subir des conséquences elles-mêmes. Entre deux maux, on choisit le moindre, c'est bien connu. Voilà qui nous rappelle bien des choses, n'est-ce pas ? Au sens où la bourgeoisie allemande préféra le nazisme à la révolution, dans les années trente etc.
La dette étatique et la manie de la spéculation rythment déjà les bouleversements sociaux en ce milieu du XIXe siècle, lesquels se répercutent jusque dans l'arène parlementaire. Et non l'inverse. Du déjà vu et revu depuis !
Ceci étant, les vertus de l'exemplarité n'ont jamais suffi, en elle-même, ni pour empêcher toute répétition historique, ni pour engendrer une nouvelle conscience. De sorte que rien ne remplace l'expérience ! Et si, le but de toute transformation sociale est d'aboutir à la production d'un autre "type d'homme", comme le souhaitaient les idéologues du XIXe siècle, il faut encore et avant tout éduquer les éducateurs, dixit Marx dans : Thèses sur Feuerbach "La doctrine matérialiste qui veut que les hommes soient des produits des circoLe_crime_du_padre_livrenstances et de l'éducation oublie que ce sont précisément des hommes qui transforment les circonstances et que l'éducateur a lui-même besoin d'être éduqué. C'est pourquoi elle en vient nécessairement à diviser la société en deux parties - dont l'une est élevée au-dessus d'elle."
Pour ce faire, rien ne dépasse encore le travail éducatif d'un parti révolutionnaire. Lequel parti nous fait gravement défaut depuis l'effondrement de la Troisième Internationale ! Laquelle fut sabordée par le stalinisme, faut-il le rappeler.
En France, aujourd'hui, les syndicats auraient tendance à occuper la place laissée vacante par les partis dits de gauche. Qui ne sont plus devenus que des machines à investir des candidats aux multiples élections, qui nous sont sans cesse proposées. Dans la perspective, pour les quelques dirigeants à la tête de l'état, de se tailler des majorités à leurs bottes, puis de se faire plébisciter sans cesse. Condition sine qua non aux fins de donner confiance aux investisseurs, ainsi qu'ils appellent les capitalistes.
De sorte que nous n'avons jamais autant voté et paradoxalement galvaudé notre bulletin de vote. Sans compter qu'avec les sondages d'opinion, nous connaissons le résultat avant que d'aller mettre notre bulletin dans l'urne. Autant dire que c'est joué d'avance !
Les primaires américaines en sont elles aussi une belle illustration. Dès lors, il suffit que la presse s'acharne sur un des candidats, pour que celui-ci se retire de la compétition ! Et ce ne sont pas les participants aux Printemps arabes, qui nous démentiront. Eux à qui les "élites" de leur pays n'ont rien fait de mieux que de leur proposer des élections, y compris en Syrie. Un plat de lentilles, dirons-nous, eu égard aux efforts et nombre de morts qui ne cessent encore d' augmenter !
A bas la démocratie bourgeoise !

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