"A ça ira, ça ira, les agences de notation, nous on les pendra !"

Le 18-Brumaire de Louis Bonaparte (fin du chapitre III)

En ce qui concerne les Montagnards réfugiés à l'étranger, il suffit de faire remarquer ici que Ledru-Rollin, parce qu'il avait réussi à ruiner en moins de quinze jours, sans espoir de retour, le puissant parti à la tête duquel il se trouvait, se crut désigné pour former un gouvernement français in partibus, que sa figure, dans le lointain, éloignée du terrain de l'action, paraissait grandir au fur et à mesure que baissait le niveau de la révolution et que les grandeurs officielles de la France officielle devenaient de plus en plus minuscules. Il put faire figure de prétendant républicain pour 1852, envoyant des circulaires périodiques aux Valaques et autres peuples, dans lesquelles il menaçait les despotes du continent de son intervention et de celle de ses alliés. Proudhon avait-il complètement tort quand il criait à ces messieurs : Vous n'êtes que des blagueurs ?
Le 13 juin, le parti de Tordre n'avait pas seulement abattu la Montagne, il avait encore réussi à subordonner la Constitution aux décisions de la majorité de l'Assemblée nationale. Il concevait la République de la façon suivante : la bourgeoisie dominait maintenant sous des formes parlementaires, sans que cette domination fût limitée, comme dans la monarchie, par le veto du pouvoir exécutif ou le droit de dissolution du Parlement. C'était la République parlementaire comme l'appelait Thiers. Mais si la bourgeoisie assura, le 13 juin, sa toute-puissance à l'intérieur du Parlement, ne frappait-elle pas ce Parlement lui-même, à l'égard du pouvoir exécutif et du peuple, d'une faiblesse irrémédiable, en expulsant sa fraction la plus populaire ? En livrant, sans autres formes de cérémonie, de nombreux députés aux réquisitions des parquets, elle supprimait sa propre immunité parlementaire. Le règlement humiliant auquel elle soumettait la Montagne élevait le président de la République dans la mesure où il abaissait chaque représentant du peuple..."
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Édito :
En retirant à la France capitaliste son triple A.A.A., l'agence de notation Standard & Poor's incite, plus que nécessaire, le gouvernement français à s'en pendre à ce qu'elle appelle notre couverture sociale ! Mais, ce que représente ladite protection sociale à côté des dépenses improductives de l'État que sont : les cadeaux sans cesse renouvelés : aux entreprises (sous prétexte de lutter contre les délocalisations), aux laboratoires pharmaceutiques, les dépenses militaires, celles de prestige n'est rien. Tout juste une goutte d'eau dans l'océan que sont l'égoïsme et l'âpreté aux gains des bourgeois et des capitalistes. Mais cela, aucune agence de notation au monde ne le dira, car ce sont les mêmes.
Et puis, ce qu'ils appellent la protection sociale a, de toute façon, été arrachée à nos bourgeoisies. Lesquelles eurent beaucoup de choses à se faire pardonner, à la suite de deux Guerres Mondiales particulièrement destructrices et ravageuses, dont elles portaient l'entière responsabilité. Certes, les gouvernements européens n'avaient pas besoin de cette justification pour s'en prendre lâchement au niveau de vie de leurs propres populations. Ils ont là un prétexte de plus, c'est tout. A ce niveau, il n'y a plus de gauche, ni de droite. Et si Sarkozy s'empresse de nous dire qu'il n'y aura pas de nouveau plan d'austérité, gageons qu'on ne le doit qu'à l'approche de l'élection présidentielle. Après, ce sera une autre affaire. Hollande et sa clique de petits arrivistes le savent eux-aussi. En clair, "nous ne perdons rien pour attendre !" C'est cela qu'il faut retenir.
Lequel Hollande s'en va aux Antilles, aux frais de la princesse, sans avoir le courage de dire que d'un point de vue indépendantiste, ce n'est pas la France ! On ne peut s'aplatir davantage devant le nationalisme français. Et le turbulent Mélenchon qui surfe sur la vague de l'ancien électorat du PCF, se prépare déjà à occuper un maroquin ministériel. A l'instar des quatre ministres du PCF en 81, d'Huguette Bourchardeau plus tard. Tel Chevènement, ce vieux cheval de retour. Voilà le tableau, belles prises !
Bref on le voit, agence de notation ou non, la guerre de classe, si l'on peut parler ainsi, est toujours rallumée par les classes les plus riches. Qui, dans la compétition économique qu'elles se font, poussent chaque capitaliste à s'enrichir encore et toujours plus. Sous peine d'être racheté par un plus gros. Car l'élimination d'un concurrent a toujours été le meilleur et le plus économique moyen de diminuer la concurrence ! L'idéal d'un capitaliste, nous l'avons compris, est d'avoir le monopole dans son secteur. Ce qui n'arrivera jamais ! Car la concentration mondiale de l'économie est telle, qu'il y a toujours des "crocodiles" prêts à pratiquer un dumping économique, au besoin, afin de s'implanter "là où il y a de l'argent à se faire". Et ainsi de suite. Le tout avec l'aide de leurs États, justement. Mais ça, les agences ne le disent pas. Pour nous c'est un 0 pointé !