Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Au rive gauche
12 septembre 2011

Che, Che, Che Guevara !

Épopée de la fondation, de la grandeur et de la décadence du village de Macondo, et de sa plus illustre famille de pionniers, aux prises avec l'histoire cruelleCent_ans_de_solitude_livre et dérisoire d'une de ces républiques latino-américaines tellement invraisemblables qu'elles nous paraissent encore en marge de l'Histoire, Cent ans de solitude est ce théâtre géant où les mythes engendrent les hommes qui à leur tour engendrent les mythes, comme chez Homère, Cervantes ou Rabelais. Chronique universelle d'un microcosme isolé du reste du monde... "l'éditeur
Chapitre 1 :
"Bien des années plus tard, face au peloton d'exécution, le colonel Aureliano Buendia devait se rappeler ce lointain après-midi au cours duquel son père l'emmena faire connaissance avec la glace. Macondo était alors un village d'une vingtaine de maisons en glaise et en roseaux, construites au bord d'une rivière dont les eaux diaphanes roulaient sur un lit de pierres polies, blanches, énormes comme des œufs préhistoriques... Tous les ans, au mois de mars, une famille de gitans déguenillés plantait sa tente près du village... Ils commencèrent par apporter l'aimant. Un gros gitan à la barbe broussailleuse et aux mains de moineau, qui répondait au nom de Melquiades, fit en public une truculente démonstration de ce que lui-même appelait la huitième merveille des savants alchimistes de Macédoine... "Les choses ont une vie bien à elles, clamait le gitan avec un accent guttural; il faut réveiller leur âme, toute la question est là." José Arcadio Buendia, dont l'imagination audacieuse allait toujours plus loin que le génie même de la Nature, quand ce n'était pas plus loin que les miracles et la magie, pensa qu'il était possible de se servir de cette invention inutile pour extraire l'or des entrailles de la terre. Melquiades, qui était un homme honnête, le mit en garde : "Ça ne sert pas à ça." Mais José Arcadio Buendia, en ce temps-là, ne croyait pas à l'honnêteté des gitans, et il troqua son mulet et un troupeau de chèvres contre les deux lingots aimantés. Ursula Iguaran, sa femme, qui comptait sur ces animaux pour agrandir le patrimoine domestique en régression, ne parvint pas à l'en dissuader. "Très vite on aura plus d'or qu'il n'en faut pour paver toute la maison", rétorqua son mari. Pendant plusieurs mois, il s'obstina à vouloir démontrer le bien-fondé de ses prévisions." fin de citation


sud_filmLa nouvelle de la disparition du "Che" en 1967, assassiné sur ordre de la CIA créa un émoi certain, au point d'en faire un mythe qu'aucune armée ne pourra détruire. Assassinat perpétré par l'entremise de l'armée bolivienne, personne ne fut dupe. Pour nous militants, c'était assurément encore un coup des "Américains", lesquels n'arrivaient pas à se débarrasser du Cuba de Castro, à deux pas de chez eux.
Décrétant un embargo des plus pénalisants pour la jeune révolution cubaine, les USA ne "pardonnaient" toujours pas aux castristes d'avoir réussi leur coup d'État à la Havane, en 1959. Soulevant conséquemment un immense espoir parmi les populations pauvres de toute l'Amérique Latine, devenue désormais chasse gardée de l'impérialisme américain, à la suite de la première guerre mondiale. Leadership qui se renforcera encore davantage après la seconde, les mêmes causes produisant les mêmes effets. Au sens où se faisant des guerres incessantes, les deux nations qui se partageaient le monde, laissèrent la place à un troisième larron. Véritable vainqueur de ces deux grandes boucheries capitalistes mondiales, les U.S.A. prirent les places devenues vacantes, qu'occupaient la France et l'Angleterre en Amérique du Sud, au tout début du 20e siècle.
Lorsqu'en 1988 le film Le Sud (ci-contre) sortit dans les salles de cinéma en France, il me bouleversa et me troubla davantage encore que le sort qui fut réservé au Che. Sans doute à cause de mes deux divorces, ainsi qu'en référence à la situation dans laquelle je me trouvais vis-à-vis de mes deux filles, force m'est de me l'avouer aujourd'hui. La répression qui sévissait en Argentine, à la suite de celle du Chili, troublait la gauche entière, est-il besoin de le dire. C'est ainsi que j'eus moi aussi ma période latino-américaine, tant du point de vue de la littérature que du cinéma.
De surcroît, des réfugiés politiques arrivaient et polémiquaient avec nous, lors des ventes publiques de journaux, aux R.U. ou ailleurs. Vivant entre eux, sans véritablement chercher à s'intégrer, ils demeuraient "d'imperturbables" défenseurs des solutions démocratiques. Autrement dit : d'une forme d'alternance démocratique entre pro-américains et anti-américains, en réalité. Une succession pacifique, telle que celle que nous connaissons ici, entre la droite et la gauche, réellement possible que dans un pays impérialiste, faut-il le rappeler.
Nos discussions tournaient en priorité autour des solutions que tous voulaient démocratiques, au mieux (mais éphémères) dans le style d'Allende au Chili, voire celui des Sandinistes par la force, comme au Guatemala. Ou au pire, dirais-je, à la manière du populiste Perón au Chili, ou à la façon du démagogue Hugo Chávez, au Venezuela actuellement. Et le vieux débat, qui consiste à définir les rôles respectifs de la classe ouvrière (internationaliste) et des paysans pauvres (nationalistes) dans la révolution, ressurgissait. Y compris au sein du mouvement trotskyste, ce qui est quand même la chose la plus étonnante qui soit. Vive le Che !
>> Lire encore

Commentaires
Au rive gauche
Visiteurs
Depuis la création 73 460
Derniers commentaires