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Au rive gauche
1 août 2011

"Je t'aime, moi non plus ! "

"Le rapide de midi pour Zsolna fume déjà sous la verrière mâchurée de la gare de l'Ouest. Bálint achète une quantité de journaux pvous__tiez_trop_l_gers_livrour le voyage, puis monte en voiture... Depuis des jours la nouvelle court que la funeste crise gouvernementale est sur le point de se dénouer...
Cela semble signifier la remise sur les rails d'un gouvernement de coalition. Mais beaucoup de signes vont dans un autre sens... Les partisans de la banque nationale ont évincé Ferenc Kossuth et ses fidèles. Justh l'a emporté, mais les deux factions se livrent un combat acharné dont la presse ne donne qu'un vague écho...
Une guerre fratricide fait donc rage. "Tape-lui dessus, mon frère ! ", voilà ce qu'il faut aux Hongrois — même contre Tisza, même contre le gouvernement Fejérváry, jamais ton plus haineux n'a été utilisé. L'ex-président de l'Assemblée, jouant de l'obstruction technique, bloque le report provisoire de budget sollicité par le gouvernement Wekerle, fait exiger des séances à huis clos et des votes nominaux pour la moindre broutille, bref, utilise un moyen dont lui-même et les siens ont toujours proclamé haut et fort qu'il ne pouvait être légitimement utilisé que dans une Chambre issue d'une majorité trafiquée. Ils s'en servent à présent pour torpiller leur propre Parlement... Au pouvoir pendant trois ans et demi, les partis coalisés n'ont cessé de se haïr et de se faire la guerre. Contraints de chercher des compromis, ils se sont laissé dicter leurs décisions, sur des questions vitales pour l'État, non pas par l'intérêt commun mais par des considérations partisanes, ruinant eux-mêmes l'autorité de cette Assemblée nationale qu'ils prétendaient placer au-dessus de tout... C'est à cela que pense Balint dans le train qui l'emporte en grondant. Il a commencé par lire les journaux du matin. Ils évoquent encore une tentative qui, avec Aladár Zichy, Andrássy ou de nouveau Wekerle, autrement dit à l'intérieur de la Coalition, résoudrait la crise. Mais cette solution, l'obstruction des partisans de la banque indépendante la fait capoter... " Milós Bánffy

1900_filmQu'est-ce qui dans ce que nous avons "emprunté à notre insu" aux nôtres, fit en sorte que nous devenions ce que nous devînmes et pas autre chose ? Telle est en substance la question que je me pose, en écrivant à ma cousine. Or, sans avoir de réponse toute faite quant à notre destinée, cela va sans dire, il se pourrait bien que mes réponses aient varié en fonction de mes centres d'intérêt, ainsi que des modes ambiantes. Pour peu qu'en tant que "fils de paysan borné" j'aie pu en prendre connaissance, sans trop de résistance ni trop de réticences.
Bref, beaucoup de similitudes voire d'attitudes identiques peuvent être observées entre nous tous les fils "Delphenot", sans que elles ne nous fournissent beaucoup d'explications quant aux causes de celles-ci. Mimétisme infantile oblige, n'est-ce pas ?
Quant aux discours parentaux dont ceux-ci nous abreuvaient plus qu'abondamment, car un enfant ne parlait pas à table en ces temps "reculés", ils eurent encore moins d'influence, est-il besoin de le préciser. Ce d'autant que nous n'eûmes rien de plus pressé que de faire ou penser à l'envers de ce que notre père affichait lui-même comme conception de l'existence.
Nul doute pour ce qui me concerne qu'il y eut des circonstances favorables à mon émancipation. Je citerai : la sale guerre d'Algérie en premier lieu, celles inhérentes à Mai 68 en second. Toutes deux accentuées par mon passage dans l'industrie, ainsi que par mon installation en ville. Avec pour conséquence ma rencontre avec le milieu universitaire, de même que mon engagement militant etc. Afin de couronner le tout, je mentionnerai encore mon accession à la paternité qui de toutes ces contingences n'est pas forcément la moindre. Sans négliger l'influence de mes épouses successives et pas davantage celle de mes lectures, des rencontres provoquées ou inopinées, de même que celle des media etc.
Afin d'être complet côté masculin, j'ajouterai que mon père avait un statut à multiples facettes, au sein de la communauté villageoise, sans jamais avoir occupé la fonction suprême de maire. En revanche, il était un homme partisan du respect de la parole donnée. Quant à mon grand-père maternel, dont je reçus beaucoup via ma mère, celui-ci passait pour être l'intellectuel du village en dehors de l'instituteur et du curé s'entend.
Néanmoins l'énumération ci-dessus ne constitue ni une preuve suffisante ni une explication quant aux raisons qui firent que je choisis la voie qui fut la mienne (et non une autre), tout au long de mes années de vie d'adulte.
Aujourd'hui, serais-je tenté de dire, c'est du coté de la transmission inconsciente que se tournent mes préoccupations. Ceci écrit, sans que cela ne nous avance beaucoup, dans la mesure où n'y avons pas accès. D'où néanmoins la stabilité de la vie sociale, en dehors et en dépit de toutes les oppositions intergénérationnelles à ce niveau. Le tout nonobstant le capital génétique et toutes les circonstances fortuites qui nous façonnent. En somme, nous jouons à colin-maillard. Et ça marche encore mieux que "la volonté divine !" >> Lire encore

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