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Au rive gauche
28 mai 2011

Baisse la tête, tu auras l'air d'un coureur !

Le Havrel_humeur_vagabonde_livre
J'évoquais hier la grève des dockers.. Si Ockers dissimule en réalité, et comme nul n'en ignore, de substantiels mérites de rouleur de caisse sous l'expédient de l'anonymat, du moins peut-on affirmer qu'il s'agit d'une caisse d'épargne... J'ai pris le Belge pour exemple parce que son cas est légendaire...
Louison, promis à la grande meute, c'est plus qu'une image, c'est aujourd'hui une réalité...
Dans cette galère ambitieuse, nous comptons 80 chasseurs... Comme au terme de la saison dernière lorsqu'il s'attaqua au record de l'heure quand les lampions allaient s'éteindre, voilà qu'il ne craint pas, à nouveau, de s'engager dans une entreprise où il va d'évidence qu'il ne risque que de gâter sa belle robe de champion du monde, et de perdre beaucoup plus qu'il ne peut gagner..
J'écris ces lignes, à Dieppe, cependant que les coureurs disputent sur un exquis parcours de rallye familial cette manière d'étape à l'épate que constitue l'épreuve contre la montre par équipes. Un enthousiasme cyclique, comme d'une douleur d'accouchée, secoue la foule sous mes fenêtres et à travers les baies vitrées de l'hôtel derrière lesquelles j'accomplis enfin le rêve séculaire du suiveur en chambre, un mince peloton s'inscrit par intermittences.
Les augures avancent que cette substitution de paletot est un bienfait pour notre favori et satisfait au mieux la lettre et l'esprit de la compétition que nous attendons... C'est tout d'abord De Bruyne, Flamand des vagues, dont la silhouette passe et repasse, sur le quai léché par la mer, et qui se débat pour conserver, seconde après seconde, la haute moisson de ses efforts du matin. Mais c'est également notre Robic... 8 juillet 1955. Fin de citation

La_belle_am_ricaine_filmCe n'est, hélas, pas tant comme auteur de romans populaires que mon frère Abel et moi-même, appréciâmes Antoine Blondin, chroniqueur sportif, à ses heures, au journal L'équipe dans les années 50. Ce, sans même avoir remarqué que cet auteur avait une empathie non dissimulée pour le petit peuple, amateur de la petite reine et gréviste à la fois.
Ceci écrit, sans populisme aucun ni démagogie chez ce Parigot d'origine, que le métier de journaliste attirera très tôt.
Assis sur sa moto, Blondin ne perdait rien de ce qu'il voyait, entendait et observait. Tandis qu'une fois arrivé, il rédigeait son article, avec quelques moyens de fortune, dirons-nous. Puis, il s'empressait ensuite de le transmettre par téléphone à son journal qui le faisait paraitre le lendemain. Ceci précisé, eu égard aux moyens gigantesques et disproportionnés que les télévisions déploient aujourd'hui, il va sans dire. La culture du sport ayant, pour les bobos compris, remplacé la culture tout court ! C'est, à tout le moins, une chose à laquelle Blondin n'avait pas pensé.
Tout le monde parlait de dopage, avec les effets secondaires qu'on lui connait mieux aujourd'hui. Quelques-uns en mourraient déjà.
"Que ne ferions-nous pas, nous disions-nous, pour nous sortir de cet univers d'esclave sans véritable avenir ?" Nous pensions au vélo, au foot, à la boxe et j'en passe. À la manière des émigrés de l'époque, polonais, italiens ou blacks aujourd'hui !
Quant à nous, les fils Courgey, ce goût non négligeable pour tout ce qui touche au vélo nous aura été transmis par notre père, né en même temps que le Tour de France, il est vrai. Sans que celui-ci ne cherche, fort heureusement, à faire de nous des coureurs cyclistes.
La saison des foins coïncidait toujours avec ce qui, selon les journalistes, demeure une des plus grandes manifestations sportives de l'année. Je veux parler du Tour de France.
Point de télévision à la maison et encore moins de journaux, jusqu'à ce que notre frère aîné ne rentre, de sa semaine de travail, avec le Miroir Sprint en poche, à moins que ce ne fut le Miroir des Sports, etc. Bref, en l'absence d'images, hormis les actualités cinématographiques, les exploits des géants de la route peuplèrent notre imaginaire de petit garçon. Apportant une saine évasion, comme une décompression sans laquelle nous aurions certainement été tentés d'aller la chercher ailleurs. À l'instar des jeunes d'aujourd'hui, qui "chargent excessivement la mule", sans rien avoir inventé, contrairement à ce qu'ils croient. >> Lire encore


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