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Au rive gauche
9 mai 2011

La question noire

110509_l_freres_Solead"George Jackson, l'auteur de ces lettres, né à Chicago, a passé son enfance dans les ghettos noirs de Chicago et de Los Angeles. Son père, Robert Lester Jackson, a travaillé dur pour nourrir sa famille, cumulant le plus souvent deux emplois ; il a envoyé ses enfants à l'école catholique, où les frais sont peu élevés et où l'enseignement est d'un niveau légèrement supérieur à celui que dispensent les écoles gratuites de l'État.
Mais, comme beaucoup de jeunes Noirs élevés dans le ghetto, George n'a pas tardé à avoir des ennuis avec la police ; il n'était encore qu'un adolescent lorsqu'il fut accusé de délits mineurs et dut quitter l'école. En 1960, à l'âge de dix-huit ans, il fut déclaré coupable de complicité de vol pour avoir conduit la voiture dans laquelle il devait fuir avec un camarade après que celui-ci eut dérobé soixante-dix dollars dans une station-service. Mal conseillé, il plaida coupable, se fiant à la promesse qui lui avait été faite selon laquelle il n'encourait qu'une peine légère d'un an ou moins, à purger dans une prison du comté ; au lieu de cela, il fut condamné à une peine «minimum un an — maximum à vie» et envoyé dans une prison d'État.
Cette condamnation, qui est pratiquement une condamnation à vie, envoie un homme en prison pour une durée minimum d'un an et laisse à une commission de libération sur parole, qui se réunit une fois par an, le soin de décider quand le prisonnier devra être remis en liberté. Avec ce système, la libération dépend des jugements portés par les autorités sur la conduite du prisonnier ; mais, dans ces prisons, les détenus sont constamment exposés à des brutalités et à des humiliations et un violent racisme règne en permanence. Le prisonnier qui tente de résister à ces traitements dégradants est pénalisé et perd ses chances d'être libéré ! La libération de Jackson fut repoussée d'année en année. Son camarade fut relâché en 1963…" (préface)

110509_f_malcolmXIl n’est guère possible de faire référence à l’assassinat de Martin Luther King, fin mars 1968, sans évoquer au préalable celui de Malcom X, au demeurant politiquement plus proche de nous que le premier des deux leaders noirs.
La question de la lutte des noirs pour la reconnaissance de leurs droits démocratiques ne date pas d’aujourd’hui. Ainsi que le verrons celles et ceux qui poursuivrons leur lecture jusque dans la pièce jointe.
Trotsky, américain tout frais émoulu en 1917 lors de son premier passage aux U.S.A. y est lui-même immédiatement confronté. Il reviendra sur le sujet en 1933 dans la discussion qu’il engage avec les jeunes trotskystes américains, au sujet de la tactique que la 4e internationale se doit d’avoir vis-à-vis des minorités opprimées. Tout en procédant à un parallèle avec la question Juive.
Certes les conditions des uns et des autres ont beaucoup changé. Il se trouve, en premier lieu, que les juifs ont obtenu le droit de se constituer un état bien à eux, sur lequel nous reviendrons peut-être un jour. Puis, en second lieu, que les noirs ont accédé formellement aux mêmes droits que les blancs aux U.S.A. Tout en réussissant à installer l’un des leurs (si l’on peut dire) à la Maison Blanche ! Sans que cela ne change véritablement quelque chose au sort du prolétariat noir.
1968 c’est aussi l’année des jeux olympiques au cours desquels les coureurs américains Tommie Smith et John Carlos arrivés 1er et 3e du 200 mètres levèrent le poing en signe de protestation. On sait aujourd’hui ce que ça leur en a couté !   >> Lire encore

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