Comtois : rends-toi, nenni ma foi !
Aujourd’hui, nous faisons dans le "très" local ! Et pour cause je rentre, à l’instant, de mon village natal, où je suis allé rendre un dernier hommage à un de mes cousins, décédé prématurément : Le bien nommé Jean-Louis Mourey. Les rangs de ma génération commencent à s’éclaircir, me disais-je ! Celles et ceux que je voyais comme des adultes accomplis, tout au long de mon enfance, ressemblent en tous points aujourd’hui à celles et ceux qui me paraissaient vieux. Mêmes attitudes, mais surtout mêmes propos.
Un enterrement, fut-il de première classe, n’est jamais le moment idéal, afin de revenir sur les lieux d’un passé toujours douloureux. C’est s’appliquer la double peine, en somme !
Lorsque je me mis à rédiger ce que j’ai nommé : mes souvenirs d’enfance, il m’apparut indéniable que le faire depuis mon appartement bisontin me privait des quelques éléments nécessaires à sa réalisation. Tels que : les visages, les bruits, les odeurs, les couleurs, etc.
>> Lire la suite
En quelque deux cents pages, résumer le développement historique d'une province dont la vie indépendante s'est prolongée jusqu'à la fin du XVIIe siècle ; dire les vicissitudes d'une marche frontière exposée à tant de violences hostiles, portant durement le poids des circonstances historiques et géographiques et qui à toutes les époques, sous le conflit incessant de dominations rivales, a dû se chercher, se reprendre elle-même, se créer une vie propre, toute inquiète, sans certitude, d'autant plus émouvante, — la tâche est malaisée, le risque lourd, de trahir ou de mutiler le sujet ; et l'on comprend que jusqu'à présent si peu d'historiens aient tenté l'aventure.
Comment ne pas se laisser écraser par le poids de tout ce passé, ou distraire dans sa marche par ce peuple des morts dont parlait Michelet, qui tous aspirent à la résurrection ?
Comment, entre tant de traits divers, choisir seulement les plus expressifs et sans les empâter de détails superflus, les frapper nets et purs sur le métal d'une médaille historique ?