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Au rive gauche
10 avril 2012

"Nous ne sommes rien, soyons tout !"

(L'internationale)

Décembre 1929
Trotsky
Crise de conjoncture et crise révolutionnaire du capitalisme
Au 5° congrès de la CCT unitaire, A. Vassart prononça contre Chambelland un grand discours qui fut ensuite édité en brochure avec une préface de Jean Brécot. Dans son discours-brochure, Vassart essaie de défendre la perspective révolutionnaire contre la perspective réformiste. Dans ce sens, notre sympathie lui est tout entière acquise. Mais, hélas ! il défend la perspective révolutionnaire avec des arguments qui ne peuvent profiter qu'aux réformistes. Son discours renferme une série d'erreurs mortelles, théoriques et pratiques. On peut rétorquer que les argumentations faibles ne manquent pas et que Vassart peut encore beaucoup apprendre. Je serais moi-même heureux de le croire. Mais les choses se compliquent du fait que le discours est édité en brochure de propagande, avec le renfort d'une préface de Jean Brécot, lequel est au moins le cousin de Monmousseau, et que cela donne à cette brochure l'allure d'un programme. Le fait que non seulement l'auteur, mais aussi le rédacteur, en préparant un discours destiné à être imprimé, n'ont pas remarqué les criantes erreurs qu'il renferme, témoigne de l'état navrant du niveau théorique des dirigeants actuels du communisme français. Jean Brécot ne se lasse pas de tonner contre l'opposition marxiste. Néanmoins, comme nous le montrerons tout à l'heure, il devrait, de toute nécessité, commencer par apprendre son alphabet. La direction du mouvement ouvrier, Marx l'a dit un jour à Weitling, ne s'accommode pas de l'ignorance. Chambelland a exprimé au congrès l'idée, qui ne repose décidément sur rien, hormis sur les tendances réformistes de l'orateur, que la stabilisation du capitalisme se maintiendrait encore de trente à quarante ans. Autrement dit, même la nouvelle génération du prolétariat, qui n'en est encore qu'à ses premiers pas, ne peut compter sur la conquête révolutionnaire du pouvoir. Chambelland n'a fait valoir aucune raison sérieuse en faveur de ces délais fantastiques. Or, l'expérience historique de ces vingt dernières années et l'analyse théorique de la situation actuelle se retournent entièrement contre les perspectives de Chambelland.
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ca_ira_mieux_demainÉdito
Côté campagne électorale, la relative accalmie dominicale et pascale de ce week-end dernier ne nous a pas fait de mal, tandis qu'elle vient paradoxalement de s'ouvrir officiellement. Mais, tout cela n'était qu'un faux et apparent répit. Côté états-majors, les candidats ont continué à fourbir les pauvres arguments, en perspective de la dernière ligne droite. Comme si tout n'avait pas été déjà dit et redit.
Quelque peu usé, par une campagne qui n'en finit plus, Hollande - qui ressemble de plus en plus à un marcheur de Paris-Strasbourg - ne va plus pouvoir changer son fusil d'épaule, ni de thèmes de campagne. C'est là-dessus que compte Sarkozy, dernier en lice. Lui qui, occupant la place, n'avait pas besoin de se déclarer en campagne, étant donné qu'il l'est depuis sa dernière élection. Au sens où une élection est toujours grosse d'une autre. Sans doute celaRevolution-et-contre-revolution apparait-il davantage aux USA qu'ailleurs, où Obama ne semble préoccupé que par sa propre réélection. Ce, dès le premier jour de son arrivée à la Maison Blanche. Toutes les mesures qu'il a prises ou non étaient empreintes de cet objectif. C'est ainsi qu'il n'échappe à personne qu'ici, en France, les législatives - qui suivront la présidentielle - soient déjà au centre des préoccupations des quelques candidats qui n'ont plus aucune chance d'être au second tour. En somme : Mélenchon, Bayrou, Marine et Eva (dans une moindre mesure) roulent pour leurs petits copains. C'est-à-dire pour tous les individus qui, dans l'ombre et autour d'eux, œuvrent quotidiennement à des niveaux aussi divers que variés. Au point que chaque candidat, qui se veut sérieux, se constitue un "gouvernement provisoire" autour de lui. Et tous de se copier, au point que si l'un va à la Réunion, tous les autres y courent eux aussi. Et puis, il s'agit de faire riche, même s'ils ne vont pas tous au Fouquet's ! Quant on La-commune-de-Budapestsait que tout se paie aujourd'hui, cette débauche de dépenses laisse à penser que l'austérité, ce n'est pas pour eux. Le militantisme de papa paraît bien mort, mis à part pour quelques rares candidats, dits petits. Mélenchon, lui-même, avoue un budget de campagne de trois millions et demi d'euros, c'est dire. Sûr de son remboursement, il emprunte un million d'euros, à l'instar de tous les riches. Alors qu'il bénéficie du soutien de l'appareil militant du PC - encore conséquent, on le voit à chacun de ses meetings - contrairement à tous ses adversaires. Pour lesquels une audience se mesure proportionnellement au coût financier de leurs réunions électorales, des shows l'américaine. Sans parler des ambiances, qui ne s'obtiennent artificiellement que par quelques procédés dont nous nous épargnerons les détails. Et les journalistes de nous retransmettre tout cela, sans une seule critique, comme s'ils étaient partie prenante du système, dixit Marine. Et si les médias se sentent contraints d'évoquer au passage le peu d'intérêt que tout cela représente pour nous, c'est uniquement pour ne pas perdre tout crédit.
Car l'information se vend elle aussi, dans cette société où "le geste gratuit" tend à disparaitre. Les élections sont en tout point comparables à ce qui se passe dans le sport. Où les résultats ne se mesurent qu'au gigantisme des budgets que les clubs sont en mesure d'obtenir de leurs investisseurs. C'est d'ailleurs pour cela que sport et politique font toujours bon ménage, sauf dans la défaite, cela va de soi.
Du passé, nous ferons table rase !

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