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Au rive gauche
27 janvier 2012

Que les hauts revenus lèvent le doigt ! Hollande

Parlementarisme régime de mensonge et d'incompétenceLafargue
Les cuirassés coulent à pic, les vaisseaux échouent sur des rochers, les canons éclatent, les poudrières sautent, les millions sont perdus, les hommes sont tués avec une désespérante continuité et les députés et les ministres ne voient dans ces terribles accidents qu'une invitation à continuer leur méthode d'armement et qu'une occasion de procurer des commandes aux fournisseurs de la marine et des pots-de-vin aux intègres patriotes qui s'entremettent pour les leur faire obtenir. Un ex-ministre, on ne sait trop pourquoi, s'émut de la dernière catastrophe ; il la raconta à la tribune de la Chambre et déballa la série des malheurs de la marine. Les députés, pour décharger leur patriotique conscience, cherchèrent un bouc émissaire ; ils jetèrent à l'eau le pauvre Thomson, qui pourtant poussait avec un enthousiasme si patriotique des Vive la France ! après chaque désastre. On connaîtrait bien mal l'esprit parlementaire si on s'imaginait que les députés, prenant souci des intérêts de la nation, songeraient à mettre un terme à ces hécatombes de matelots et à ces destructions de matériel, qui enrichissent les métallurgistes et les pot-de-viniers, et que Clemenceau choisirait pour ministre de la Marine un technicien jeune, actif, intrépide et énergique, au courant des constructions navales, de la fonte des canons et des obus et de la fabrication des poudres, qui verrait tout, qui inspecterait tout, qui essaierait d'en finir avec les errements routiniers et de prévenir le retour de nouvelles catastrophes.
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Que-la-fete-commenceÉdito
Si le parlementarisme "de papa" a pris quelques rides, convenons-en, le texte de Lafargue en revanche n'en a pris aucune. On s'aperçoit en effet, que si les ministres sont interchangeables, les hauts fonctionnaires eux ne le sont pas. C'est ainsi que la politique est faite par des gens non élus qui survivent à tous les changements de droite ou de gauche. Les élus, quant à eux, se limitent à la représentation. Il n'est assurément pas rare qu'un ministre des transports ne connaisse pas le prix du ticket de métro parisien. Inutile au surplus d'évoquer aussi la gabegie de la dernière vaccination en masse (qui n'a pas eu lieu) contre la grippe H1N1. Pour s'être plantée, Roselyne Bachelot n'en est pas moins toujours ministre… Les mêmes conditions produisent les mêmes effets, n'est-ce pas ? Le-temps-et-le-vent
Ceci étant dit, l'ex-camarade qui dernièrement encore espérait une petite augmentation du SMIC, à la condition expresse que Hollande arrive à déloger Sarkozy, en sera pour ses frais. Car le "camarade " François (si toutefois il est encore possible de l'appeler ainsi) s'est bien gardé d'évoquer toute augmentation des salaires, dans sa dernière prestation. Certes, il veut bien nous "donner" un peu plus de pouvoir d'achat, mais sans toucher aux profits des capitalistes, petits et grands. C'est l'État (c'est-à-dire nous) qui mettra la main à la poche ! Quitte à laisser se dégrader un peu plus les services publics. Où est la différence, nous vous le demandons ? Sans compter que Hollande a considéré que les crashs boursiers n'arrivent que sous les présidents de droite. Lui, il n'a rien prévu. À moins que nous n'ayons pas tout entendu. En somme, il a omis d'aborder les sujets qui fâchent. Mis à part quelques mots au sujet les familles à hauts revenus, qui somme toute ne sont pas encore les Le-portraitriches, au sens des cents familles. En guerre contre la planète financière, avait-il dit au Bourget, Hollande s'en va la fleur au fusil. Comme si le président de la république faisait la pluie et le beau temps. Il a certes martelé qu'il tiendrait toute ses promesses. Nous, nous avons plutôt le sentiment qu'il n'a fait que celles qu'il pensait pouvoir tenir. Si les petits cochons ne le mangent pas et que les gros…
Au reste, on le sentait plutôt coincé, comme s'il avait craint d'aller trop loin (qu'un mot compromettant ne lui échappe), ou pas assez ! Toujours est-il qu'il ne nous a pas dit ce qu'il ferait, si une nouvelle crise financière sortie de derrière les fagots nous tombait sur le coin de la tronche.
Bref, tous les anciens se souviennent de la Quatrième République. Sous laquelle, en pleine guerre d'Algérie, il suffisait que le lobby pro-guerre d'Algérie ne "s'achète" quelques parlementaires pour faire chuter tout gouvernement et que la sale guerre se poursuive. Guy Mollet (le Hollande de l'époque), s'y cassera les dents, comme les autres. C'est aussi cela la démocratie bourgeoise.
Au sujet du parlementarisme toujours et de la légendaire lâcheté des parlementaires, nous citerons de mémoire que, dans sa lutte contre la forteresse de Kronstadt (passée côté blanc) en 1921, le Soviet suprême (l'équivalent du Parlement) de l'ex-U.R.S.S décida que tous les députés élus du soviet seraient en première ligne, au moment de l'assaut final.
On voit mal les députés en faire de même ! Gageons que si tel avait été le cas, en 1914/1918, la guerre aurait duré moins longtemps. Comme pour toutes les guerres impérialistes, d'ailleurs.
À bas le parlementarisme bourgeois!

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