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Au rive gauche
10 novembre 2011

Les bourses ou la vie !

"Lettre à la rédaction de "Partisan Review" suite et fin
Dans le domaine de la peinture, la Révolution d'Octobre a trouvé son meilleur interprète non pas en URSS mais dans le lointain Mexique, non pas au milieulittérature-et-révolution des "amis" officiels, mais en la personne d'un "ennemi du peuple" notoire que la Quatrième Internationale est fière de compter dans ses rangs. Imprégné de la culture artistique de tous les peuples et de toutes les époques, Diego Rivera a su rester mexicain dans les fibres les plus profondes de son génie. Ce qui l'a inspiré dans ses fresques grandioses, ce qui l'a soulevé au-dessus de la tradition artistique, au-dessus de l'art contemporain et, dans un certain sens, au-dessus de lui-même, c'est le souffle puissant de la révolution prolétarienne. Sans Octobre, sa capacité créatrice à comprendre l'épopée du travail, l'asservissement et la révolte n'aurait jamais pu atteindre une telle puissance et une telle profondeur. Vous voulez voir de vos propres yeux les ressorts secrets de la révolution sociale ? Regardez les fresques de Rivera ! Vous voulez savoir ce que c'est qu'un art révolutionnaire ? Regardez les fresques de Rivera !
Approchez-vous un peu de ces fresques et vous verrez sur quelques-unes d'entre elles des éraflures et des taches, faites par des vandales haineux : des catholiques et autres réactionnaires, parmi lesquels, évidemment, les staliniens. Ces coups et ces blessures donnent aux fresques une vie encore plus grande. Nous n'avons pas seulement devant nous un "tableau", objet d'une contemplation esthétique passive, mais un morceau vivant de la lutte sociale. En même temps c'est un. sommet de l'art. Seule la jeunesse historique d'un pays qui n'a pas encore dépassé le stade de la lutte pour l'indépendance nationale a permis au pinceau socialiste-révolutionnaire de Rivera de décorer les murs des établissements publics de Mexico.
Aux USA, les choses se passèrent plus mal et se gâtèrent. De même que les moines du Moyen Age effaçaient par ignorance des parchemins, les œuvres de la littérature antique, pour les recouvrir ensuite de leur délire scholastique, de même les héritiers de Rockfeller, par méchanceté délibérée cette fois, ont recouvert les fresques du grand Mexicain de leurs banalités décoratives. Ce nouveau palimpseste ne fait qu'immortaliser le destin de l'art humilié dans la société bourgeoise en pleine décomposition." la suite dans >> Lire encore

frida-kalo-filmAujourd'hui, nous laisserons quelque peu Trotsky à ses préoccupations. Et nous nous demanderons si la "ménagère" de Lénine ne serait pas en droit de se demander en quoi les démissions simultanées de Papandreou en Grèce et celle de Berlusconi en Italie peuvent soit sauver l'€, soit avoir raison de la zoneL'art-et-la-vie-sociale euro. Il faut dire que l'ensemble de la presse bourgeoise ne l'y aiderait guère non plus. Car, à force de tirer quotidiennement la sonnette d'alarme, elle va finir par nous indigner nous aussi.
Et puis, ces mêmes journalistes sont capables d'accourir par milliers, dans les rues de Londres pour nous faire assister aux multiples "mariages princiers du siècle" dont franchement nous n'avons rien à secouer ! Sans parler de la papamobile...
Bref, l'information est devenue un produit du marché qui s'achète et se vend comme les autres. Et, s'il faut dramatiser à souhait afin de faire plus que son concurrent à l'audimat, tous les rédacteurs en chef (autorisés à penser : dixit Coluche), ne s'en privent pas. Enfin, tous les groupes de presse sont pieds et mains liés avec quelques groupes de pression capitalistes.
Ceci pour dire que le ton alarmiste, qui a cours actuellement, pourrait bien servir à nous faire accepter quelques sacrifices. De même qu'à ruiner quelques destins politiques personnels et faire l'affaire de quelques autres, aux dents longues ! Toujours est-il que les étudiants anglais avaient mille fois raison de diriger leur manifestation là où les indignés anglais campent depuis plusieurs jours. Car, c'est en marchant d'un même pas que les victimes de la crise arriveront à faire payer ceux qui le peuvent. Sans compter que tout le monde n'est pas perdant. C'est même le contraire !
Non contents d'avoir provoqué la dernière crise, les boursicoteurs s'invitent dans le débat ! Au final, on voit bien qu'à quelques-unssur-la-littérature-et-l'art les marchés boursiers pèsent davantage sur les gouvernements que tous les parlements bourgeois réunis. D'ailleurs très peu de bourgeoisies, dans le monde, peuvent s'offrir le luxe d'entretenir une opposition parlementaire sur un pied d'égalité avec la majorité qui gouverne. Pour s'offrir ce luxe-là, il n'y a que les anciennes puissances colonialistes.
En se désignant comme victimes expiatoires à la pression de la rue, Papandreou et Berlusconi espèrent sauver leur carrière politique d'une part puis, d'autre part, envoyer un message suffisamment rassurant aux boursicoteurs. Tout en signifiant aux populations mécontentes de leurs plans d'austérité : "vous voulez notre tête, on vous la donne". Autrement écrit : "rentrez chez vous, y a rien à voir !" Cela suffira-t-il ? Rien n'est moins certain ! Comble du comble en France : Hollande (notre Papandreou à nous) n'est pas encore élu que le voici déjà confronté aux mêmes difficultés que Sarkozy ! Tout ce qu'il dit, avec effet d'annonces, est aussitôt dépassé par le tam tam médiatique. C'est tout juste si ses partenaires de gauche arrivent à se faire entendre, eux qui n'ont qu'un objectif, à savoir : la répartition des circonscriptions électorales en vue des législatives, qui suivront la présidentielle. Ils s'y voient déjà, les bougres.
Mais, on n'attrape pas un politicien avec du miel. Il n'empêche, ça fait un peu tâche ce marchandage préélectoral, auquel Chevènement (vieux cheval de retour) s'est invité récemment. Elle est loin la crise pour eux. A moins qu'elle ne soit qu'une opportunité comme une autre, après tout.
Combien de généraux français organisèrent-ils des offensives sur le front, en 14/18, afin seulement de gagner une étoile supplémentaire ? Un certain nombre. Et la liste de ces gens sacrifiés pour des carrières personnelles serait longue. Et tout cela n'est pas près de changer, ainsi que le disent les pessimistes de tous bords, à moins de… Un parlement, selon Lénine, n'est qu'un antre de brigands.
Encore qu'à force d'administrer des "remèdes de cheval" à un système capitaliste pourri, le traitement contre ses crises à répétition s'avérera pire que le mal ! L'économie bourgeoise pourrait être emportée, à condition toutefois que nous lui donnions un coup de pouce salutaire.
Pour conclure : La bourgeoisie a les politiciens qu'elle mérite !
À bas le crétinisme parlementaire bourgeois !


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