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Au rive gauche
11 novembre 2011

"La concurrence économique, c'est la guerre par d'autres moyens !"

Litterature_revolution_livre"LA POLITIQUE DU PARTI EN ART
Certains écrivains marxistes se sont mis à reprendre des méthodes de pogrom à l'égard des futuristes, des "Frères Sérapion", des Imaginistes, et en général de tous les compagnons de route, ensemble et individuellement.
On ne sait pourquoi, il est devenu particulièrement à la mode de s'acharner sur Pilniak, et même les futuristes s'y exercent. Il est incontestable que, par certains côtés, Pilniak est irritant : trop de légèreté dans les grandes questions, trop d'affectation, trop de lyrisme artificiel... Mais Pilniak a remarquablement montré le côté provincial et paysan de la Révolution, le "train des mechotchniki ", et grâce à Pilniak, nous avons vu tout cela de façon incomparablement plus claire et plus tangible qu'avant lui.
Et Vsévolod Ivanov ? Après Partisan, le Train blindé, les Sables bleus, malgré toutes leurs fautes de construction, leur style haché, et même leurs artifices, n'avons-nous pas mieux connu et mieux senti la Russie dans toute son immensité, son infinie variété ethnique, son état arriéré et sa puissance ? Cette connaissance directe, imagée, peut-elle vraiment être remplacée par les hyperboles des futuristes, ou le chant monotone des courroies de transmission, ou ces petits articles de journaux qui, jour après jour, combinent de diverses manières les même trois cents mots ? Supprimez en pensée Pilniak et Vsévolod Ivanov de notre vie quotidienne, et nous nous trouverons sensiblement appauvris... Les organisateurs de la croisade contre les compagnons de route — qu'ils mènent sans se soucier suffisamment des perspectives et des proportions — ont également choisi pour cible le camarade Voronsky, rédacteur de "Krasnaïa Nov" et directeur des éditions du Cercle, en qualité de confident et presque de complice. Nous pensons que le camarade Voronsky accomplit — sur l'ordre du Parti — un important travail littéraire et culturel, et que, certes, il est plus facile de décréter dans un articulet — avec des gazouillis d'oiseau — la création de l'art communiste, que de travailler, avec tout le soin que cela exige, à sa préparation.
A propos de la "forme", nos critiques s'engagent sur le chemin autrefois ouvert par le recueil "Raspad", en 1908. Cependant, il faut comprendre et apprécier les changements de situations historiques, la nouvelle répartition des forces qui s'est produite depuis lors. A l'époque, nous étions un parti vaincu et réduit à la clandestinité. La révolution était en reflux, la contre-révolution de Stolypine et des anarcho-mystiques avançait sur toute la ligne. Dans le Parti lui-même, les intellectuels jouaient un rôle disproportionné à leur importance, et les groupes d'intellectuels qui appartenaient aux autres familles politiques s'influençaient les uns les autres. Dans de telles conditions et afin de protéger nos façons de voir et de penser, nous devions nous battre contre toutes les formes d'expression littéraire de la réaction. Aujourd'hui, il en va tout autrement. La loi d'attraction qui joue en faveur de la classe dirigeante et qui, en dernière analyse, détermine le travail créateur des intellectuels, opère maintenant en notre faveur. En fonction de cela, il faut savoir élaborer une politique artistique. La suite dans    >> Lire la suite.

la_vie_rien_dautre_filmRelire ces textes de Trotsky me fait un bien énorme, en ce jour surtout où nous allons être gavés de balivernes nationalistes par des pacifistes bêlants, tous à la solde du grand capital… Et puis, ce sera reparti pour un tour !
Par ailleurs, il pourra paraitre déplacé à quelques-uns d'entre nous de continuer notre discussion à propos de l'art bourgeois et de sa place dans l'avenir, en ce jour commémoratif d'une des plus grandes boucheries mondiales ? Mais, rien n'arrête la vie ! "Plus jamais cela", dirent-ils ! Et on a vu.
guerre_revo_livreÀ rebours de la meute nationaliste qui va se déchaîner aujourd'hui, disons que la Grande Guerre a eu au moins deux choses de bonnes, à savoir : qu'elle accoucha de deux révolutions : La révolution russe, d'une part, puis la révolution allemande, d'autre part. Toutes vaincues, avec pour conséquence : le fascisme et la 2ème Guerre Mondiale.
En revanche, des guerres il n'a pas cessé d'y en avoir. Rien d'étonnant à cela, la guerre est constitutive du système capitaliste lui-même. "C'est dans ses gênes", dirait-on métaphoriquement aujourd'hui ! D'où la lutte de classes, elle-même inhérente à la forme de la propriété bourgeoise. Qui est privée dans l'appropriation de la plus-value nouvellement créée. Tandis que la production de cette plus-value se collectivise davantage, à chaque fusion, guerre ou concentration.
Gageons, pour revenir à ce qui occupe l'actualité actuellement, qu'il est à peu près certain que la Grèce, le Portugal et l'Italie deviendront d'ici peu "les vide greniers" du marché des actions. À condition, toutefois, que ces pays restent gouvernables. de leur côté. Les prédateurs capitalistes se disent immanquablement qu'il va y avoir là-bas des affaires à faire.
C'est à cela que servent les crises, qu'ils sont loin de déplorer autant qu'on veut bien nous le dire. Il n'y a que les démocrates Papandreou, Merkel, Sarkozy et Berlusconi pour nous verser des larmes de crocodile ! Ils sont grassement payés pour cela ! Mais, seront jetés à la poubelle comme des Kleenex, une fois leur crédit usé, à la différence du dictateur Kadhafi déjà six pieds sous terre. Mais, ce n'est pas nous qui allons les plaindre. Ces politiciens véreux n'ont que le sort qu'ils méritent. Qu'ils soient à jamais honnis !
Seuls, les dirigeants bolchevicks fidèles à leurs idéaux se préoccupèrent de tous les aspects de la vie sociale : avant, pendant et après la révolution. Quant à ceux qui renièrent leurs principes et leur passé, l'histoire leur passa dessus sans rien retenir d'eux.
guerre_revo_2_livreVoilà pourquoi nous nous tournons résolument vers Trotsky, seul dirigeant de toute sa génération à avoir survécu en conformité avec ce que les anciens nous enseignèrent. Sans omettre lui-même de considérer chaque nouveauté, telle que la psychanalyse, qu'il ne qualifie pas d'hostile à la marche en avant du socialisme (voir lire encore). A l'instar des travaux de Pavlov (sur les réflexes conditionnés) qui eux n'auront pas le même destin ! Mais ça, il ne pouvait le deviner ! Être révolutionnaire ne veut pas dire être devin, au contraire. Toute personne qui se risque à faire un pronostic s'expose à être infirmé par la réalité qui, elle, ne se domestique pas.
Pour s'en convaincre, il suffit d'écouter les analystes boursiers. À moins qu'on ne joue au tiercé ou au loto, à quelques exceptions près !
Ce qui est prévisible, en revanche, c'est que ça ne va pas se passer comme ça. Non pas seulement parce que les gens d'ici sont habitués à un certain confort de vie qu'ils se refuseraient à perdre. Mais, davantage parce que les détenteurs de capitaux en exigeront toujours plus, aveuglés qu'ils sont par la concurrence effrénée qu'ils se font.
Au goutte à goutte, ils nous présurent tels des citrons. Jusqu'au jour où il y en aura une qui fera déborder le vase ! Allez savoir laquelle ? Et ce sera la révolution !

Commentaires
E
Ma chère,<br /> Si les citrons avaient la parole, c'est certainement ce qu'ils diraient. Mais encore leur répondrait-on ? <br /> Les images ne valent que ce qu'elles valent. Pour être complet, il aurait fallu que je dise qu'à ce moment-là, celui de la dernière goutte, le mieux sera d'être prêt. Car lorsqu'il y a risque de révolution, le risque de contre-révolution n'est jamais loin non plus. C'est l'un ou l'autre. Cette dernière s'appelle Kornilov en Russie, tout en étant demeurée quasi inconnue, du fait de la victoire des bolchevics ? Elle triompha en Allemagne en 1923, par contre et a pour nom Noske, socialiste et Cie . Avec la suite que l'on connait. En italie elle s'appelle Mussolini. Et en espagne, enfin elle se dénomme Franco. <br /> Une contrerévoltion, c'est un retour de 50 ans en arrière et plus parfois. Quand ce n'est pas la guerre à la clef ! <br /> Tu vois comme nos responsabilités sont lourdes et qu'ils ne faut pas se contenter d'attendre un hypothétique grand soir ! <br /> Mais nous reparlerons de tout cela. L'après capitalisme ne nous sera pas donné, comme le reste. Si tu es prête, nouis somme déjà deux... Merci pour ta réplique pleine de verve. Etienne.
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L
Vivement la dernière goutte !
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