Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Au rive gauche
24 septembre 2014

Donne-moi la main camarade, c'est une Valls !

Lenine-1907"C'est là que réside toute la difficulté, que nos économistes ne remarquent même pas. Somme toute, les populistes raisonnent comme si le but de la production capitaliste était non pas l'accumulation, mais la consommation, ils énoncent gravement qu'une masse d'objets matériels, dépassant la capacité de consommation de l'organisme, tombe à un moment donné de son développement entre les mains d'une minorité, que l'excédent (crise de surproduction) de produits est dû au fait que l'organisme humain est limité…"
>> Lire encore
>> À lire aussi La mission du capitalisme

La-terre-de-la-grande-promesse

 

Édito
Une seconde lettre à mon ami n'épuisera pas le sujet qui nous occupe ; la suppression de la propriété privée des moyens de production. Et puis, quelle place reste-t-il à l'individuel dans la société bourgeoise, à un stade où les crises se succèdent à un rythme fou ? Dès qu'un nouveau crash boursier survient, c'est toujours la panique. Affolée, la bourgeoisie fait appel à l'État. Ceci est aussi vieux que le parlementarisme. Les derniers effets d'annonce de réduction d'impôts de Manuel Valls pour les plus démunis ne changeront rien, ni ne coûteront rien à la bourgeoisie. Mis à part dresser un peu plus les classes moyennes contre les plus pauvres. Il me revient à l'esprit l'affaire des ateliers nationaux en 1848.
Marx écrit dans Les luttes de classes en France : "En reconnaissant les traites que la vieille société bourgeoise avait tirées sur l'État, le Gouvernement provisoire - autant dire de gauche - s'était mis à sa discrétion. Il était devenu le débiteur gêné de la société bourgeoise... Il lui fallut consolider les rapports bourgeois vacillants pour s'acquitter d'anciennes obligations... Le crédit devint une condition de son existence et les concessions, les promesses faites au prolétariat autant de chaînes qu'il fallait briser. L'émancipation des travailleurs, même comme simple phrase, devenait un danger intolérable… Il ne restait donc qu'une seule issue : opposer une partie des prolétaires à l'autre partie.Contribution-a-la-critique
Dans ce but, le Gouvernement provisoire forma 24 bataillons de gardes mobiles, de 1000 hommes chacun, composés de jeunes gens de 15 à 20 ans. Ils appartenaient pour la plupart au lumpen-prolétariat… Le Gouvernement provisoire les payait à raison de 1 F 50 par jour, c'est-à-dire les achetait… À côté de la garde mobile, le gouvernement décida de rassembler encore une armée d'ouvriers industriels.
Des centaines de mille d'ouvriers, jetés sur le pavé par la crise et la révolution, furent enrôlés dans de prétendus ateliers nationaux. Sous ce nom pompeux, se dissimulait seulement l'occupation des ouvriers à des travaux de terrassement fastidieux, monotones, et improductifs, pour un salaire de 23 sous… Ce n'était pas par leur contenu, mais par leur titre, que les ateliers nationaux donnaient un corps à la protestation du prolétariat contre l'industrie bourgeoise, contre le crédit bourgeois et contre la République bourgeoise. Ce fut donc sur eux que s'appesantit toute la haine de la bourgeoisie. Tout le La-terre-promisemalaise et toute l'aigreur des petits bourgeois se tournèrent contre ces ateliers nationaux, cette cible commune. C'est avec une véritable fureur qu'ils supputaient les sommes englouties par ces fainéants de prolétaires, cependant que leur propre sort devenait de jour en jour plus intolérable. Une pension de l'État pour une apparence de travail, voilà le socialisme, grommelaient-ils en eux-mêmes. Les ateliers nationaux, les déclamations tonitruantes de gauche au parlement, les défilés des ouvriers à travers Paris, voilà où les petits bourgeois cherchaient la cause de leur misère. Et nul n'était plus fanatisé contre les prétendues machinations des communistes que le petit bourgeois, désespérément acculé au bord de la banqueroute. Ainsi, dans le corps à corps tout proche entre la bourgeoisie et le prolétariat, la première avait en ses mains tous les avantages, tous les postes décisifs, toutes les couches moyennes de la société, dans le moment même où les flots de la révolution de Février déferlaient sur tout le continent... Le 17 mars et le 16 avril eurent lieu les premiers combats de la grande lutte de classes cachée sous les ailes de la République bourgeoise." Fin de citation.
Excusez sa longueur. Mais, tout n'est pas à réinventer, il faut se souvenir.
Certes, beaucoup de choses se sont modifiées, depuis, me clament tous les réformistes d'aujourd'hui. Ni les faits ni les acteurs ne sont plus les mêmes. Mais, au fond, les rapports de classes n'ont fait que s'exacerber. Il fut un temps où quelques Mélenchon voulurent faire de tous les ouvriers des propriétaires. On a vu en Espagne ce que ça a donné. Non seulement des prolétaires perdirent leur travail, mais en plus il leur restait leur appartement impayé sur les bras.
Les prolétaire n'ont pas de sauveur suprême !

Commentaires
Au rive gauche
Visiteurs
Depuis la création 73 455
Derniers commentaires