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Au rive gauche
4 septembre 2011

Enrichissez-vous ! (Guizot aux bourgeois)

chausse_d_antin_livreLes rapports du français et du psychanalytique, vous disais-je, sont malaisés... lorsqu'ils deviennent aisés les rapports du français et du psychanalytique, il se produit ce qui justement ne s'est jamais produit sous la plume de François : ils deviennent plats, ils deviennent ces clones parodiques du psychanalytisme professionnel postfreudien, germano-anglais, ou d'autres encore... Seulement voilà, Lacan et Perrier, c'était autre chose. C'est-à-dire de jour ou de nuit, c'était le feu d'artifice, c'était autre chose...
Alors, quand j'ai lu La Chaussée d'Antin, ça a été vraiment pour moi une curieuse expérience parce que tout ça est dans La Chaussée d'Antin, et, à mon avis, dit tellement mieux que je ne l'ai fait jeudi soir... Alors, François disait les choses autrement, la demande de l'analyse, elle peut être la demande de la découverte de l'amour comme anti-savoir, ou le désir de savoir comme anti-vérité, comme mode d'échapper à l'amour... Avec ces drames qui se succèdent dans son existence, qui ont une stature et un intérêt à quoi ne manque, dirais-je, que la reconnaissance qu'il pourrait leur apporter ou leur trouver s'il en était capable. Alors, il y a concomitamment l'originalité de la position de François Perrier dans sa position par rapport à la perversion. Je vous cite cette phrase qui paraît excellente — enfin pour moi —, c'est : "Le recours à la sexualité pour régler un mythe de naissance incomplet ou un fantasme lacunaire."
Je pense que la question des cas-limites a eu pour résultat principal de sécréter une glose, principalement celles de Kohut et Kernberg sur les états dits narcissiques avec les amendements de la psychanalyse auxquels cela a donné lieu, avec le congédiement du primat de la sexualité, de la différence de sexes, cette espèce de maternage parodique... Alors, qui est-ce qui comme ça reste tranquille et silencieux à côté du patient ou à côté d'un lit, évidemment, c'est maman, surtout quand l'enfant est malade... (W. Granoff).

papa_est_en_voyage_d_affaires_film"Clopin-clopant", nous en arrivons  à mon premier mariage avec Jeannette, en juillet 66 à Besançon (ci-contre elle et moi, un mois auparavant). Acte premier, dirons-nous, de mon émancipation personnelle et définitive d'avec mon milieu familial et culturel. UnEtienne_Jeanette1 premier affranchissement individuel qui potentiellement en appelait beaucoup d'autres, mais à venir seulement. Tout en le pressentant confusément alors, il m'aurait été néanmoins difficile d'en dire davantage. À la manière d'une digue, mes résistances conscientes et personnelles sautaient une à une, sous la pression des évènements et de mes choix ! Avec l'aide de Jeannette, force m'est de le dire, ma décision de ne plus me retourner, ni revenir en arrière, était prise. Ceci fait, sans avoir eu le moins du monde la certitude de "finir mes jours" avec celle qui, pour des raisons encore obscures pour moi venait, disait-on, de s'engager à mes côtés. Engagement qui durera moins que les impôts, pour reprendre une expression bien connue.
Bref, la vie nous happait, ainsi qu'elle le fait pour chaque génération, davantage que nous ne la choisissions nous-mêmes, est-il nécessaire de le dire. Tout en nous réservant quelques bonnes surprises à venir dans les années qui suivirent. Sans que la plupart d'entre nous n'aient rien vu arriver, avouons-le !
D'un point de vue plus général, la guerre d'Algérie s'était terminée, quelques années auparavant par la victoire du FLN algérien, ainsi qu'elle le devait. De retour aux affaires, De Gaulle surfait encore et toujours sur ses référendums, pour lesquels il obtenait des scores à faire pâlir d'envie tous les candidats actuels à l'élection présidentielle de 2012. Les chiffres officiels du chômage étaient incomparablement bas, eu égard à ceux d'aujourd'hui. L'augmentation des salaires suivaient, tant mal que bien, l'inflation. Sans que l'on ait pu se dire pour autant que tout allait bien, dans le meilleur des mondes.
Peut-être ne sommes-nous guère plus avancés à l'heure actuelle, qui sait ? C'est à tous le moins ce qu'il convient de se dire ou de souhaiter, alors que tous les voyants économiques sont en train de passer à l'orange, si ce n'est au rouge pour certains. Optimisme accrédité en vertu d'un principe marxiste qui veut que : une crise soit d'abord économique, sociale ensuite, puis politique enfin. C'est ce que nous pouvons vérifier, y compris au Moyen-Orient. Où, du stade économique la crise est pour le moins devenue sociale. La chute de quelques dictateurs ne suffit pas encore à en faire une crise politique. Au sens où : la classe dirigeante, toujours en haut, ne pourrait plus et les travailleurs, encore en bas, ne voudraient plus !
Chez nous, les gouvernements, de droite ou de gauche, ne se préparent-ils pas à nous faire un peu plus les poches qu'auparavant ? Ce, au nom d'une réduction tout à fait hypothétique du déficit de l'État. Ce mal récurrent par l'intermédiaire duquel les grandes banques d'affaires rançonnent démocratiquement cet État qui est le leur et pas le nôtre. Charge à nous de "remburer" (terme patois : recharger) des caisses que nos gouvernants s'acharnent à vider au profit des patrons afin, nous disent-ils, de les inciter à créer des emplois. Lente, mais certaine, la diminution sensible et régulière de notre pouvoir d'achat commence à poser de plus en plus de problèmes à un nombre croissant de personnes. Que l'on ait du travail ou non, nous sommes dorénavant logés à la même enseigne.
Prendre un peu à beaucoup de personnes a toujours été le meilleur moyen pour s'enrichir. C'était le conseil que Machiavel donnait aux puissants !   >> Lire encore

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