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Au rive gauche
4 mai 2011

Occupons les usines !

Le 1er mai 1890
Agitation et torpillages préliminaires
Dès le mois de janvier 1890, les socialistes qui avaient pris part au congrès de la rue Rochechouart, soucieux d'en appliquer les décisions, se mirent à l'œuvre pour organiser la manifestation du 1er Mai.
En France, une commission se créa dans la capitale. Elle comprenait plus de cinquante membres appartenant aux syndicats et aux groupements guesdistes et blanquistes. Ses réunions avaient lieu dans un local mis à sa disposition par le conseiller histoire_du_1er_maimunicipal socialiste du IXe arrondissement : Daumas.
À la Bourse du Travail, toujours entre les mains des possibilistes, les militants guesdistes multipliaient leurs efforts afin d'entraîner la grosse masse des syndicats; ce fut en vain.
À la suite de ce vote, les syndicats parisiens partisans du 1er Mai formèrent un Conseil local. Ce Conseil lança un appel dans lequel les possibilités se trouvaient visés :
"II vous appartiendra de retenir les noms de ceux qui auraient forfait à l'honneur, en n'assistant pas à cette manifestation des droits du travailleur, après avoir accepté le mandat de représentant du peuple avec notre programme. Ceux qui ne seront pas avec nous seront contre nous".

Jules Joffrin, l'un des chefs possibilistes, fit cette triste déclaration sur la journée envisagée :
"Je suis persuadé que ce sera un "fiasco". Il faut être Jules Guesde et ignorer comme lui ce qu'est un atelier français pour croire que 200 000 ouvriers vont se promener dans les rues de Paris. Il ne faut pas tabler sur le tempérament français comme sur les tempéraments anglais et américains. Ces gens-là sont groupés, ont de puissantes sociétés ouvrières et sont soumis à une discipline qui ne peut pas exister chez nous. Et puis, on a l'air d'oublier qu'il y avait à Paris, en 1889, deux congrès ouvriers internationaux. J'ai la prétention d'affirmer que le congrès des possibilistes de la rue de Lancry, où étaient représentés tous les syndicats de Paris, les trade-unions d'Angleterre, etc. était plus "ouvrier" que celui des marxistes, où il n'y avait que des états-majors et pas de troupes. La manifestation aurait peut-être eu quelque chance de réussir si les marxistes s'étaient entendus avec nos Chambres syndicales et nos groupements corporatifs. Mais, je vous le déclare, si la question avait été soulevée à notre Congrès de la rue de Lancry, j'aurais pris la parole et j’aurais démontré qu'étant donnés notre tempérament et les habitudes de nos ateliers, il est impossible de faire cesser le travail au milieu de la semaine...

Je ne veux pas mettre en doute la grandeur de la question de la réduction de la journée de travail : j'ai, le premier de tous les socialistes élus, défendu dans un corps élu, au Conseil municipal, en 1882, la journée de huit heures. J'ai été appelé, à cette époque, à réclamer et à voter la journée de huit heures dans l'affaire du Métropolitain.
Je ne crois même pas que la manifestation du 1er Mai réussisse en Allemagne. Je suis convaincu que les chefs du Parti Socialiste allemand, tout en ayant voté au congrès marxiste le repos du 1er Mai, n'iront pas risquer dans les rues de Berlin les bénéfices du succès qu'ils viennent de remporter aux élections... Quant aux groupes du Parti ouvrier, syndicats, cercles d'études, etc., ils ne se mêleront pas à une échauffourée qui ne peut profiter ni à la réduction des heures de travail, ni à la République." À suivre demain

HairLa participation à un mouvement social et politique tel que Mai 68 se prépare longtemps à l’avance, qu’on en ait conscience ou non d’ailleurs. Je n’y ferai pas exception ! Encore fallait-il confirmer ensuite, mais ça c’est déjà une autre histoire.
La participation involontaire de mes frères aînés à la sale guerre d’Algérie contribuera plus que je ne le pensais à ma prise de conscience des réels rapports sociaux. Pour reprendre une expression déjà militante. Certes, il fallut bon nombre d’événements encore ! Mais, ce sont surtout et essentiellement les rencontres qui comptent à ce niveau. Et, il n’y a qu’en ville que cela peut s’opérer. Encore faut-il préalablement rompre avec tout ce qui a trait à la vie familiale.
Pour un homme, seule une femme peut lui apporter la force et la détermination nécessaire à une telle mutation. De même qu’elle peut freiner des quatre fers à ce niveau, a contrario.
C’est ringard de s’exprimer ainsi aujourd’hui, je ne l’ignore pas ! Question de circonstances, dirons-nous !
Ceci pour dire que nous sommes davantage le produit de notre période historique que nous n’osons le penser nous-mêmes. Trop pressés que nous sommes à vouloir nous attribuer des mérites qui, au fond, ne nous reviennent pas ou presque. C’est ainsi que l’histoire se fait toujours à notre insu et, de ce fait, doit bien répondre à des lois qui nous échappent pour la plupart.
Autrement écrit, pleine de possibilités, l’humanité a toujours trouvé des solutions là où les anciens fatigués et usés n’en voyaient plus eux-mêmes. Phénomène autrement appelé : la guerre des générations ! >> Lire encore


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