Droite-gauche : même combat !

Manifeste aux communistes du monde entier !
Sur les perspectives et les tâches de la révolution chinoise. Août 1930
Dans ces derniers mois, on observe dans quelques provinces du sud de la Chine un mouvement paysan large, au point de vue de l'étendue. Non seulement. la presse prolétarienne mondiale, mais aussi la presse ennemie, est remplie d'échos de cette lutte. La révolution chinoise trahie, détruite, exsangue, montre qu'elle est vivante. Espérons que le temps n'est plus loin où elle lèvera de nouveau sa tête prolétarienne. Pour s'y préparer il faut mettre à temps le problème de la révolution chinoise à l'ordre du jour de la classe ouvrière mondiale. Nous, l'Opposition communiste internationale de gauche (bolchéviks-léninistes) considérons comme notre devoir d'élever actuellement la voix pour attirer l'attention de tous les communistes, de tous les ouvriers révolutionnaires d'avant-garde, sur les tâchés de la libération du grand pays asiatique de l'Orient et, en même temps, pour prévenir la fausse politique de la fraction dirigeante de l'Internationale Communiste, qui menace manifestement de miner la future révolution chinoise comme elle a déjà mené à la ruine la révolution de 1925-1927. Les symptômes de la régénération de !a révolution chinoise à la campagne sont le signe de sa force intérieure et de ses possibilités grandioses, mais la tâche consiste à transformer ces possibilités en une réalité. La première condition du succès est la compréhension de ce qui se passe, c'est-à-dire la détermination marxiste des forces en mouvement et une appréciation juste de l'étape que la lutte a atteint actuellement. Sous ces deux rapports, la direction de l'Internationale Communiste se trouve sur une voie fausse. La presse stalinienne est remplie d'informations sur le "gouvernement soviétique" établi soi-disant sur de vastes provinces de la Chine, sous la protection de l'Armée rouge. Les ouvriers des différents pays saluent cette nouvelle avec enthousiasme. Comment en serait-il autrement ? L'établissement d'un gouvernement soviétique dans une partie considérable de la Chine, et la création d'une armée rouge chinoise, auraient signifié un succès de la révolution mondiale.
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Édito
Puisque l'on entend d'autant plus parler de révolution qu'il ne saurait en être question, nous allons y consacrer quelques pages de notre côté Car, c'est justement le propre des réformistes - ceux que Trotsky désigne précisément sous le vocable de "tigres de papier" - que d'évoquer "le pire" afin de le conjurer ! Dès lors quoi de mieux, en ce qui nous concerne, que de faire référence aux dernières révolutions ouvrières ? Tout en nous référant à ce qu'en écrivit Trotsky, seul survivant des dirigeants soviétiques, au cours des "fameuses" années trente. Qui virent Staline décimer l'intelligentsia révolutionnaire issue de la Révolution Russe, après de faux et honteux procès, dont ses descendants actuels ne peuvent toujours pas s'enorgueillir.
Or, c'est plus que certainement pour se démarquer de ce passé-là que Mélenchon affuble sa "révolution" de l'étiquette citoyenne. Référence républicaine, s'il en est une, qui nous renvoie à La grande Révolution Française de 1789, plutôt qu'à celle de 1917 en Russie. Un petit tour de passe-passe qui ne trompe que ceux qui le veulent bien. Une manière d'opposer "libertés bourgeoisies" et "dictature du prolétariat" sans avoir à le dire.
Ceci étant, qu'on le veuille ou non, la révolution bourgeoise est bien dernière nous. Sans affirmer pour autant que toutes ses tâches historiques furent accomplies, tout au contraire. Mais, la bourgeoise ne se sent aucunement chargée d'une mission ni humaine ni historique. Ce qu'elle a fait pour l'humanité, elle ne l'a accompli que parce que ses intérêts "privés" coïncidaient avec les quelques taches démocratiques qui lui incombent.
Par exemple : la liberté de penser, celle de la presse, celle de se syndiquer et de faire grève, ainsi que le droit de vote - de même que celui de se présenter aux élections, si on en a les moyens etc. Mais, ne comptons pas sur elle, ni sur son système démocratique pour supprimer la propriété privée des moyens de production, ni le droit de spéculer sur la misère, sur la faim dans le monde, sur le chômage, sur le manque de logement etc.
Au contraire, les élections ne sont qu'un moyen, parmi d'autres, pour la bourgeoisie de se faire plébisciter. Ce, à travers les candidats qui s'en réclament, tout autant qu'avec ceux qui - en notre nom et sans en avoir les moyens - disent vouloir s'y opposer. La bourgeoisie a compris qu'il n'était pas nécessaire, pour elle, de se mettre elle-même en avant. Des tribuns de tous bords, en mal d'existence font autant l'affaire, sinon plus. Il arrive que faute de personnel laïc, elle s'en "remette" provisoirement aux religieux (en Égypte par exemple, là où d'aucuns voyaient des révolutions). Dans des circonstances pires encore, la bourgeoisie recrute du personnel au sein de ses propres armées, ainsi que cela se passe dans des régions qu'elle a pillées, au-delà de tout ce qu'elle pratique là où elle a ses coffres-forts. Sans oublier le fascisme. Encore que l'idéal, pour la bourgeoisie, ce soit ce qu'elle appelle le libéralisme. Avec une majorité qui gouverne et une opposition pour la relever. Et si les États-Unis sont le seul état au monde où elle puisse s'offrir le luxe d'avoir deux administrations, on voit que là-bas aussi la bourgeoisie n'a qu'une seule politique, indépendante de la couleur de son personnel politique. En somme : Républicains et Démocrates aux U.S.A, droite ou gauche en France, Conservateurs ou Travaillistes en Angleterre, la CSU ou le SP¨D en Allemagne etc., tout ça c'est du pareil au même. Il n'y a que l'étiquette qui change.
À bas la bourgeoisie et ses sbires de droite et gauche !