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Au rive gauche
4 octobre 2014

Du droit des nations à disposer d'elles-mêmes

La question nationaleLa-revolution-espagnole-recadree
"Aux camarades de Madrid le 17 mai 1931... Parlons de ce qu'on dit être le "nationalisme" de la Fédération Catalane.
C'est une question très
importante, très grave. Les erreurs commises sur ce point peuvent avoir des conséquences fatales".
>> Lire encore
>> Lire aussi : La tâche des communistes Espagnols

 

 

 

L'homme-de-la-manchaÉdito
Après avoir évoqué l’Italie - au cours de l'atelier d'écriture du 12 septembre 2014 - quoi de plus normal que de nous retrouver en Espagne, lors du dernier. Ce d'autant plus que nous assistâmes dernièrement à une remontée de particularismes nationaux, dont nous ne cessons jamais d'être les témoins. À propos du référendum écossais, d'une part, puis, d'autre part, en rapport avec les manifestations qui eurent lieu à Barcelone. Force m'est apparue de relire Trotsky à ce sujet. L'histoire ne faisant bien souvent que se répéter. Le-labyrinthe-1
Ceci étant, l’image que je me suis faite de ce pays, par-delà des Pyrénées "olé", évoluera avec l’âge, tout autant que mon expérience. Le tout, à des années lumières du tourisme de papa. Nos maîtres du primaire n’insistèrent que sur les aspects que je juge aujourd'hui par trop respectables des politiques de la France, quel que soit l’évènement historique. Ils positivaient, dirais-je, quitte à céder devant l'idéologie.
Au sujet de l’Espagne, j'en passai d’abord par l’épisode de la reconquête des rois catholiques face aux Maures. Ensuite survint la fabuleuse histoire de Christophe Colomb découvreur de l’Amérique - pourfendeur de l’Inquisition, accessoirement - dont il ne restera rien du fameux or de Potosi. Au passage, nous nous amusâmes des aventures de Don Quichotte, assaillant de moulins à vent, du haut de sa rossinante brinquebalante, affublé de Sancho Pansa. Je ne découvris l’intérêt véritable de lire ce roman éponyme que plus tard. L’errance de cet ersatz de chevalier à travers l’Espagne n'est qu'une formidable occasion de découvrir le petit peuple d'en bas, bien vivant. Au reste, je m’étonnai beaucoup que l’avènement de la république espagnole n’advienne si tardivement eu égard à ses devancières anglaise et française. Tandis qu’on ne nous dira presque rien des possibilités offertes par la révolution ouvrière qui en résulta. En revanche, l’instauration de la guérilla espagnole comme cause du début de la fin des guerres napoléoniennes affligea l’idée que, petit garçon, je me faisais de la toute puissance du Premier Empire en général et de Napoléon en particulier. Là, comme à propos des guerres de religions européennes, nosJoan-Sales enseignants n’insistèrent que sur les pertes humaines. Tandis que la France très catholique de Louis XIV et l’Espagne inquisitrice, s’affrontaient sur le sol germanique au XVIIe.
Jamais, au grand jamais, nos programmes scolaires ne mirent en exergue les bienfaits d'une telle guerre civile. Moins encore s’il s’agissait de révoltes populaires ou de révolution. Enfin, nous avait-on parlé de Dom Juan, de Carmen, de Velasquez - si habile à dépeindre ces dégénérés royaux - et de Goya ? Certes, mais si peu ! Il fallut que j’arrive à l’usine Rhodiacéta, au sein du milieu militant, pour que j'aborde enfin la guerre civile espagnole, autrement que comme un cataclysme social. La révolution espagnole du début des années trente, dernière dans le genre offrait la possibilité d’en finir avec la bourgeoisie et son capitalisme. Trop de forces n’y eurent pas intérêt au final, y compris l'URSS stalinienne. Réprimée sauvagement, la révolution espagnole déboucha sur la dictature de Franco, pendant des dizaines d’années. Tandis que L'Allemagne et l'Italie y affutèrent leurs armes en vue de La Seconde guerre Mondiale. Quelqu'un n'a-t-il pas dit : "le nationalisme est le tombeau des peuples".
Il ne suffit pas de s'indigner.
Les indignés de la dernière crise bancaire, feraient bien de s’en souvenir.
Vive la révolution !

 

Commentaires
A
"Merci pour la référence, je n'avais pas été destinataire. C'est intéressant,<br /> <br /> mais l'analyse en termes de classe est insuffisante pour comprendre les<br /> <br /> manifestations actuelles. En Catalogne, les nationalistes agglutinent toutes<br /> <br /> les classes sociales, de l'aristocratie, aux ouvriers en passant par les<br /> <br /> bourgeois. Les manifestants sont aussi bien des votants de la CUP, parti<br /> <br /> d'extrême gauche catalane, que des votants de P.C, parti d'extrême droite<br /> <br /> catalane, en passant par les nationalistes de centre droite au pouvoir. Ils<br /> <br /> réclament tous l'indépendance de la Catalogne pour deux raisons très simples<br /> <br /> : la Catalogne est une nation différente de l'Espagne, et la Catalogne<br /> <br /> apporte en impôts aux caisses de l'État plus qu'elle ne reçoit. Bien sûr,<br /> <br /> chacune de ces deux affirmations est discutable, mais elles sont admises par<br /> <br /> une large majorité de catalans. Dès lors, la lutte première devient la<br /> <br /> "lutte pour la liberté". Sans aucune autre considération sur le type de<br /> <br /> société que l'on veut construire après l'indépendance. La solidarité de<br /> <br /> classe internationale n'est pas à l'ordre du jour. La conscience même de<br /> <br /> classe semble avoir totalement disparu au profit de la conscience nationale.<br /> <br /> Bien sûr, cela pourrait presque être sympathique (la liberté du peuple<br /> <br /> opprimé), si ce n'était pas truffé des teintes de supériorité et d'égoïsme<br /> <br /> chères à tous les nationalismes."
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