Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Au rive gauche
17 décembre 2011

Les prolétaires n'ont pas de patrie ! K. Marx & F. Engels

Cinquième  Conférence
La révolution allemande de 1848. — Marx el Engels en Rhénanie. — Fondation de la Nouvelle Gazette rhénane. — Gottschalk et Willich. — L'union ouvrière de Cologne. — Politique et tactique de la Nouvelle Gazette rhénane. — Etienne Born — Revirement dans la tactique de Marx. — Défaite de la révolution et divergences de vues dans la Ligue des Communistes. — La scission.
Nous voici arrivés maintenant à la révolution de février. Nous avons établi que le Manifeste communiste avait été imprimé quelques jours avant la révolution de février. L'organisation de la Ligue des Communistes ne fut parachevée qu'en novembre 1847. Cette organisation englobait les cercles étrangers de Paris, Bruxelles et Londres, et n'était liée qu'avec quelques petits groupes allemands. Ainsi donc, les forces organisées sur lesquelles pouvait compter la section allemande de la Ligue des Communistes devaient être minimes. Or, la révolution éclate déjà le 24 février 1848 à Paris. Elle s'étend rapidement à l'Allemagne. Le 3 mars, à Cologne, ville principale de la Rhénanie, il se produit une sorte de soulèvement populaire. Les édiles sont obligés d'adresser une pétition au roi de Prusse pour lui demander de tenir compte de l'effervescence populaire et de faire quelques concessions. Cette effervescence ou, si l'on veut, ce soulèvement du 3 mars 1848 à Cologne, est dirigé par deux hommes : Gottschalk, médecin très populaire parmi les ouvriers et la population pauvre de Cologne, et Willich, un ancien officier. Ce n'est que dix jours plus tard que la révolution éclate à Vienne, capitale de l'Autriche. Le 18 mars, elle s'étend à Berlin, capitale de la Prusse.
A ce moment, Marx se trouve à Bruxelles. Le gouvernement belge, pour éviter le sort de la monarchie française, frappe sur les émigrés fixés à Bruxelles, arrête Marx et l'expulse de Belgique. Marx se rend ù Paris, où on venait de l'inviter à venir. Un des membres du gouvernement provisoire, Flocon, rédacteur d'un journal auquel collaborait Engels, envoya immédiatement à Marx une lettre dans laquelle il déclarait que, sur la libre terre française, tous les arrêtés de l'ancien gouvernement étaient abrogés.
Le comité régional bruxellois, auquel le comité de Londres avait transmis ses pleins pouvoirs dès que la révolution avait éclaté sur le continent, les transmit à son tour à Marx. Parmi les ouvriers allemands qui s'étaient réunis alors en grand nombre à Paris, des dissentiments surgissent, différents groupes s'organisent. A l'un de ces groupes adhère notre compatriote Bakounine qui, avec le poète allemand Herweg, forme le projet de constituer une organisation armée et de faire irruption en Allemagne. Marx s'efforce de les détourner de leur plan et leur propose de se rendre isolément en Allemagne et d'y participer aux événements révolutionnaires. Bakounine et Herweg maintiennent leur projet. Herweg organise une légion révolutionnaire, se met à sa tête et se dirige vers la frontière allemande, où il est battu. Marx et d'autres camarades réussissent à passer en Allemagne, où ils se fixent en différents endroits. Marx et Engels s'établissent en Rhénanie. Marx et Engels devaient compter avec le fait que la section allemande de la Ligue des Communistes ne possédait aucune organisation. Elle n'avait que des sympathisants isolés. Que devaient faire Marx, Engels et leurs proches camarades ? Une quarantaine d'années plus tard, Engels s'est efforcé d'expliquer la tactique que Marx et lui avaient suivie en 1848 en Allemagne. A une question que lui posaient de jeunes camarades, il donne une réponse claire. On lui demandait pourquoi, au lieu de se rendre à Berlin, Marx et lui étaient restés en Rhénanie, à Cologne. Nous avons choisi, dit-il, la Rhénanie, parce que c'était la province industriellement la plus développée, parce que le code Napoléon, héritage de la révolution française, y était encore en vigueur et que, par suite, nous pouvions compter sur une plus grande liberté d'action, d'agitation.
>> Lire la suite


madame_sans_gene_1_copieRien de mieux pour nous pénétrer de la méthode que Marx et Engels initièrent que de lire ou relire les pages ci-dessus. On le voit nettement, tous deux se mirent à l'école des révolutions bourgeoises de leur siècle ! Pas sectaires, ils soutinrent la bourgeoisie lorsque celle-ci était opprimée et trop faible pour vaincre l'obscurantisme par ses seules forces. Mais, la combattirent dès que celle-ci agissait pour son seul compte, comme en France par exemple. Tactique et stratégie s'articulent, sans jamais entrer en contradiction l'une avec l'autre. Un seul objectif compte : la victoire du prolétariat.
gazette_rh_nane_livreMarx et Engels ne se plaignent ni ne s'abritent jamais derrière la force supérieure de leurs adversaires. Ils font en sorte de tirer le meilleur parti de la société qui est la leur, ne négligeant pas de préparer les tâches suivantes. Ni jamais brûler les étapes de surcroît, ils s'efforcent néanmoins d'anticiper, sans lire dans le marc de café. Et nous transmirent un capital politique sans précédent ni égal.
Ils ont eux aussi sillonné l'Europe, qu'ils connaissaient aussi bien que leur poche. Sans avoir toutefois les mêmes arrières pensées que F. Hollande. Qui, de Rome, dans son rôle de futur homme d'État bourgeois, nous débite les mêmes platitudes que ne le fait Sarkozy, lorsque celui-ci se déplace. S'il l'un va là, l'autre y vient le lendemain etc. Tout ça nous fait une belle jambe, encore que tous deux évitent la Grèce ! Si nous devions noter ce ballet purement médiatique, nous leur accorderions un "triple" zéro !
Le "produire français du PCF" des années 80, que l'on aurait pu croire enterré, ressurgit pour les besoins de 2012. Lequel slogan démagogique faisait pendant à celui de Le Pen qui lui ne voulait produire qu'avec des Français. Autant dire que Marchais tentait vainement d'endiguer la fuite de ses électeurs vers le Front National. Avec le succès que l'on sait. Tous ces démagogues raisonnent comme si nous étions des cons, d'une part. Puis, d'autre part, comme si l'activité industrielle rémunérait le travail ! Alors que ce ne sont que les capitaux que la production rémunère ! Les travailleurs eux ne perçoivent tout juste que de quoi subvenir à leurs besoins et encore ! Dans certaines parties du monde, une personne qui travaille gagne moins qu'un retraité (ou qu'un chômeur indemnisé) dans un pays riche. Tout ceci, au fond, n'est fonction que du rapport de forces existant entre le travail et la capital (pour reprendre leurs expressions) à l'échelle mondiale.
gazette_rh_nane_II_livreOr, si des travailleurs peuvent à tort considérer que, dans le cas d'un retour à un certain protectionnisme (qui existe toujours), ils seraient vainqueurs. Ils seraient plus perdants encore en "achetant français" exclusivement ! Sans compter que ceci nous ramènerait à une situation qui ne pourrait à terme déboucher que sur des affrontements guerriers, tels que nous avons connus par le passé. Car ne l'oublions pas, la concurrence économique n'est jamais que la guerre par d'autres moyens. Et dans un cas, comme dans l'autre, nous y allons ! En campagne électorale, comme Sarkozy, Obama s'est "triplement" félicité de l'action de son armée en Irak ! Autant dire qu'il ne peut faire autre chose que faire honte à tous les Américains conscients de ce que l'armée US est allée faire là-bas. À l'instar de Sarkozy en Lybie, dans une moindre mesure seulement ! Et en Afrique, ajouterons-nous pour être complet. Enfin, le peu de confort que les bourgeoisies impérialistes nous concèdent à nous, coûte cher en tous points de vue aux populations du reste du monde. Ce serait être "triplement" égoïste que d'exiger que des gens qui crèvent de faim, ou à petit feu, là où ils sont, y restent.
De toutes façons, le père Noël est "une triple belle ordure". Ses marchés de pacotille et du même nom ne valent guère mieux non plus ! Les lumières à foisons ne sont là que pour nous en mettre plein la vue ! Mais, pas fous, nous ne regardons tout cela que d'un œil. Et conservons l'autre braqué sur ce qui se passe.

      
   
           
   
   

Commentaires
Au rive gauche
Visiteurs
Depuis la création 73 459
Derniers commentaires