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Au rive gauche
3 décembre 2011

Et si on reprenait tout depuis le début ! (suite 7)

La tactique de la lutte de classe du prolérariatlénine-marx-et-sa-doctrine
Ayant discerné, dès 1844-1845, l'une des principales lacunes de l'ancien matérialisme, qui n'avait pas su comprendre les conditions, ni apprécier la portée de l'activité pratique révolutionnaire, Marx accorda durant toute sa vie, parallèlement à ses travaux théoriques, une attention soutenue aux questions de tactique de la lutte de classe du prolétariat. Toutes les œuvres de Marx fournissent à cet égard une riche documentation, en particulier sa correspondance avec Engels, publiée en 1913, en quatre volumes. Cette documentation est encore loin d'être entièrement recueillie, classée, étudiée et analysée. C'est pourquoi nous devrons nous borner, ici, aux observations les plus générales et les plus brèves, en soulignant que, sans cet aspect, Marx considérait avec raison le matérialisme comme incomplet, unilatéral et sclérosé.
La tâche essentielle de la tactique du prolétariat était définie par Marx en fonction de sa conception matérialiste et dialectique du monde.
Seule l'étude objective de l'ensemble des rapports de toutes les classes, sans exception, d'une société donnée et, par conséquent, la connaissance du degré objectif du développement de cette dernière et des corrélations entre elle et les autres sociétés, peut servir de base à une tactique juste de la classe d'avant-garde. En outre, toutes les classes et tous les pays sont considérés, sous un aspect non pas statique, mais dynamique, c'est-à-dire non pas à l'état d'immobilité, mais dans leur mouvement (mouvement dont les lois dérivent des conditions économiques de l'existence de chaque classe). Le mouvement est à son tour envisagé du point de vue non seulement du passé, mais aussi de l'avenir, et non pas selon la conception vulgaire des "évolutionnistes", qui n'aperçoivent que les changements lents, mais d'une façon dialectique : "Dans les grands développements historiques, écrivait Marx à Engels, vingt années ne sont pas plus qu'un jour, bien que, par la suite, puissent venir des journées qui concentrent en elles vingt années" (Correspondance, t. III, p. 127). A chaque étape de l'évolution, à chaque moment, la tactique du prolétariat doit tenir compte de cette dialectique objectivement inévitable de l'histoire de l'humanité : d'une part, en mettant à profit les époques de stagnation politique, c'est-à-dire de développement dit "paisible", avançant à pas de tortue, pour accroître la conscience, la force et la combativité de la classe d'avant-garde ; d'autre part, en orientant tout ce travail vers le "but final" de cette classe et en la rendant capable de remplir pratiquement de grandes tâches dans les grandes journées "qui concentrent en elles vingt années".
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Une-journée-particulière-filmIl faut lire et relire attentivement, les pages citées en référence, pour s'apercevoir combien l'analyse marxiste n'est pas celle (mécaniste ou purement idéologique) que les staliniens (soviétiques et chinois) ont propagée partout dans le monde. Or, on le voit, Lénine a lu très attentivement et modestement (dirai-je à l'intention de ceux qui sont tentés de vouloir tout refaire), les œuvres de Marx-Engels. Préoccupé seulement de comprendre ce que "le vieux" et sa génération avaient compris et pouvaient nous apprendre. De tous les concepts marxistes celui spécifiquement dit de "la lutte de classe" la-guerre-civiel-en-France-livreest probablement celui qui a été le plus popularisé, mais le plus déformé aussi. L'ouvriérisme, bête et méchant, que de soi-disants amis propagèrent noya délibérément le poisson. A tel point qu'on ne sait plus quoi en penser ! En lui-même, ce concept ne fait peur à aucune des classes sociales survivantes, car elle le pratiquèrent toutes à un moment de leur histoire. Elles furent même toutes révolutionnaires à un stade historique déterminé de leur évolution. C'est parce qu'elles sont devenues réactionnaires que bourgeoisie et petite-bourgeoisie abhorrent tout ce qui touche de près ou de loin la révolution ouvrière.
Là, où l'analyse de Marx est encore très contemporaine, c'est au niveau de l'émergence ainsi que des causes du réformisme ! Cette sorte d'aristocratie ouvrière (ralliée par une fraction de la petite-bourgeoise intellectuelle) ne survivant que des prébendes que lui accorde chichement la bourgeoisie impérialiste. Cette coterie se cache désormais sous le label parlementaire dit de gauche ! Au point qu'il est devenu difficile de ne pas se dire de gauche, sans s'attirer les foudres des partisans de Mélenchon, de Hollande et Cie., ce à l'approche des échéances électorales de 2012. Et que dire de jeunes Tunisiens ou Égyptiens qui dès le début du "printemps arabe" auraient été opposés à la furia électoraliste que le mouvement généra ? Avec les résultats que nous connaissons aujourd'hui.
Militer on le voit, c'est bien souvent résister à la tendance conciliatrice des opprimés! Encore faut-il avoir de bonnes raisons et les moyens de le faire. Bien que paradoxalement tout ceci ne manque jamais, il se peut qu'on ne les connaisse pas. Et, c'est ce que la chape de plomb contre révolutionnaire du stalinisme a presque réussi à faire. Ceci, au nom de sa lutte contre le trotskysme. Néanmoins, un retour aux sources théoriques ne peut pas faire de mal, en ces circonstances présentes. Le mieux est encore d'appeler un chat un chat, un réformiste un traitre à la cause ouvrière etc... Et surtout, s'en souvenir en toutes circonstances. situation-de-la-classe-laborieuse-en-angleterre
La putréfaction avancée du capitalisme a pourri bon nombre de secteurs de la société dite moderne. Tant et si bien que (dans les pays riches essentiellement) tout le monde, ou presque, est mouillé jusqu'au cou. Beaucoup sont même prêts à se compromettre davantage encore ! Sans que cela ne soit nouveau, mais c'est tout de même un peu raide !
Dans les pays impérialistes, les bureaucrates réformistes s'immergent dans les partis de gauche ou dans les syndicats, quand ce n'est pas dans les mafias. Dans les pays "émergeants" en revanche, ils sont religieux, modérés ou non. Les moyens de compromettre ce "petit monde" ne sont pas les mêmes, on le voit. Et, si la tâche de renverser un ordre déjà finissant (Marx) fut au-delà des forces des militants communistes et de La commune de Paris, elle nous incombe aujourd'hui.
En survivant aux périodes révolutionnaires qui le secouèrent, le capitalisme a néanmoins nettoyé devant la porte de la propriété privée. Mais, à quel prix et au bénéfice de qui ? C'est encore et toujours ce qui le diffère de ce qu'aurait fait, à moindre coût et au bénéfice des exploités, une révolution socialiste victorieuse. Or, si les révolutionnaires qui nous précédèrent nous ont légué le travail, ils ne l'ont pas fait sans omettre de nous en fournir les outils.
"Prolétaires de tous les pays, donnez-vous la main !"

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