Et viva España !

Le ras-le-bol des indignés
Alejandra, lycéenne de 18 ans plie sa tente pour la journée. Elle est là depuis le premier jour.
Avec sa petite fille sur le dos. Eva Eguiluz, infirmière de 33 ans, se balade dans les petites allées couvertes de bâches en plastique pour abriter les passants du soleil. Elle est arrivée la veille à Madrid d'Ibiza et n'a pas voulu attendre plus longtemps avant de découvrir la «plaza de !a solution" ("place de la solution", comme l'ont rebaptisée les campeurs qui y sont installés depuis près d'une semaine… Son frère, Daniel, 33ans, créatif dans une agence de publicité, vient tous les soirs "après le travail" depuis le mardi 17 mai... Tous les trois ont un emploi.
Fabio Gandara, avocat au chômage de 26 ans, confirme : "Ce mouvement rassemble des yens de tous les âges". II en sait quelque chose. C'est de la plate-forme Démocracia Real Ya (DRY), "Une vraie démocratie, maintenant", qu'il a lancée sur Internet il y a trois mois qu'a jailli l’étincelle ayant finalement mené a l'apparition de plus 170 camps dans toute l'Espagne !a semaine dernière.
D'autres jeunes et des centaines de petites associations très variées, défendant notamment les droits des chômeurs, des familles endettées ou encore d'internautes luttant contre une loi Hadopi à l'espagnole, ont convergé vers le site Internet de DRY. Dès le départ, la plate-forme a jalousement préservé son indépendance vis-à-vis des partis politiques et des syndicats… Le 15 mai, la plate-forme a mobilisé plus de 80000manifestants dans 50 villes espagnoles…  Après une semaine de mobilisation, ils étaient plus de 24 000 à s'être rassemblés au même endroit, vendredi 20 mai à minuit. Extrait d’une correspondance, Élodie Cuzin (Le Monde) >> d'autres infos sur le site du monde

Et moi qui pensais en avoir presque terminé avec l’évocation de Mai 68, quelle ne fut pas ma surprise de tomber sur un article du Monde, dont j’ai extrait ce qui précède ! Un mai 68 rampant, dans un des pays les plus riches d’Europe, en réaction au plan de sauvetage des banques lors du dernier crash boursier ; qui l’eût prédit à l’époque ? Tout cela reste festif, certes.
Il n’empêche, il suffirait d’un nouveau crash et il se pourrait bien que l’on voie ça dans des pays plus nantis encore que ne le sont l’Espagne et l’Italie.
Chaque fois que le prix des denrées alimentaires augmentait considérablement au XIXe siècle, Marx et Engels pronostiquaient une révolution ! En tombant toujours dans le mille. Quant à nous, nous n’allons pas nous risquer à ce jeu. Sans, toutefois, nous montrer aussi surpris que ne le sont les "spécialistes" en communication de la bourgeoisie.
Nous remarquerons simplement que les illusions, dans la démocratie bourgeoisie, de nos amis espagnols sont encore légion. Sans parler de la voie pacifique, comme solution, qu’ils ne cessent de clamer haut et fort.
Internet et le téléphone portable ne nous dispenseront pas de créer de nouveaux partis, n’en déplaise à celles et ceux qui aiment prendre leurs désirs pour la réalité. Pas plus que nous ne saurions nous passer d’un programme adéquat et éprouvé surtout.
Quant à reconnaitre que tous les vieux partis réformistes sont à mettre à la poubelle de l’histoire, nous serons les premiers à le faire.
Il suffit de regarder les rues de Tunis aujourd’hui pour s’apercevoir que nos amis tunisiens se retrouvent avec deux perspectives seulement, à savoir : les barbelés et les chars d’un côté. Puis, les élections "piège à cons" de l’autre ! Comme une répétition historique. Il faut que les capitaux reviennent, disent-ils. Sans parler des touristes… Du déjà vu, n’est-ce pas ! >> Lire encore