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Au rive gauche
14 février 2012

Lénine, reviens ! on a les mêmes à la maison…

L'État et la révolutionL'Etat-et-la-revolution
Chapitre IV - Suite
3. Lettre à Bebel
Une des réflexions les plus remarquables, sinon la plus remarquable, que nous trouvons dans les œuvres de Marx et d'Engels relatives à l'État, est le passage suivant de la lettre d'Engels à Bebel, datée du 18-28 mars 1875. Cette lettre, notons-le entre parenthèses, a été reproduite pour la première fois, à notre connaissance, dans le tome II des Mémoires de Bebel (Souvenirs de ma vie), paru en 1911; c'est-à-dire qu'elle fut publiée trente-six ans après sa rédaction et son envoi. Engels écrivait à Bebel pour critiquer le projet de programme de Gotha (que Marx a également critiqué dans sa fameuse lettre à Bracke). Parlant spécialement de la question de l'État, Engels disait ceci : "L'État populaire libre est devenu un État libre. D'après le sens grammatical de ces termes, un État libre est un État qui est libre à l'égard de ses citoyens, c'est-à-dire un État à gouvernement despotique. Il conviendrait d'abandonner tout ce bavardage sur l'État, surtout après la Commune, qui n'était plus un État, au sens propre. Les anarchistes nous ont assez jeté à la tête l'État populaire, bien que déjà le livre de Marx contre Proudhon, et puis le Manifeste communiste, disent explicitement qu'avec l'instauration du régime social socialiste l'État se dissout de lui-même (sich auflöst) et disparait. L'État n'étant qu'une institution temporaire dont on est obligé de se servir dans la lutte, dans la révolution, pour réprimer par la force ses adversaires, il est parfaitement absurde de parler d'un État populaire libre : tant que le prolétariat a encore besoin de l'État, ce n'est point pour la liberté, mais pour réprimer ses adversaires. Et le jour où il devient possible de parler de liberté, l'État cesse d'exister comme tel. Aussi proposerions-nous de mettre partout à la place du mot État le mot "communauté" (Gemeinwesen), excellent vieux mot allemand, répondant au mot français "commune".
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Vincent-Francois-Paul-et-leÉdito
Dans le livre ci-dessus -sur la nature de classe de l'État, tout autant qu'au sujet de sa fonction- Lénine pourrait apparaître comme quelqu'un qui coupe les cheveux en quatre, aux yeux de la jeunesse d'aujourd'hui. Surtout lorsqu'il insiste sur la déformation que la social-démocratie s'est empressée d'octroyer au sens exact que Marx et Engels donnèrent du passage de l'État bourgeois à l'État ouvrier.
Révision opérée quelques dizaines d'années seulement après La Commune de Paris au surplus. Et peu de temps avant que la Révolution Russe ne vienne triomphalement confirmer la thèse marxiste du nécessaire remplacement de l'État bourgeois par un État ouvrier. Or, si la révolution d'Octobre sombra, ce ne sera que militairement sous les coups de boutoir des étatsla-banqueroute impérialistes et non parce que Marx, Engels et Lénine se seraient fourvoyés. Quant aux États impérialistes incriminés, ils ne s'y trompèrent pas et attaquèrent le jeune État ouvrier soviétique immédiatement après le traité de Versailles en 1919 ! La guerre impérialiste n'était pas terminée que les belligérants s'entendirent aussitôt pour ouvrir un autre front contre les peuples de l'Est.
Pour les "socialistes" d'aujourd'hui tout ceci n'est plus que lettre morte ! Peut-être cela n'a-t-il jamais existé à leurs propres yeux, à moins que ce ne fût qu'une vue de l'esprit de nos éminents théoriciens communistes allemands et révolutionnaires. De soi-disant socialistes dirons-nous, tous atteints de myopie politique qui ne scrutent plus que les places à prendre ici et là. Des sinécures que seul un État bourgeois impérialiste - tel que le nôtre - offre encore en récompense à Durrutison personnel politique. À la condition que ces larbins (de droite et de gauche) soient toujours prêts à se couvrir de honte, si besoin est, pour les nécessités du marché capitaliste.
Mais, la crise est là pour remettre "les pendules socialistes" à l'heure. Au grand dam de Hollande qui - s'il est élu - devra se déconsidérer, comme Papandreou son homologue grec vient de le faire, quant à décider qui des riches ou des pauvres devront payer la fameuse dette. C'est, à tout le moins, ce que la bourgeoisie française exigera de lui, si elle l'estime nécessaire. Blum un de ses illustres prédécesseurs n'y échappa pas lui non plus. Pour nous "y a pas photo"! Déconsidéré, Hollande l'est déjà. Et il en redemande encore ! Enfin, si on scrute son parcours personnel, il a les deux pieds et les deux mains dans la politique politicienne depuis longtemps déjà. Ce n'est pas aujourd'hui ni demain qu'il va se refaire une virginité, n'est-ce pas ?
À moins d'être aveugle, c'est ce qu'on perçoit du côté de la Grèce actuellement. Où les députés - qui ont perdu depuis longtemps le sens de l'honneur - votèrent des deux mains ce qu' "on" leur dictait d'approuver, sous les huées (et les tomates bientôt) ; protégés surtout des cocktails Molotov par des nuées de CRS.
Et qu'ils ne viennent pas nous dire que c'est dans l'intérêt du peuple grec qu'ils sombrèrent ! Honte à eux et à toutes les générations de parlementaires qui viendront à leur suite.
Vive le peuple grec !

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