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Au rive gauche
25 janvier 2012

La peur n'évite pas le danger, tout au contraire !

Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte - chapitre VII (suite)71823798
"Comment la lutte de classes en France créa des circonstances étranges et une situation telles qu'elle permit à un personnage médiocre et grotesque de faire figure de héros...
La tradition historique a fait naître dans l'esprit des paysans français la croyance miraculeuse qu'un homme portant le nom de Napoléon leur rendrait toute leur splendeur. Et il se trouva un individu qui se donna pour cet homme, parce qu'il s'appelait Napoléon, conformément à l'article du code Napoléon qui proclame : "La recherche de la paternité est interdite". Après vingt années de vagabondage et une série d'aventures grotesques, la légende se réalise, et l'homme devient empereur des Français. L'idée fixe du neveu se réalisa parce qu'elle correspondait à l'idée fixe de la classe la plus nombreuse de la population française. Mais, objectera-t-on, et les insurrections paysannes dans la moitié de la France, et les expéditions militaires contre les paysans, l'incarcération et la déportation en masse des paysans ? Depuis Louis XIV, la France n'a pas connu de semblables persécutions des paysans "pour menées démagogiques". Mais entendons-nous. La dynastie des Bonapartes ne représente pas le paysan révolutionnaire, mais le paysan conservateur ; non pas le paysan qui veut se libérer de ses conditions d'existence sociales représentées par la parcelle, mais le paysan qui veut, au contraire, les renforcer ; non pas le peuple campagnard qui veut, par son énergie, renverser la vieille société en collaboration étroite avec les villes, mais, au contraire, celui qui, étroitement confiné dans ce vieux régime, veut être sauvé et avantagé, lui et sa parcelle, par le fantôme de l'Empire. La dynastie des Bonapartes ne représente pas le progrès, mais la foi superstitieuse du paysan, non pas son jugement, mais son préjugé, non pas son avenir, mais son passé, non pas ses Cévennes, mais sa Vendée."
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Alexandre-le-bienheureuxÉdito
Avec la lecture de ce septième chapitre du Dix-huit Brumaire de K. Marx, nous abordons la lutte de classes à la campagne. Entre la ville et la campagne, en cette moitié du XIXe siècle. Puis, enfin, les répercutions de celle-ci dans la lutte politique que se mènent les partis politiques, au sein des institutions démocratiques et étatiques bourgeoises.
Ce point précis du rôle de la paysannerie dans le succès de Napoléon III fut longtemps considéréLa-fin-des-terroirs comme erroné par les résistants au marxisme. Par ceux qui, à dessein, ne firent jamais l'effort de se placer du point de vue des opprimés, afin de le comprendre. Tout en ne considérant le rôle révolutionnaire de la classe ouvrière qu'en fonction de son nombre. Un point de vue électoraliste, qui n'a jamais été celui des marxistes révolutionnaires.
Les mêmes petits-bourgeois, bien souvent, considèrent démagogiquement que, s'en remettre à une classe sociale pour changer le monde, équivaudrait à attendre nous ne savons quel sauveur suprême. Alors qu'en se posant la question de la transformation de la société, Marx se demandait simplement qui y avait intérêt et pouvait en être le moteur. Ce, de par sa position dans le processus de production, c'est tout. Lui qui considérait chaque classe sociale dans son évolution. Révolutionnaire, pour ses besoins un jour, mais réactionnaire un autre, si elle a peur de disparaître. Ce qui est typiquement le cas de la petite-bourgeoisie qui, coincée entre la grande bourgeoisie et la Le-vinaigre-et-le-fielclasse ouvrière, a peur de tomber dans le prolétariat. Au reste, la paysannerie demeure une classe petite-bourgeoise. De par ses liens avec la propriété privée des moyens de production, essentiellement.
Marx se donnait même la peine de nous expliquer dans le détail comment, par qui et en fonction de quelles circonstances les transformations s'opéraient et vers quoi elles tendaient. Ceux qui, de mauvaise foi et d'un point de vue réactionnaire, combattent le marxisme, en font une caricature qui n'a plus rien à voir avec ce qu'il fut. Confondant allègrement marxisme, maoïsme, stalinisme et la pire des dictatures ! Et comme si les marchés financiers ne nous imposaient pas la leur ! Il est néanmoins vrai que dans les pays impérialistes, des ouvriers eux-mêmes adoptent un mode de vie copié/collé sur celui des petits-bourgeois. Ils construisent pour certains leur propre maison ou achètent leur appartement. Crédits à la consommation obligent ! Autant de liens qui les ligotent au capital et les rendent moins "libres" de toutes attaches. De leur temps déjà, Marx et Engels considéraient qu'une fraction de la classe ouvrière anglaise s'embourgeoisait. Ils la qualifièrent d'aristocratie ouvrière. Un terreau social sur lequel naîtra et se développera une bureaucratie social-démocrate. Autrement écrit, le réformisme. Les partis socialiste et ex-communiste n'en sont que des héritiers "dégénérés". Car, lorsque Hollande entonne la Marseillaise au Bourget et non l'Internationale, il ne le fait ni par hasard ni sans arrière-pensée. Lui-même ne se trompe pas de camp. De ce fait, le considérer dans le nôtre est une erreur.
La droite est cynique et la gauche hypocrite !


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