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Au rive gauche
21 décembre 2011

Sarkozy, Bayrou, Hollande : des triples buses !

marx_engles_razianov_livreHuitième Conférence (1/3)
Le statut de la I" Internationale. — La conférence de Londres. — Le congrès de Genève. — Note-rapport de Marx. — Les congrès internationaux de Lausanne et de Bruxelles. Bakounine et Marx. —  Le congrès de Baie. — La guerre franco-prussienne. — La Commune. — La lutte entre Marx et Bakounine. — Le congrès de La Haye.
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La dernière fois, je me suis arrêté assez longuement sur l'histoire de la fondation de l'Internationale et sur l'Adresse inaugurale. Je vous ferai connaître aujourd'hui le statut de l'Internationale. Il a été écrit également par Marx et se compose de deux parties : partie principes et partie organisation. Vous avez vu avec quel art Marx avait introduit dans l'Adresse inaugurale les principes fondamentaux du communisme. Mais il était encore plus important et beaucoup plus difficile de les introduire dans le statut de l'Internationale. L'Adresse inaugurale ne poursuivait qu'un but : expliquer quels étaient les motifs qui avaient incité les ouvriers réunis en assemblée le 28 septembre 1864 à fonder l'Internationale. Mais elle n'était encore qu'un programme, qu'une introduction ; elle n'était qu'une proclamation solennelle annonçant au monde entier — comme le montre son titre — qu'il s'était fondé une nouvelle union internationale, l'Association des Travailleurs. Marx réussit avec non moins de bonheur à s'acquitter de la deuxième tâche : formuler les tâches générales du mouvement ouvrier dans les différents pays. Je vais vous lire cette formulation. Considérant :

  •    Que l'émancipation des travailleurs doit être l'œuvre des travailleurs eux-mêmes, que les efforts des travailleurs pour leurs émancipation ne doivent pas tendre à constituer de nouveaux privilèges, mais à établir pour tous les mêmes droits et les mêmes devoirs. Que l'assujettissement du travailleur au capital est la source de toute servitude : politique, morale et matérielle ;
  •     Que, pour cette raison, l'émancipation économique des travailleurs est le grand but auquel tout mouvement politique doit être subordonné en tant que moyen ; Que tous les efforts faits jusqu'ici ont échoué, faute de solidarité entre les ouvriers des diverses professions dans chaque pays, et d'une union fraternelle entre les travailleurs des diverses contrées ;
  •     Que l'émancipation des travailleurs n'est pas un problème simplement local ou national ; qu'au contraire, ce problème intéresse toutes les nations civilisées, sa solution étant nécessairement subordonnée à leur concours théorique et pratique ;
  •    Que le mouvement qui  s'accomplit parmi les ouvriers des pays les plus industrieux de l'Europe, en faisant naître de nouvelles espérances, donne un solennel avertissement de ne pas retomber dans les vieilles erreurs, et conseille de combiner tous les efforts encore isolés ;

La lecture attentive de ces points vous rappellera vraisemblablement quelques-unes des thèses du programme de notre parti qui sont la répétition textuelle des thèses formulées par Marx. La lecture des anciens programmes des partis anglais, français, allemand, amène à la même constatation. Il s'y trouve, particulièrement dans le programme français et dans celui d'Erfurt, quelques points qui sont la répétition textuelle des thèses inaugurales du statut de la Ie Internationale.
>> Lire la suite


juge_assassin_filmLorsque je relis les pages citées en exergue, force m'est de me dire que Marx n'était pas le "fieffé connard" que ses adversaires aiment à nous présenter. Qui eux ne cessent de l'enterrer pour la énième fois de suite ! Et le voilà qui renait une fois de plus de ses cendres. C'est ainsi que, profitant de la situation, Le Monde (quotidien bourgeois de la gauche respectable) nous ressort un spécial Marx ! Et chacun de choisir ce qui chez Marx parait lui convenir, plus que le reste. Mieux vaut donc se fier à ceux qui militèrent, avec succès ou non d'ailleurs, sur la base de cette théorie. Sans se préoccuper de savoir si elle était à la mode ou non. Quel qu'en fut le prix, tel le firent les bolchevicks !
Tandis qu'à l'opposé de ses détracteurs , Marx n'eut qu'un souci : aller pratique_militante_livreà l'essentiel, sans se complaire dans des affrontements internes et stériles. Renforcer le camp des prolétaires, quitte à faire des concessions à quelques petits-bourgeois de son temps, égarés au reste. Reportant le moment où l'on règle ses comptes à plus tard. Dès lors que le rapport de forces devient plus favorable ou que la situation l'exige ! Telle sa lutte contre les anarchistes qui, eux, ne se souciaient guère de pérenniser l'indispensable organisation internationale nouvellement créée.
En conséquence de quoi, nous pouvons dire que des révolutions bourgeoises du 19e siècle naîtra paradoxalement la première organisation révolutionnaire ouvrière et internationale. C'était bien le moins qu'elles purent faire, n'est-ce pas ? Inaugurant la période des révolutions ouvrières. Encore fallait-il qu'il y eut des hommes, ayant une vision suffisamment juste des situations, ainsi que des rapports de forces entre les différentes classes sociales pour nous transmettre un "capital politique" aussi précieux aujourd'hui encore.
Rien ne nous sera donné, nous le savons pertinemment. Et la bourgeoisie mieux que personne, elle qui dut s'y reprendre à plusieurs reprises. Après son accession au pouvoir, il lui fallut plusieurs révolutions encore, ne serait-ce que se tailler démocratiquement une société corvéable et exploitable à merci. C'est ce qu'elle fit tout au long du 19ème siècle. Non sans l'aide du prolétariat, au surplus. Qu'elle renverra à la niche, aussitôt satisfaite. À l'instar de l'armée égyptienne qui, une fois que le peuple l'eut débarrassée d'un dictateur trocahiesr_rouges_livrep encombrant, tente de remettre tout le monde au boulot ! Tel est le scénario du printemps arabe, que nous appelions de nos vœux.
De tout cela je pris connaissance tandis que je travaillais encore au sein de l'usine Rhodiacéta. Cependant mon approche fut, au départ, plus syndicaliste -voire sentimentale- que politique. Cette dernière prise de conscience de classe ne me vint qu'après avoir rencontré des militants trotskystes. Noblesse oblige !
C'est ce que ne voulurent ni comprendre, ni considérer, les quelques étudiantes (de même que leurs professeurs) qui m'interviewèrent sur mon passé au sein de cette usine, réputée pour sa combativité ouvrière. Disons que les années 70 (celles du centième anniversaire de la Commune de Paris) se prêtèrent admirablement à la diffusion des idées marxistes. Encore que les militants les plus proches de moi, mais demeurés dans le giron de la gauche socialiste, n'y virent pas les mêmes leçons. Lesquels s'identifièrent aux plus réformistes des membres de la 1ère Internationale, quand ce n'était pas aux anarchistes. Ce qui, au fond, revient au même !
Certes, les conditions sociales, économiques et politiques n'ont cessé de se modifier. Ce qui, étonnamment, n'a rien pour surprendre un marxiste ! Tant cette théorie privilégie l'analyse de toute situation, dans son mouvement justement. Et, si on se donne la peine, on s'aperçoit que rien n'est moins figé que la vision marxiste de la société capitaliste. À moins, qu'on en soit un adversaire, doublé d'une mauvaise foi.
Vive la révolution socialiste mondiale !


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