"Du droit des nations à disposer d'elles-mêmes" (Lénine)

Les origines de la guerre d'Indochine
"Sous l'Occupation et pendant les deux années qui suivirent la Libération... de Gaulle avait la conscience de l'Empire... De temps en temps, on entendait le lointain grondement des différents nationalismes indigènes qui, surtout depuis 1942-1943, se montraient de plus en plus remuants. En mai 1945, il y avait eu en Algérie des émeutes et des massacres... Au commencement de 1946, de Gaulle avait ajouté que la seule exception était l'Indochine, mais que le général Leclerc venait d'y reprendre pied... En Indochine, presque isolée de la France, l'amiral Decoux qui, après l'armistice, avait remplacé le général Catroux comme gouverneur général, s'était engagé dans une habile politique de réformes tendant...  à limiter les effets de l'occupation japonaise et de sa propagande... En 1944, la guerre avec le Japon n'était pas finie et l'avenir de l'Indochine dépendait d'un nombre incalculable de facteurs internationaux... Quand éclata la deuxième guerre mondiale, l'ordre régnait en Indochine... Les prix du caoutchouc étaient en hausse et les coolies étaient mieux payés qu'avant...
Le parti communiste Indochinois qui, dès 1941, avait appelé les populations d'Indochine à lutter contre l'impérialisme français et contre le fascisme japonais, se montrait de plus en plus actif... Un Comité pour la Libération du peuple du Vietnam se réunit le 10 août en présence d'Ho Chi Minh qui fit appel à l'insurrection nationale... Les Japonais, préférant passer la main à des jaunes plutôt qu'à des blancs, n'intervinrent pas quand le Vietminh assuma, le 20 août, l'administration de Hanoï. Ho Chi Minh devenait, en même temps, Conseiller suprême du gouvernement de Hanoï... Trois semaines s'écoulèrent entre le bombardement de Haiphong (23/11/46)et les massacres de Hanoï du 19 décembre 1946 par l'armée française, afin de mettre le gouvernement devant un fait accompli... Pendant ces journées fatidiques Ho chi Minh envoya un télégramme à Léon Blum qui fut lui aussi retardé... "  Alexander Werth

L'année 1967 résonne encore du bruit des bombardements que l'armée américaine assénait à la population vietnamienne, au nom de la défense des libertés, contre le communisme. À l'instar de ce qu'ils font en Irak et Afghanistan, de même que la France en Lybie également. Au nom de la liberté des impérialistes à mettre le monde "en coupe réglée" en fonction de leurs propres intérêts. Voilà ce qu'il est nécessaire de rappeler en cet anniversaire du 11 septembre. Faute de quoi il est impossible de comprendre pourquoi les États-Unis d'Amérique seraient devenus la principale cible de ceux qui se battent prétendument au nom des opprimés du monde entier. Bien que lesdits terroristes aient été installés au pouvoir, (puis soutenus comme valets avant d'être enfin combattus et renversés pour services rendus) par ceux qui aujourd'hui se font passer pour des victimes. 
De même, raisonnent encore en moi les échos de ce que nous appellerons la première guerre d'Indochine, celle menée par la France (dès 1946), à peine remise de la défaite de 39/45, pourtant. C'est en cela justement que le livre de Léon Werth est indispensable à qui veut comprendre cette période, dite d'après-guerre ou des guerres coloniales ! La propagande des actualités cinématographiques d'alors étaient remplie des images de ces combats qualifiés d'héroïques, mais perdus d'avance cependant. Certes, mes sympathies allaient là où se dirigeaient celles de mon père. Ce n'est que longtemps après que je tins à me démarquer de son protectionnisme économique, ainsi que tout ce qui provenait de lui-même.
Ceci rappelé, il apparait que notre niveau de vie à nous, habitants des pays riches, tienne principalement aux fruits de la politique dite de la canonnière, qu'à toute autre chose. Davantage encore que tous les quelques acquis sociaux, arrachés à la bourgeoisie lors des luttes sociales, chasses gardées de la gauche syndicaliste. Faute de cette chasse gardée internationale, les classes aisées n'obtiendraient pas notre assentiment, même passif, presque à l'œil. Car la note est toujours présentée aux plus opprimés d'entre nous. C'est la loi du genre !
En raisonnant ainsi, nous avons au surplus l'explication au fait que nous, les exploités, ayons fait toutes les guerres (70, 14/18, 39/45, Indochine, Algérie) et j'en passe. Tandis que nous n'ayons pas "bougé", ou presque, lors des révolutions ouvrières de 1917 en Russie, de 1919/1920 en Allemagne puis enfin de 1936 en Espagne. Comme si notre "passivité" achetée pour un plat de lentilles, par nos oppresseurs, nous empêchait de voir là où se trouve l'intérêt général, celui de l'humanité toute entière.
Car, on l'oublie souvent, la bourgeoisie ne se bat, égoïstement, que pour augmenter sa richesse indéfiniment et au-delà de ses propres besoins. Tandis que nous, prolétaires, ne le faisons au contraire et solidairement  que dans l'intérêt du plus grand nombre. C'est ce que nous avons perdu de vue ! D'autant plus que la gauche réformiste (partis communiste et socialiste confondus) est encore plus aveuglée et avide que nous, intéressés que sont ces deux partis, au plus haut point et depuis longtemps, par la mangeoire gouvernementale. Tous les politiciens, droite et gauche confondus d'ailleurs, jouent à colin-maillard, à moins que ce ne soit à qui perd gagne ! Et ne se succèdent au gouvernement, que pour mener la même politique, à quelques virgules près.
Voilà le plat épicé qu'on nous propose pour 2012. Merci, on a déjà donné ! >> Lire encore

Comments

[Thiéno]

Mon cher, si tu t'en sens le courage, je suis preneur. Merci d'avoir réagi. Étienne.

[Dominique]

Alexander Werth ou Léon Werth ?
Une autre référence sur la période est le livre d'Yves Benot, "Massacres coloniaux 1944-1950", paru chez Maspéro.
Ce serait intéressant de comparer les apports respectifs des deux ouvrages.