C'est la bataille contre tous les coquins ! (V'la la jeune garde)

L'insurrection de Prague - Cologne,  17 juin 1848
"Un nouveau bain de sang comme celui de Posnanie se prépare en Bohême. La soldatesque autrichienne a étouffé dans le sang tchèque la possibilité pour la Bohême et l'Allemagne d'une coexistence pacifique. Le prince Windischgrätz fait mettre en batterie, à Wyschehrad et au Hradschin, des canons dirigés contre Prague...
Le peuple apprend ces préparatifs. Il se précipite vers la demeure du prince et réclame des armes. Elles lui sont refusées. L'agitation augmente, la foule des gens armés et non armés grossit. Alors un coup part d'une auberge située en face du palais du commandant, et la princesse Windischgrätz s'écroule, mortellement blessée. Sur-le-champ, l'ordre d'attaquer est donné, les grenadiers chargent, le peuple est refoulé. Mais partout des barricades s'élèvent et arrêtent la troupe. Des canons sont amenés, les barricades sont écrasées sous la mitraille... Durant toute la nuit du 12 au 13, et le 13 encore, on se bat... Que l'insurrection finisse comme elle voudra, l'unique solution possible est maintenant une guerre d'extermination entre les Allemands et les Tchèques. Les Allemands ont à expier, dans leur révolution, les péchés de tout leur passé. Ils les ont expiés en Italie... Et maintenant il faut ajouter encore la Bohême...
Une nation qui, au cours de tout son passé, a accepté d'être un instrument d'oppression de toutes les autres nations, doit d'abord prouver qu'elle a réellement fait sa révolution... L'Allemagne qui a fait sa révolution devait, dans ses rapports avec les peuples voisins notamment, se dégager de tout son passé. Elle devait proclamer, en même temps que sa propre liberté, celle des peuples qu'elle avait opprimés jusque là. Et qu'a fait l'Allemagne après sa révolution ? Elle a pleinement ratifié l'ancienne oppression que la soldatesque allemande a fait peser sur l'Italie, la Pologne et fait peser maintenant en plus sur la Bohême. Kaunitz et Metternich sont entièrement justifiés. Et voilà les Allemands qui demandent aux Tchèques d'avoir confiance en eux... ? Mais ceux qu'il faut plaindre le plus, ce sont les vaillants Tchèques eux-mêmes. Victorieux ou battus, leur perte est certaine. L'oppression qu'ils ont subie durant quatre siècles de la part des Allemands, oppression qui se poursuit dans les combats de rues de Prague, les pousse dans les bras des Russes... C'est encore nous, Allemands, qui portons la responsabilité d'avoir mené les Tchèques à leur perte. Ce sont les Allemands qui les ont livrés par traîtrise à la Russie." N° 18, 18 juin 1848 - Friedrich Engels

En ces temps de répression londonienne très médiatisée, il n'est pas mauvais de rappeler ce dont les très "respectables" bourgeoisies européennes du 19e siècle se sont montrées capables de faire de leur côté, à Paris, à Vienne à Prague etc. Sans parler du reste !
Soit dit au passage : les gouvernements sont bien plus prompts à frapper de jeunes désœuvrés anglais (auteurs de saccages certes et quelques pillages anodins ou presque, eu égard à ce que les requins de la finance sont en train de nous faire impunément subir) qu'à "tomber" à bras raccourcis sur les quelques affameurs de la planète. C'est véritablement deux poids, deux mesures. Il n'empêche : La spéculation, c'est du vol ! pour paraphraser Proudhon !
1848 est véritablement la première révolution ouvrière de l'histoire. Jamais, jusque-là, les deux classes majeures du capitalisme ne s'étaient affrontées aussi distinctement et ouvertement. Alors que les ouvriers parisiens n'avaient toujours qu'un modèle en tête, à savoir : la commune insurrectionnelle de 1792. (Petit rappel historique : Dans la nuit du 9 au 10 août 1792, sous la menace du danger extérieur et la crainte d'une trahison de Louis XVI, une commune insurrectionnelle dirigée par Jérôme Pétion, Pierre Louis Manuel et son substitut Danton prit la place de la Commune légale - Journée du 10 août 1792. Formée par 52 commissaires désignés avec la participation des citoyens, elle défendit les idées des sans-culotte parisiens et devint un des organes principaux du gouvernement imposant son pouvoir en province. Wikipédia). C'est encore et toujours ce que les Parisiens insurgés tenteront vainement d'instaurer en mars 1871. C'est ainsi que archi haineuse, pour s'être fait prendre à deux reprises, la petite bourgeoise parisienne ne fut pas la moins acharnée à descendre dans la rue lors de la répression en mai 71 et faire couler le sang des ouvriers, de ses propres mains. Plus vengeurs que la garde nationale et les soldats de Thiers, nous dit-on, ces petits-bourgeois avides assassinèrent "la crème" de la société.
C'est à cela, toutes proportions gardées, que me firent penser les quelques tentatives de petits bourgeois londoniens velléitaires, de constituer des milices. Afin, surtout, de casser de l'immigré ! Ceci pour dire que la violence n'est pas du côté que l'on nous dit !
On écrit, par exemple, qu'il n'y eut jamais si peu de crimes, de vols ni de viols à Paris que sous la commune en 1871. Les coquins ayant préféré fuir à Versailles, là où se trouvait la pègre que l'on appelle aussi "la bonne et soi-disant respectable" société.
La justice s'abat encore et toujours différemment que l'on soit riche ou pauvre !
Encore que notre heure viendra, n'en doutons pas. En supprimant l'exploitation, nous débarrasserons la société des vrais fauteurs de troubles et de misère.
Vive le drapeau rouge, taché du sang des ouvriers ! >> Lire encore

Comments

[Al Tusi]

Ici un beau texte issu d’une grande œuvre de l’Humanité littéraire ou philosophique vous accueille toujours. Ce qui est mis en avant, en référence, c’est le génie, la pertinence, l’actualité de telle ou telle production d’un grand penseur. Une rareté ! Continuez ainsi avec ces éclairs à nous montrer la voie dans les ténèbres.