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"Son air triste l'avait bouleversée. Depuis toujours, elle avait cru que lui, son père, était un homme solide, prêt à garder sa fierté, à ne pas perdre la face. Et elle l'avait vu désemparé, avec l'apparence d'un homme détruit. Sombre et humblement silencieuse, elle s'assit près de Guitèlè et de la mère de son fiancé et entendit cette femme à la vue basse se défendre de faire des médisances sur sa cousine Ida Shpolianski qui vivait dans la même capitale de la Province qu'elle et y trompait son époux. Elle commença à raconter... [Lire la suite]

"Pourquoi la Renaissance arrive-t-elle trois cents ans trop tard ? Pourquoi le Moyen Age vit-il trois siècles après sa mort ? Son terrorisme, sa police, ses bûchers, n'auraient pas suffi… De la philosophie proscrite naquit l'infinie légion des ergoteurs, la dispute sérieuse, acharnée, du vide et du rien. De la religion étouffée naquit le monde béat des mystiques raisonnables, l'art de délirer sagement.De la proscription de la nature et des sciences sortirent en foule les fripons et les dupes, qui lurent aux astres et firent de l'or…... [Lire la suite]

"Le récit qui suit est un roman. L'action et les personnages se réfèrent souvent au contexte historique de l'Empire ottoman entré dans la Première Guerre mondiale aux côtés des puissances centrales, L'Empire trouvera son naufrage dans cet engagement…La Grèce recevra un million deux cent cinquante mille réfugiés grecs originaires d'Anatolie dans un pays de cinq millions d'habitants ruiné... La Turquie recevra six cent mille personnes au titre de cet accord, dans un pays peuplé de douze millions d'habitants. Seule leur appartenance... [Lire la suite]

"Moi, Nikanor Zatrapezny, j'appartiens à une antique et noble lignée de Pochekhonié. Mais mes aïeux étaient des gens tranquilles, effacés. Ils ne défendaient pas des forteresses, ni des villes-frontière, ne remportaient pas de victoires ni de triomphes… Pour finir, ils ne se couvrirent ni de gloire, ni de déshonneur. Cependant, aucun d'entre eux ne goûta le knout, ni ne se vit arracher, un par un, les poils de la barbe, ni n'eut la langue coupée ou les narines déchirées. C'étaient de vrais hobereaux établis au fin fond de Pochekhonié,... [Lire la suite]

"Nachman était revenu de la guerre … Il ne croyait pas, comme son père, que toutes choses sont ordonnées par le Tout-Puissant et suivent le cours qu'il a tracé. Le ciel était désert et ne contenait aucune force capable de diriger le monde. Le ciel, qu'il avait cru déployé autour de la terre en sept couches successives, était une illusion, un jeu de lumière destiné à éblouir l'œil. Il n'y avait ni anges ni Dieu pour inscrire les noms des fils des hommes et en faire des heureux et des malheureux, des riches et des pauvres… Le monde... [Lire la suite]

"1789-1848-1905 : L'année 1848 diffère déjà énormément de 1789. Comparées à la grande Révolution, les révolutions prussienne et autrichienne surprennent par leur insignifiance… En 1789-1793, l'énergie nationale, comprimée par la vigoureuse résistance de l'ordre ancien, se dépensa entièrement dans la lutte contre la réaction... Un moyen terme est ici, comme bien souvent, la pire des solutions. Mais ce fut ce moyen terme qui se réalisa en 1848… La bourgeoisie allemande, elle, dès le début, bien loin de faire la révolution, s'en est... [Lire la suite]

Les conséquences de la guerre des paysansVaincus, les paysans étaient retombés partout sous la dépendance de leurs maîtres ecclésiastiques, nobles ou patriciens… La plus grandiose tentative révolutionnaire du peuple allemand se termina par une défaite honteuse... Ceux qui souffrirent le plus des conséquences de la Guerre des paysans, ce fut le clergé… La noblesse avait également beaucoup souffert… Les villes n'avaient tiré aucun avantage de la Guerre des paysans… Les seuls à tirer - bénéfice de la Guerre des paysans, ce furent les... [Lire la suite]

Au gouvernement de la Défense nationale"[Paris le 15/10/1870]… Des sots ont affecté de ne point comprendre ma lettre. Je ne demandais pas qu'on cassât la colonne Vendôme ; je voulais qu'on enlevât de votre rue dite "rue de la Paix":, ce bloc de canons fondus qui perpétue la tradition de conquête, de pillage et de meurtre, et qui contraste, aussi ridiculement qu'un obusier dans un salon de femme... Est-ce que vous garderiez, chez vous, dans votre chambre à coucher, les traces de sang d'un assassinat ? (Le 14 septembre, Courbet avait... [Lire la suite]

"Nous retrouverons dans Wilhelm Meister de Goethe, des souvenirs personnels… Benedikt Meister, commerçant aisé, ne ressemble pas à Jean-Gaspard Goethe, Herr Rath — sans profession — sinon par le caractère maussade et les sautes d'humeur. Bien moins de ressemblance encore entre Frau Aja, et Frau Benedikt Meister qui s'abandonne à une passion pour un homme indigne. Le désordre de la mère cause le trouble dans la maison et écarte d'elle le cœur de Wilhelm… Dans la famille réelle comme dans la famille fictive, apparait : la grand-mère... [Lire la suite]

"S'arrêter sur le surgissement des ruines parisiennes, c'est découvrir la ville comme un champ de bataille, imaginaire sous Haussmann, effectif lors de "l'année terrible". Étudier le contexte et le moment des destructions, les mécanismes de la violence infligée à la cité, constitue le premier axe de notre réflexion… Nous espérons ainsi montrer que l'incendie de Paris est l'application d'une rationalité politique et d'une sensibilité à l'espace de la capitale propres aux révolutionnaires parisiens. Car l'intensité de la guerre civile,... [Lire la suite]