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Au rive gauche
6 janvier 2020

Le rêve prémonitoire de Stéphane

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"N'étant pas Zola au bord de l'affaire Dreyfus et conscient du caractère éventuellement prétentieux qu'aurait pu revêtir, sur ce sujet de la justice familiale, un essai de ma part, j'ai romancé ma vie et l'ai transcrite, donnant à la fin de l'ouvrage une dimension certaine de grand-spectacle pour avoir ensuite matière à adaptation cinématographique. Je me suis également inspiré du phénomène troublant qui a consisté à voir publier, deux ans avant que ne survienne la catastrophe du 11 septembre, sa narration précise dans le roman "Sur ordre" de Tom Clancy."
Le rêve aux loups, Jordan Diowe
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Édito
Après avoir évoqué, la signification de son rêve avec Jeanne, aux aurores, l’idée d’en tirer parti vint aussitôt à Stéphane. D’autant plus qu’un rêve n’est jamais que l’expression d’un vœu. D’un souhait, non réalisé. (Freud)


Préambule
En cette période de promesses, riche en vœux de toutes sortes, Jeanne reçut une carte de vœux, la veille. Écrite de la main d’Émilie, fille d’Anne-Marie (seconde des petites-filles de François, son défunt mari). La préférée de Jeanne. Un courrier à ajouter au coup de fil d’Alex (petit-fils de François) reçu la veille. Ainsi qu’un email de frère-Benoit, son propre beau-fils. Ça faisait beaucoup. Bien que les rapports de Jeanne avec son ancienne belle-famille se soient distendus depuis l’arrivée de Stéphane. Initialement bien perçue, cette intrusion inopinée porte ses fruits. Positifs et négatifs ! Non sans hostilité refoulée. Alors que Jeanne n’a rien changé à ses habitudes. En ces périodes de bilans, ceci constitue l’essentiel de leurs discussions. D’autant que ce petit monde se sent des droits sur l’héritage familial, du vivant de Jeanne déjà. Un viager, en somme, pour Jeanne qui leur paraît avoir cassé un contrat qui devait perdurer.

Présentement
Il s’agit d’une rêverie effectuée au petit matin. Ce qui explique que Stéphane s’en souvienne. La veille encore, il regrettait ne plus être en possession de quelques ouvrages de référence, retenus par Bernadette son ex-amie. Stéphane déplore surtout n’avoir pu mener sa mission jusqu’au bout. Leur séparation le coupe de l’œuvre déjà réalisée. À savoir, l’éducation des trois enfants de Bernadette. Eu égard aux fonctions masculines et paternelles auxquelles il tient. Voilà pour le décor.

Contenu manifeste du rêve
Stéphane se trouve aux côtés de Bernadette, son ex-compagne, sur le pont Battant, à lui faire part de ses désidératas. Là, où ils se croisent parfois. Cynique, celle-ci ne lui laisse aucun espoir. Surgit alors Michel, ex-mari de Françoise, sœur de Bernadette. Une des plus hostiles à Stéphane, depuis toujours, dont Jeanne et lui-même avait parlé la veille. Le voilà, le lien du rêve avec Jeanne. À savoir : le blocage que Bernadette et son clan lui oppose, l’amène ipso-facto à penser aux obstacles que Jeanne ne peut dépasser, dès qu’il s’agit de répondre à Anne-Marie. Puis aux autres.

La pensé du rêve !
À partir d’un certain stade, le rêve ne se transforme plus qu’en un songe à demi éveillé. Stéphane réfléchit, presque consciemment. Se met à raisonner, plus qu’à rêver. À partir de là, le rêve si bien commencé, ne devint plus qu’une méditation à demi-consciente. Le rêve réfléchit pour lui. Faisant appel à de plus en plus d’audace, il envisagea les explications les plus hardies. Sans contradicteur, ses raisonnements s’enchaînent, se fécondent l’un l’autre. Lui fournissent la clef de quelques énigmes et autres songes. Puis, au fur et à mesure de ses pensées, il apparaît qu’il tienne là de quoi rebondir avec Jeanne. Eu égard à leurs problématiques respectives. Vis-à-vis desquelles Jeanne, elle-même, ne peut jamais trouver d’expressions correspondantes. Jeanne bloque par ailleurs sur les substituts parentaux. "On ne touche pas à mon père" s’exclame-t-elle souvent. François, son mari, soulignait-elle au passage, était plus âgé que son propre père.
Sans contradicteur, Stéphane enchaîne les raisonnements demi-conscients. Crescendo, ils lui fournissent la clef de quel-qu’énigmes. Il se dit que Jeanne s’est façonné un personnage, puis qu’elle se contraignit d’y correspondre. Ainsi, il remonte jusqu’à son enfance. Se persuade que Jeanne jalouse son aînée, (qu’elle ne souffre plus), que leur mère tançait, s’accaparait. Un duo fusionnel, rejetant Jeanne. Ambivalente, Jeanne d’endurer passivement pour son aînée, s’immisçant fantasmatiquement ainsi au festin. Frustrée, Jeanne érige la souffrance en passe-partout. Pour ne pas disparaître, mentalement du moins. Il résulte une plaie qui se rouvre à chaque frustration. Souffrance et plaisir se donnent le change. Perdre l’un, c’est égarer l’autre. Jeanne s’accroche. Récurrente, la jalousie résiduelle se double du duo culpabilité/agressivité. Dialogue, inconscient, narcissique entre deux tendances affectives qui se renforcent mutuellement. Décuplées par le rejet lequel engendre la résistance. Autre tentacule de la pieuvre instigatrice de la haine, contre laquelle Jeanne, via moult colères, se bat ! Un bouc-émissaire et ça sort. Stéphane se réveille, épuisé, heureux d’avoir fait un pas. Se persuade que Jeanne s’est pris les pieds dans le tapis, avant de fuir la maison. Palabrant au petit matin, Jeanne de lui livrer sa première pensée : "Il est fou !" s’est-elle dit stupéfaite, face à sa bibliothèque.
4 h 50. 06/01/2020. Stéphane


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