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Au rive gauche
31 octobre 2013

Hongrie 56, antépénultième révolution ouvrière !

 

Hongrie-56


Hongrie 1956 : l'année des bouleversements
La nouvelle du xxe congrès et l'amorce de déstalinisation ravivèrent les rivalités dans toutes les démocraties populaires, à des degrés divers. Les dictateurs du temps de Staline qui se flattaient tous, chacun dans sa langue, du titre de "meilleur élève" de Staline - y compris Thorez en France - eurent beau s'aligner sur le "nouveau cours" à Moscou, ils perdirent leur crédibilité face à des rivaux, pourchassés et emprisonnés sous Staline comme le Polonais Gomulka, ou simplement mis à l'écart du pouvoir comme Nagy en Hongrie. À partir de juin 1956, l'évolution en Hongrie se trouva étroitement mêlée à celle de la Pologne.

C'est, en effet, la Pologne qui était entrée la première en éruption. Le 27 juin 1956, à Poznan, les ouvriers de la fabrique de locomotives Zispo (acronyme polonais de "Usine Staline de Poznan") se mirent en grève. Leurs revendications tournaient autour de l'augmentation des salaires, la diminution des prix et la révision des normes de travail. Mais, parmi ces revendications, se glissaient déjà des objectifs plus politiques visant à obtenir une réorganisation de la gestion de l'usine. Le 28, ceux de Zispo, rejoints par d'autres, descendirent dans la rue en criant "À bas les bonzes ! À bas l'occupation soviétique !". La grève s'étendit dans la ville. Avant que le mouvement tourne à l'insurrection, les chars soviétiques entourèrent la ville, la coupant du reste du pays. Mais ils n'y entrèrent pas. C'est la police politique polonaise qui tira et ce sont les blindés de l'armée polonaise qui engagèrent le combat qui fit 53 tués et aboutit à 2 000 arrestations.
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56-Hongrie

Édito
Socialistes, communistes et révolutionnaires pour ce qui nous concerne, nous ne laisserons passer l'anniversaire de la dernière révolution ouvrière du 20e siècle à Budapest en 1956, sans lui rendre un vibrant hommage. D'autant plus que nous avons encore en mémoire la propagande anticommuniste que les médias français de l'époque déversèrent sur les ondes de la radio, dans la presse, car il n'y avait encore que peu de postes de télévision. Les seules images qui arrivèrent jusqu'à nous, nous les dûmes aux actualités cinématographiques. Elles se limitèrent aux colonnes de réfugiés qui, comme en Syrie, tentèrent de quitter le théâtre des opérations, de même qu'à la marche "écrasante" des chars russes arrivés à la rescousse d'un régime à la solde de Staline et consorts. Les purges, qui suivirent la défaite, s'ajoutèrent comme un crime supplémentaire aux méfaits des vainqueurs.

Maraî

Tout commence par un soulèvement populaire. En soutien aux velléités de réformes auxquelles aspire la classe politique hongroise, sous tutelle de l'URSS, ainsi que la bourgeoisie hongroise qui n'a pas été expropriée. Un appui populaire qui devant la résistance du régime en place se transforme rapidement en insurrection ouvrière, en vertu de l'alliance des ouvriers et des étudiants. Pour se terminer enfin par une révolution ouvrière brisée. Sans être ni un fruit du hasard, ni le fait d'une politique organisationnelle déterminée, les conseils ouvriers resurgiront spontanément. Ils demeurent comme la voie à suivre.
Pendant ce temps-là, les paras français, anglais et israéliens, sautent sur Port-Saïd, afin de reprendre possession du canal de Suez, que Nasser vient de nationaliser. Selon une vieille coutume qui, à l'Ouest, consiste à profiter d'un moment où l'attention de l'opinion est tournée vers l'Est, pour faire un de ses sales coups. Ce, en pleine guerre d'Algérie. Tandis que la dette de l'État français était déjà phénoménale, alors qu'on nous parlait sans cesse d'efforts, ainsi que du remboursement du plan Marchal.

Pologne

Ensuite succéderont Prague 68, la fraternisation des chars russes et de la population. Puis, survint ensuite Solidarnosc et Lech Walesa, acteurs de la démocratisation en Pologne. Depuis, l'ex-URSS s'est sabordée, le mur de Berlin s'est effondré sur son socle, les partis ex-staliniens sont en voie d'absorption.
En revanche nous refuserons de nous mettre au garde-à-vous le 11 novembre, jour anniversaire de la fin de la première grande boucherie mondiale. Nous gardant précisément d'ajouter notre voix au concert de klaxons des médias en tous genres, aussi chauvin que mensonger. Pas plus que nous nous mettrons à genoux, en ce jour dit de La toussaint. Ainsi soit-il.
L'histoire n'a rien de positif à retenir des grandes guerres qui jalonnèrent le développement de l'humanité et reste muette quant à l'apport des révolutions. Encore que ces deux mobilisations de masse, l'une mercantile, l'autre civile, puissent se comparer. En revanche, si les guerres demandèrent autant d'efforts aux peuples que les révolutions, elles ne leur apportèrent rien d'autre que souffrances, pertes humaines et blessures. Ce pour le compte de leurs exploiteurs, qui se cachent honteusement derrière l'intérêt national. Lequel n'est qu'une abstraction. Fort heureusement, une guerre mondiale est par nature grosse d'une révolution.
Vive la révolution socialiste mondiale !

Commentaires
T
J'ai regarde ton blog. Il ne faut pas citer David Irving comme source sur la Hongrie. C'est un grand et célèbre négationniste anglais!<br /> <br /> Par contre, avec Sainte-Beuve on a enfin un peu de reconnaissance. La rive droite est invitée a traverser le Rubicon.<br /> <br /> Édouard
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