Les élections italiennes "Comediante ? Tragediante?"

Lénine : Que faire ? (préface)
"La brochure que nous présentons au lecteur devait, dans l'intention première de l'auteur, être consacrée au développement détaillé des idées exprimées dans l'article "Par où commencer ?" (Iskra n° 4, mai 190)1. Nous devons tout d'abord nous excuser auprès du lecteur pour le retard apporté à l'exécution de la promesse faite dans cet article (et répétée en réponse à de nombreuses questions et lettres privées).
Une des raisons de ce retard fut la tentative d'unification de toutes les organisations social-démocrates à l'étranger, entreprise en juin 1901. Il était naturel que l'on attendit les résultats cette tentative, car si elle avait réussi, il eût peut-être fallu exposer sous un angle un peu différent les points de vue de l'Iskra en matière d'organisation ; en tout cas, cette réussite eût donné l'espoir de mettre très rapidement fin à l'existence de deux tendances dans la social-démocratie russe. Cette tentative, le lecteur ne l'ignore pas, a échoué et, comme nous essaierons de le démontrer plus loin, elle ne pouvait pas avoir une autre fin, après le nouveau coup de barre du "Rabotchélé Diélo", dans son numéro 10, vers l'économisme. Il était devenu absolument nécessaire d'engager une lutte décisive contre cette tendance vague et peu déterminée, mais en revanche d'autant plus persistante et susceptible de renaître sous les formes les plus variées. Ceci étant, le plan initial de cette brochure a été modifié et considérablement élargi."
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Édito : Les dernières élections italiennes ne sont qu'un coup d'épée dans l'eau pour les masses. Autant, sinon plus, que ne le furent les françaises, ça va sans dire. A l'instar des dernières grandes manifestations au Portugal, car voter et/ou manifester seulement ne suffiront pas ! La peur de perdre les élections n'arrête pas les politiciens, pas plus que les prises d'otages n'infléchissent les chefs d'état. Sacrifier sa réputation, sur l'autel des intérêts de sa propre bourgeoisie, est le propre des politiciens. Qui ne sont grassement payés que pour ça. En Italie, nous assistons à une condamnation des partis politiques traditionnels, dont le destin est de se fourvoyer à mener des politiques toujours plus rigoureuses. Des programmes d'austérité toujours exclusivement dirigés contre les populations laborieuses. Lesquelles ne sont en rien responsables ni ne profitent des énièmes crises qui secouent l'économie capitaliste. Europe ou non, ça n'est pas prêt de changer, étant donné les soubresauts spéculatifs, aussi inattendus que violents, inhérents au système lui-même. Le malheur des uns faisant le bonheur des autres. De ce point de vue, il n'y a pas d'intérêt national ! Dès lors, les anti-européens se tirent des balles dans le pied ! Beppe Grillo caracole encore à la tête du M5S. Surnommé le Coluche italien - à moins qu'il ne fût seulement le Mélenchon de la farce -, il est maintenant face à ses démons. Avec 8,5 millions de voix, cet hurluberlu devance tout le monde. "Mais, ne s'alliera avec personne", a-t-il aussitôt déclaré, comme pour faire monter les enchères. C'est ce que nous verrons. Et puis, jusqu'où sera-t-il suivi par ceux qui avec lui (ou grâce à lui) viennent d'accéder à la mangeoire parlementaire ? Enfin, quel prix mettra le parti de droite ou de gauche, qui arrivera à le faire flancher.
Ces élections italiennes ne furent qu'un théâtre de guignols ! Ni plus ni moins que celles qui amenèrent Hollande et sa clique à battre la droite, en France. Beppe Grillo, que la presse traite de trublion, a toujours affirmé que le M5S n'était pas un parti. D'où son succès, à la grande surprise de la classe politique. Coutumier des petites phrases, Beppe Grillo avait déjà lancé : "S'ils sont socialistes, qui volent-ils ?, à juste titre. Pas fou non plus, Beppe Grillo se déclare partisan d'une protestation pacifique, ne serait-ce que pour ne pas casser la poule aux œufs d'or ! Ancien rond de cuir, reconverti dans le show-biz télévisuel, Beppe est tout sauf un inconnu. En déclarant que les syndicats appartiennent au passé, il rassure la bourgeoisie italienne. Tout en s'affirmant contre le droit du sol, et la main tendue aux néofascistes. Un Coluche certes, mais dans lequel une "Marine" sommeille, plus sûrement. Les journalistes, toujours aux ordres, font semblant de s'effaroucher devant le fait que l'Italie serait devenue ingouvernable. Comme si elle l'était plus auparavant, avec Berlusconi et ses magouilles ? Et puis, c'est oublier un peu vite que la Belgique est restée des mois sans gouvernement, sans que les affaires de la bourgeoisie belge n'en pâtissent. Le parlement c'est pour amuser le bon peuple. On l'a vu quand il s'est agi de déclencher une guerre au Mali. En France, le parlement fut seulement invité à plébisciter la décision, vis-à-vis de laquelle l’avis de l'armée, bien bourgeoise, a plus compté que celui du palais Bourbon. La grogne des députés est égale à leur peur de ne pas retrouver leur siège aux prochaines élections ! De nous, ils se fichent !
On mesure, le degré de sincérité des syndicats français lorsqu'ils nous faisaient défiler contre la réforme des retraites. Aujourd'hui, ils laissent Hollande pousser l'âge de départ à 67 ans. Ils en croquent.
Hessel, "haut serviteur" de la bourgeoisie, a avalé sa chique à plus de 90 ans. Célèbre grâce à son pamphlet "indignez-vous", il n'a pas cassé trois pattes à un canard ! Bourgeois, Hessel restera au service de sa classe. Et fut nommé chef de la délégation française à l'ONU, quoi de plus pourri ? Sa disparition n'est rien d'autre que "la mort d'un pourri".
Mais, la bourgeoise reconnait les siens et "aux chiottes" les humanistes à la noix !
Pour faire la révolution, il faut 3 conditions :
- La 1ère c'est : un parti révolutionnaire
- La 2e c'est : un parti révolutionnaire
- La 3e c'est : un parti révolutionnaire