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Au rive gauche
19 décembre 2012

Tout ce qui tombe du ciel n'est pas béni

Image1Besançon le 01/12/09.
Montreux, petite ville suisse sur les bords du Lac Léman, se situe sur la route de l’Italie et de ce fait n’était pas inconnue pour moi. Mais jamais ô grand jamais je ne m’y étais arrêté. De par sa position géographique elle est presque le passage obligé pour les mordus d’art, qui se rendent à Martigny et son célèbre musée, en Suisse toujours.
Mis en appétit par le marché de Noël montbéliardais l’année dernière, bon nombre de salariés de la CAF de Besançon avaient formulé la demande de se rendre à celui de Montreux qui dépasserait "en magnificences" celui de Montbéliard. S’il est possible de s’exprimer ainsi, cela va de soi. Il faut simplement aimer ! Comme les goûts et les couleurs ne se discutent pas, dixit le dicton populaire, nous ne nous attarderons pas sur le fait de savoir si de telles manifestations méritent à elles seules l’appellation de fête de même que le déplacement. Dont acte ! Montreux m’a fait penser à Plombière les bains, où nous nous étions rendus il y a peu de temps. Ce, toujours avec la "bienveillante" assistance du CE de la CAF. Qui, comme tous les organismes de ce type, ne reversent jamais qu’un complément de salaire aux salariés de l’entreprise. D’aucuns syndicalistes, au temps de la création des comités d’entreprise, y ont vu un moyen de discuter dans un premier temps (de briser ou presque le sacro saint secret commercial), puis dans un second de s’ingérer démocratiquement dans la gestion des entreprises. Mais, il y avait loin de la coupe aux lèvres. Il s’agissait plus que probablement de corrompre les bureaucraties syndicales qui, sans se faire prier davantage, s’engouffrèrent dans ce qu’ils présentaient comme une brèche ouverte dans le capitalisme de papa. Comme une victoire de la classe ouvrière, rien moins que cela. L’expérience aidant, les illusions sont quelque peu retombées et font place aujourd’hui à un pragmatisme non dénué d’un certain cynisme petit-bourgeois. Dont les nouveaux parvenus ne sont pas exempts.
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Tournier_livreLe_cur__de_Cucugnan_filmÉdito
Extrait de mon dernier Atelier d’écriture. De manière générale, on serait porté à penser que les fêtes de fin d’année demeurent un des sujets les plus rebattus.
Que tout a été dit à leur sujet. À moins que tout le monde n’y mette quelque chose de soi. Autrement écrit, qui nous appartienne en propre.
Ceci étant, la période dite "des fêtes" (Noël et nouvel an) n’est jamais la meilleure de l’année, pour moi. Ce depuis longtemps déjà. Il m’est même arrivé, pendant de nombreuses années, de ne rien faire de particulier, à la Saint Sylvestre surtout. Je m’attachais essentiellement à éviter les endroits et autres lieux où il est difficile d’échapper au traditionnel échange de vœux et autres embrassades. Les quelques concessions que je fis, pour ce qui concerne le réveillon du nouvel an, m’étaient "imposées" dirons-nous, dans le cadre de mes activités militantes. Lesquelles tendaient à faire en sorte que personne ne reste "sur le carreau" au soir du 31 décembre.
Par tradition, Noël est davantage une fête de famille que la Saint-Sylvestre. Ce qui n’empêche nullement que des gens seuls soient encore plus seuls, ce soir-là, que tout au long de l’année. En réalité, les enfants sont à la fête, nous dit-on. Moi j’y vois surtout la fête à neuneu.
Petit chez moi – je veux dire au cours des années 50 et dans ma campagne profonde - la fête religieuse de la nativité du Christ dominait encore les festivités. Mes parents tentaient vainement de résister à la laïcisation de ce qu’ils avaient connu, tout autant qu’à la disparition du petit Jésus dans la crèche. Lequel était en sucre ! Sous pression, le coupable de ce forfait n’avouait jamais. Tandis que le nouvel an ne représentait pas grand-chose pour eux. C’était, tout au plus, l’occasion d’organiser une veillée familiale.
Néanmoins, la messe de minuit était le clou du 24, au soir. Tandis que le soir du nouvel an "appartenait" aux conscrits. Encore que la seule chose qui nous réjouissait et dont nous avons gardé le souvenir était la traditionnelle réunion de famille du 31 chez nos cousins. Enfin, résidants pour ce qui nous concerne à quelque cinq cents mètres d’altitude, la neige faisait presque systématiquement partie du décor.
Cependant, la caricature réaliste de tout cela : ce sont Les trois messes basses de Daudet. Ce pauvre curé attend avec impatience la fin de son office pour se jeter sur la dinde. Ce en quoi il n’est pas étranger à ce qui se passait réellement dans la tête de ses ouailles. Une situation qu’on retourne dans L’auberge rouge, interprétée pas Fernandel qui truffe sa récitation du rosaire de commentaires sur la dinde qui les attend à l’auberge, à destination de son moinillon.
Nonobstant de mauvais souvenirs, ajoutés à la pauvreté qui était la nôtre, il m’est impossible de ne pas éprouver une certaine mélancolie à l’approche de cette période de l’année. Le seul sapin de Noël (communautaire) que je connus trônait dans la salle de classe. Ce qui nous valait quelques jours de relâche, ceux au cours desquels la maîtresse le décorait. Historiquement, de nativité du christ il n’y en eut pas plus que de beurre quelque part ! Opportuniste, le christianisme déplaça de quelques jours les festivités païennes des solstices d’hiver. C’était déjà de la récupération. Quant aux marchés de noël, qui fleurissent un peu partout, ils ne sont plus à mes yeux que la quintessence de la décadence du marché lui-même. Ils ne vendent plus que de la pacotille et du vin chaud.
À bas Noël et tous ses marchés de crotte !

 

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