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Au rive gauche
15 juillet 2012

Ça sent le sapin, au ministère du travail

L’intégration des organisations syndicales au pouvoir de l’État, à l'époque de la décadence impérialisteTrotsky
Il y a un aspect commun dans le développement ou, plus exactement, dans la dégénérescence des organisations syndicales modernes dans le monde entier : c'est leur rapprochement et leur intégration au pouvoir d'État. Ce processus est également caractéristique pour les syndicats neutres, sociaux-démocrates, communistes et anarchistes… Le capitalisme monopolisateur n'est pas basé sur la concurrence et sur l'initiative privée, mais sur un commandement central. Les cliques capitalistes, à la tête de trusts puissants, des syndicats, des consortiums bancaires, etc., contrôlent la vie économique au même niveau que le pouvoir d'État et, à chaque instant, elles ont recours à la collaboration de ce dernier. A leur tour les syndicats, dans les branches les plus importantes de l'industrie, se trouvent privés de la possibilité de profiter de la concurrence entre les diverses entreprises. Ils doivent affronter un adversaire capitaliste centralisé, intimement lié au pouvoir de l'État. De là découle pour les syndicats, dans la mesure où ils restent sur des positions réformistes - c’est à dire sur des positions basées sur l'adaptation à la propriété privée - la nécessité de s'adapter à l'État capitaliste et de tenter de coopérer avec lui… Cette attitude est en complète harmonie avec la position sociale de l'aristocratie et de la bureaucratie ouvrière qui combattent pour obtenir quelques miettes dans le partage des surprofits du capitalisme impérialiste… Par la transformation des syndicats en organismes d'État, le fascisme n'invente rien de nouveau, il ne fait que pousser à leurs ultimes conséquences toutes les tendances inhérentes au capitalisme… Dans la mesure où le capitalisme impérialiste crée dans les pays ex-coloniaux et semi-coloniaux une couche d'aristocratie et de bureaucratie ouvrière, celle-ci sollicite le soutien de ces gouvernements comme protecteurs et tuteurs et parfois comme arbitres. Cela constitue la base sociale la plus importante du caractère bonapartiste et semi-bonapartiste des gouvernements dans les colonies, et en général dans les pays " arriérés ". Cela constitue également la base de la dépendance des syndicats réformistes vis-à-vis de l'État.

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Édito
Les_virtuoses_filmEn ce lendemain de jour de cocoricos à gogo et de "la grande muette" (surnom de l'armée en France), on peut dores et déjà dire que le soufflé de la conférence sociale (une idée de François Hollande) - c'est-à-dire une rencontre entre les syndicats tous confondus, sous la houlette du gouvernement - est déjà retombé ! Ce qui La_lutte_syndicale_livren'est pas pour nous surprendre. La montagne "syndicats-gouvernement", réunie pendant deux jours, n'a accouché rien moins que d'une souris. Un remake du Grenelle de mai 68, mais sans la grève générale. Or, que peut-on espérer d'une semblable grand-messe à froid ? "Moins que rien" disait Coluche. Des promesses encore des promesses - comme au beau temps de la campagne électorale - c'est à peu de choses près tout ce qu'on pourrait en dire ! Sans qu'on ne sache toujours à qui les effets d'annonce sont adressés précisément. Telle la réforme du SMIC à l'automne, nous a-t-on dit, qui pourrait le faire passer définitivement à la trappe. Du point de vue des capitalistes, tout ça revient à s'acheter la paix sociale, que les syndicats s'empressent de lui vendre pour un plat de lentilles. Dès lors, ce ne sont pas les rodomontades de Montebourg qui effaroucheront les capitalistes. La preuve, les portes du sieur Sapin (ministre du travail) n'étaient pas refermées derrière ce "beau monde", que Peugeot annonçait derechef et avec pertes et fracas un plan de suppression d'emplois, avec une fermeture d'usine à la clef. Et les journalistes de se faire l'écho de l'impuissance gouvernementale, puis de répéter à qui veut l'entendre que Peugeot fera ce qu'il veut ! Ya pas à dire, le changement annoncé par Hollande ne sera pas pour maintenant ! Un président, normal ou non, ça cire les pompes L_internationale_syndicale_livredes bourgeois !
Toujours est-il qu'à gauche "la course aux places" est des plus active. Ça grenouille comme jamais autour de l'Élysée, au sein du parlement, de même qu'à la tête du PS. Là, où Martine Aubry a placé sa garde rapprochée, ainsi que la presse s'en fait écho. Et si Hollande n'est pas le patron à l'Élysée, ses amis ne le sont guère plus au sein même de son ancien parti. Jusqu'à son fils qui roule pour la "royale Ségolène" déchue. Y a pas à dire, un père est toujours trahi par son propre fils, comme au bon vieux temps d'Œdipe ! Tout ça, reconnaissons-le, ne nous avance guère.
Néanmoins, comparée à l'Espagne, à la Grèce et au Portugal la situation française présente bon nombre de similitudes, le radicalisme en moins. En défendant leurs emplois, les mineurs espagnols sont eux aussi entraînés à défendre les mines par leurs organisations syndicales. Comme si elles étaient à eux et non nocives pour leur santé. À l'instar de la C.G.T. qui, poussée par sa base, parut radicale dans ses luttes contre les privatisations de la poste, d'EDF, contre la réforme des retraites etc. À la différence près que l'accession de la gauche au pouvoir agit ici comme un bandeau sur les yeux des travailleurs. "Attrape-moi, si j'y suis" nous dit le gouvernement, qui joue à colin-maillard avec nous. Tous se précipitent à la mangeoire gouvernementale, dès que la porte s'entrouvre. Il n'y eut que Parisot du MEDEF, pour gueuler en sortant de chez Sapin ! Pire, dès qu'un gouvernement supprime des subventions à un secteur d'activité dit déficitaire, les syndicats ouvriers s'y opposent. Un patron supprime des emplois et ceux-ci revendiquent leur maintien, à n'importe quelles conditions. Enfin comble du comble, quand une usine ferme, les syndicats recherchent à "tous prix" un repreneur ! Et il n'est plus question ni des salaires, ni d'exploitation. Mais on tirait sur les gens pour moins que ça dans les anciennes colonies.
À bas le dialogue social !

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