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Au rive gauche
19 juin 2012

"Passe ton BAC d'abord !" (1)

Travail salarié et Capital K. MarxKarl-Marx
Introduction - F. Engels
Cet ouvrage parut sous la forme d'une série d'articles de fond dans la Neue Rheinische Zeitung, à partir du 4 avril 1849. Les conférences que Marx fit, en 1847, à l'Association des ouvriers allemands de Bruxelles en forment la base. À l'impression, elle est restée à l'état de fragment. L'engagement contenu dans le "À suivre" qui se trouve à la fin de l'article du N° 269 du journal ne fut point tenu par suite des événements qui se précipitaient alors: l'invasion russe en Hongrie, les insurrections à Dresde, Iserlohn, Elberfeld, dans le Palatinat et le Bade, et qui amenèrent la suppression du journal lui-même (19 mai 1849). On n'a point retrouvé le manuscrit de la suite dans les œuvres posthumes de Marx.
Jusqu'ici, ces éditions suivaient exactement le texte littéral de l'original. Mais la présente réimpression ne doit pas être répandue à moins de 10 000 exemplaires comme brochure de propagande, et, de ce fait, je ne pouvais manquer de me demander si, dans ces conditions, Marx lui-même aurait autorisé une reproduction sans changement du texte littéral.
Vers 1850, Marx n'avait pas encore mis le point final à sa critique de l'économie politique. Il ne le fit qu'à la fin des dix années suivantes. Aussi, ses écrits parus antérieurement au premier fascicule de Contribution à la Critique de l'économie politique (1859), diffèrent-ils sur certains points de ceux qu'il écrivit à partir de 1859… Or, il est de toute évidence que dans des éditions ordinaires, destinées au grand public, ce point de vue antérieur, élément du développement intellectuel de l'auteur, a également sa place, et que l'auteur aussi bien que le public ont un droit indiscuté à une reproduction intégrale de ces œuvres anciennes. Et il ne me serait pas venu un seul instant à l'esprit d'y changer un seul mot. Il en est autrement lorsque la réédition est destinée, on peut dire, presque exclusivement à la propagande parmi les ouvriers. Dans ce cas, Marx aurait certainement mis l'ancien exposé datant de 1849 en accord avec son nouveau point de vue, et je suis sûr d'agir dans son esprit en procédant pour cette édition aux quelques changements et adjonctions nécessaires pour atteindre ce but sur tous les points essentiels.
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Chienne-de-vie

Édito
Bien que nous ne soyons pas candidats nous-mêmes au BAC des deux séries classiques "L" et "S",Le-talon-de-fer nous allons rebondir "librement" et tenter de répondre aux quelques questions* posées par les rectorats sélectionnés. Non pas scolairement, au sens où un ouvrier conscient grec, espagnol, italien ou français serait plus à même de nous juger qu'un prof, voire un étudiant québécois. Des questions apparemment "longuement réfléchies" nous n'en doutons pas, mais à faire sourire les plus avertis d'entre nous par leur naïveté, pour ne pas dire plus. Les auteurs ne dissocient même pas le travail productif du non productif. À dessein, dirons-nous. Les mêmes sont d'ailleurs enclins à penser que la classe ouvrière n'existe plus. Or, toute activité professionnelle n'est pas forcément source de richesses pour la société, même si elle entre dans les calculs de la croissance, dont on nous rebat les oreilles, ceci afin d'éviter les termes tels que "pouvoir d'achat" et surtout "augmentation des salaires".
Que gagne-t-on en travaillant ? nous demande-t-on doctement. Au pire, des coups, au mieux, des clous ! Franchement, nous aurions posé une telle question à notre cheval de trait, il nous aurait donné un coup de pied. C'est assurément le genre de question que pose quelqu'un qui n'a jamais mouillé la chemise, ni été soumis aux cadences de la production. Quant à nous, par travail nous entendons essentiellement création directe de valeurs nouvelles ou participation indirecte à ce processus. Or, ce n'est pas parce qu'on donne le BAC à tout le monde, qu'il n'y a plus de discrimination au niveau des emplois productifs ou non productifs. Ces derniers étant souvent les mieux rémunérés. Et la sélection s'opère très tôt, au sein même de "l'école capitaliste". C'est ainsi que les enfants de la bourgeoisie ne sont pas traités de la même manière dès le lycée que Travail-salarié-capitalceux des classes laborieuses. Futurs cadres de la société,les candidats aux BAC "L" et "S" ne se destinent qu'aux fonctions dirigeantes ou presque. Dès le lycée, ceux-ci s'emploient à obtenir la participation et le soutien des LEP, lors des luttes lycéennes. Qu'ils utilisent déjà comme une masse de manœuvre avant de les commander. On y retrouve l'allégeance du plus petit vers le plus grand.
Dans ce contexte, la question qui nous est posée est plus idéologique que philosophique. Qui de surcroît ne peut être plus à propos, dans une situation de chômage et de crise de l'emploi. Soumise à des individus qui, mis à part quelques brefs boulot d'été, n'ont pas encore travaillé. Comble du comble, c'est aussi le genre de fausse question que posèrent de soi-disant formateurs aux salariés, premières victimes des plans sociaux au début de la crise. C'était à se taper le cul par terre. Depuis la crise, nous avons vu surgir autant de petits boulots que de besoins de confort correspondant. Des emplois mal payés, subventionnés par "l'État des patrons.
Les politiciens n'ont que le mot "emploi" à la bouche. Mais, demandez-donc à un jeune des quartiers en difficulté de se faire embaucher en dessous du SMIC, alors qu'en se débrouillant il gagnera le double ! C'est ainsi que la crise fait surgir une économie parallèle, dirons-nous. En Grèce, en Espagne, en Italie et chez nous ! Et les capitalistes de s'interroger, afin de déterminer si les classes ouvrières européennes sont encore exploitables à merci. Cynique, la droite trouve que l'on ne travaille pas assez. Hypocrite, la gauche fait celle qui n'a pas entendu. "Qu'est-ce que l'on vend, lorsqu'on travaille ?" serait une formulation plus conforme à la réalité. Et puis, c'est seulement à faire travailler les autres que l'on s'enrichit !
Eh ho, eh ho, on rentre du boulot !

*en série L :
- "Que gagne-t-on en travaillant ?"
- "Toute croyance est-elle contraire à la raison ?"

En série S :
- "Serions-nous plus libres sans l’État ?"
- "Avons-nous le devoir de chercher la vérité ?"  



Commentaires
L
Merci Mika pour ce poème de Prévert qui mériterait bien une parution dans un message "Au rive gauche".
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E
Super Micka.
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M
Bien d'accord avec ton édito Étienne! J'ajouterais juste que les sujets de ES ne sont pas moins démago : <br /> <br /> - « Travailler, est-ce seulement être utile? »<br /> <br /> - « Peut-il exister des désirs naturels? »<br /> <br /> <br /> <br /> A propos du travail me vient ce poème de Jacques Prévert "L'effort humain", dont voici un extrait : <br /> <br /> <br /> <br /> "L’effort humain<br /> <br /> n’est pas ce beau jeune homme souriant<br /> <br /> debout sur sa jambe de plâtre<br /> <br /> ou de pierre<br /> <br /> et donnant grâce aux puérils artifices du statuaire<br /> <br /> l’imbécile illusion<br /> <br /> de la joie de la danse et de la jubilation<br /> <br /> évoquant avec l’autre jambe en l’air<br /> <br /> la douceur du retour à la maison<br /> <br /> Non<br /> <br /> l’effort humain ne porte pas un petit enfant sur l’épaule droite<br /> <br /> un autre sur la tête<br /> <br /> et un troisième sur l’épaule gauche<br /> <br /> avec les outils en bandoulière<br /> <br /> et la jeune femme heureuse accrochée à son bras<br /> <br /> L’effort humain porte un bandage herniaire<br /> <br /> et les cicatrices des combats<br /> <br /> livrés par la classe ouvrière<br /> <br /> contre un monde absurde et sans lois<br /> <br /> L’effort humain n’a pas de vraie maison<br /> <br /> il sent l’odeur de son travail<br /> <br /> et il est touché aux poumons<br /> <br /> son salaire est maigre<br /> <br /> ses enfants aussi<br /> <br /> il travaille comme un nègre<br /> <br /> et le nègre travaille comme lui<br /> <br /> ...<br /> <br /> <br /> <br /> L'intégralité ici pour ceux qui seraient intéressés : http://www.unjourunpoeme.fr/poeme/leffort-humain
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