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Au rive gauche
27 mai 2012

Avec mon p'tit vélo en Afghanistan, j'avais l'air d'un con ma mère

(F. Hollande)

L’intégration des organisations syndicales au pouvoir de l’État. Août 1940Trotsky
Il y a un aspect commun dans le développement ou, plus exactement, dans la dégénérescence des organisations syndicales modernes dans le monde entier : c'est leur rapprochement et leur intégration au pouvoir d'État.
Ce processus est également caractéristique pour les syndicats neutres, sociaux-démocrates, communistes et anarchistes. Ce fait seul indique que la tendance à s’intégrer à l’État n’est pas inhérente à telle ou telle doctrine, mais résulte des conditions sociales communes pour tous les syndicats. Le capitalisme monopolisateur n'est pas basé sur la concurrence et sur l'initiative privée, mais sur un commandement central.
Les cliques capitalistes, à la tête de trusts puissants, des syndicats, des consortiums bancaires, etc., contrôlent la vie économique au même niveau que le pouvoir d'État et, à chaque instant, elles ont recours à la collaboration de ce dernier. A leur tour les syndicats, dans les branches les plus importantes de l'industrie, se trouvent privés de la possibilité de profiter de la concurrence entre les diverses entreprises. Ils doivent affronter un adversaire capitaliste centralisé, intimement lié au pouvoir de l'État. De là découle pour les syndicats, dans la mesure où ils restent sur des positions réformistes - c’est à dire sur des positions basées sur l'adaptation à la propriété privée - la nécessité de s'adapter à l'État capitaliste et de tenter de coopérer avec lui. Aux yeux de la bureaucratie du mouvement syndical, la tâche essentielle consiste à "libérer" l'État de l'emprise capitaliste en affaiblissant sa dépendance envers les trusts et en l'attirant à lui. Cette attitude est en complète harmonie avec la position sociale de l'aristocratie et de la bureaucratie ouvrière qui combattent pour obtenir quelques miettes dans le partage des surprofits du capitalisme impérialiste. Dans leurs discours, les bureaucrates travaillistes font tout leur possible pour essayer de prouver à l'État - démocratique - combien ils sont dignes de confiance et indispensables en temps de paix, et plus spécialement en temps de guerre. Par la transformation des syndicats en organismes d'État, le fascisme n'invente rien de nouveau, il ne fait que pousser à leurs ultimes conséquences toutes les tendances inhérentes au capitalisme.
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Les-cavaliersÉdito
Pour peu, que je confronte le texte de Trotsky ci-dessus - au sujet du rôle des syndicats à l'époque impérialiste - à mon expérience, ceci démontre à souhait que celui-ci n'a pas pris une ride, tout au contraire. L'attitude des organisations de gauche conséquemment à l'arrivée de François Hollande au pouvoir tendrait de même à le confirmer. Ainsi que la crise dite de l'euro le corrobore elle aussi, dans les pays les plus touchés pour l'instant. Et si besoin était, nous pourrions encore nous appuyer sur ledit "Printemps arabe", ainsi que sur la lutte de tous les peuples encore et toujours plus opprimés par l'impérialisme. De manière générale, il est courant de dire que la bourgeoisie 'impérialisme achète tout, son personnel politique compris, lequel peut aller jusqu'à comprendre les appareils syndicaux. Qui ont un "niveau de vie" et un coût social ne correspondant en rien aux ressources qui leur proviennent uniquement des cotisations deLe-départ-des-musiciens leurs adhérents. A tel point que tout dirigeant de quelque centrale syndicale que ce soit est traité à l'égal de toutes les autres personnalités politiques.
Du reste, sans les prébendes étatiques, ni les avantages liés aux conventions collectives, tous ces fonctionnaires de la lutte sociale, politique et syndicale en seraient réduits à mendier des soutiens. Tout le monde se plait à se souvenir de l'augmentation considérable du S.M.I.C. obtenue en Mai 68. Tout en entretenant un silence complice au sujet des avantages que les syndicats obtinrent de leurs côtés à Grenelle, en échange de l'organisation de la reprise du travail. Laquelle ne s'est pas faite sans mal, rappelons-le. Salarié et militant syndicaliste moi-même au sein d'un grand groupe industriel, je mesurai rapidement l'ampleur des avantages que les délégués et autres représentants du personnel - tant en tant que personne qu'organisationnellement parlant - pouvaient Le-gâchistirer des accords d'entreprise, ajoutés à ce que la loi accordait à la section syndicale. Tant et si bien que les délégués syndicaux furent les seuls véritablement épargnés, lors de la fermeture de l'usine locale. En échange d'une paix sociale lors de l'arrêt, cela va sans dire. En échange, la direction du groupe leur organisera une activité sur le site. Avantages que tous les autres salariés ne purent espérer, lesquels acceptèrent d'être, soit mutés, soit reclassés.
Autre lutte exemplaire, autre issue, je veux parler de celle des travailleurs de l'usine Lip. Menée à partir d'une PME, nous ne pûmes rien vérifier quant à la subordination des syndicats du fait de la cessation des activités de l'usine. Il n'y eut rien à négocier. Nous laisserons de côté la brève tentative de lancer une coopérative ouvrière, dirigée par d'anciens Cédétistes (dont Charles Piaget), laquelle tournera court.
Lorsque Charles est interrogé sur les leçons de leur lutte, il n'a rien de mieux à mettre en avant que l'activité post-soixantuitarde de la section CFDT. Dès lors, on voit que l'image du "Charles", celle qui allait servir de figure de proue à la grève, fut paradoxalement l'œuvre de leur patron Fred Lip. Mais, poussés par le dynamisme d'un groupuscule - extérieur à l'usine et engagé dans un bras de fer contre le PCF - les travailleurs allèrent plus loin que les syndicalistes ne le pensèrent eux-mêmes. Toujours à l'affut, la presse bourgeoise s'empara de l'évènement, fabriqua l'évènement  pour s'en désintéresser dès l'expulsion des travailleurs de l'usine. Et la boucle fut bouclée.
En conclusion, à peine installé à l'Élysée Hollande convoquait les syndicats. Lesquels ont accouru en se bousculant !
Avec les syndicats, c'est magouilles et compagnies !

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