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Au rive gauche
20 mai 2012

A A A la queue-leu leu, tout le G8 s'éclate à la queue leu-leu…"

Barta_pendant_la_guerre_citationLes Ouvriers des Usines Renault en Grève s'adressent à vous [1], (le 30/04/47)
Déjà, depuis plusieurs semaines, des grèves partielles réclamant un rajustement des salaires avaient éclaté dans l'usine. Car avec un salaire de 42 francs pour un O.S. face à la montée incessante du coût de la vie, aucun d'entre nous ne peut joindre les deux bouts. C'est pourquoi le vendredi 25 avril, les départements 6 et 18 se mettant en grève, un comité de grève, élu en assemblée générale à la presque unanimité, a été mandaté de mener la lutte pour 10 frs. d'augmentation de l'heure sur le taux de base
Paiement des heures de grève. Le Comité de grève, pour mener cette lutte qui intéresse tous les travailleurs, a fait immédiatement appel à toutes les usines Renault [2]. Et malgré l'opposition de la Direction syndicale officielle, les travailleurs, organisés ou non, et quelle que soit leur appartenance aux différentes organisations syndicales ou politiques, ont été UNANIMES pour adopter nos revendications. Mandatés pour exposer nos revendications à la direction patronale, celle-ci, en la personne de M. Lefaucheux, a refusé de nous recevoir et a traité la délégation ouvrière avec le plus grand mépris. M. Lefaucheux bafoue le droit le plus élémentaire des ouvriers d'élire librement leurs représentants. Il veut nous imposer ceux qui dans le passé l'ont aidé dans son action anti-ouvrière et avec lesquels il espère, mais en vain, s'arranger, pour nous berner une fois de plus.
Que représente les 10 francs ? Devant notre action décidée, le patronat et la direction syndicale opposent à notre revendication des 10 francs une augmentation de la prime à la production. Mais le système des primes au rendement, tout ouvrier le sait, c'est la surexploitation de la force de travail de l'ouvrier et ne présente aucune garantie du point de vue salaire. Jusqu'à présent, la politique patronale a toujours été de nous faire courir après les prix à l'aide de petites satisfactions partielles pour calmer notre mécontentement. Notre revendication actuelle, qui est celle du minimum vital, c'est-à-dire, pour nous limiter au chiffre de la C.G.T., de 7.000 francs par mois, 10 francs d'augmentation sur le taux de base pour 40 heures de travail, doit mettre fin une fois pour toutes à cet état de choses. Car l'augmentation que nous réclamons doit être garantie par son adaptation constante aux indices des prix en fonction de ce qu'il nous fait acheter pour vivre sans mettre en danger notre santé, Nous voulons l'échelle mobile des salaires.
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[1]  Aux travailleurs de la métallurgie de la région parisienne
[2] Depuis le mardi 29 avril, notre grève a pris un caractère général

Confessions_d_un_bourgeois_livresecrets_et_mensonges_filmEdito
Avec ce texte au sujet de la grève exemplaire des travailleurs de Renault en 1947 - en pleine période hystérique d'austérité, s'il en fut une - nous terminerons la publication des quelques textes de notre camarade Barta qui nous paraissent encore et toujours plus d'actualité que jamais.
La situation ouverte par la crise de l'euro de même que les forces en présence sont à peu de choses près les mêmes, toutes proportions gardées.
Aggravée brutalement par le crash de 2008, la crise économique, amorcée dès 1975, nous place dans une situation que nous n'avons plus connue depuis la Libération. Du reste, les organisations de gauche sont à quelques variations près les mêmes et surtout jouent le même rôle. Une fonction qu'on peut apparenter à un frein social.
Coincés entre leur base et le gouvernement à qui ils doivent donner sans cesse des gages de fidélité, le PS, la CGT et le PCF tergiversent, spéculent sur les illusions toujours renaissantes, comme au sortir de la guerre.
Néanmoins, la grève dite de 1947 - dans un contexte plus difficile encore que celui de la Grèce actuellement - montre plus sereinement la voie à suivre, que ne le fait la reprise des attentats, comme en Italie actuellement. Car dans la lutte il en va comme dans la marche, il vaut mieux éviter les impasses. Telles que les actions isolées, individuelles et désespérées, qui aussi radicales qu'elles soient, sont vaines. Plus spectaculaires que ne le sont les manifestations des indignés ou celles des étudiants québécois, les attentats aveugles n'en sont pas moins aussi sUn_monde_d_hier_livretériles. La grève des travailleurs, doublée d'une action politique correspondante sous la direction d'un parti ouvrier révolutionnaire, restent les seules armes efficaces.
Cela dit, les discours que l'on entend sur la croissance (à ne pas confondre avec une augmentation de salaire) ne doivent pas nous endormir. Chaque classe sociale croit y trouver son compte. Ils nous refont le coup des 35 heures et les travailleurs risquent de se retrouver marron. Du droit du travail, il n'y en aura bientôt plus. C'est exactement l'enjeu de ce qui se trame en Espagne, en Grèce et en Italie. Le seul moyen qu'ont les gouvernements d'empêcher les délocalisations, c'est de ramener le prix de la force de travail de leur pays égal à celui de la Chine.
Enfin, avec les bruits de faillite de la Grèce, de l'Espagne, de l'Italie et de la France, qui sait, nous voici revenus comme à la fin des années 40, une époque pas aussi éloignée de nous qu'on pourrait le penser. Une période au cours de laquelle la bourgeoisie pleurait la michotte, comme elle sait si bien le faire. Toujours est-il que si la bourgeoisie se dote d'organisations internationales, nous ferions bien d'en faire autant. Plus internationalisé et concentré que jamais, le capital mène sa guerre contre le travail dans le monde entier. C'est à cette échelle qu'il faudra riposter.
Encore un "bleu" à Camp David, Hollande fut le seul à avoir gardé sa cravate, quand tous les autres l'avaient laissé tomber. Quel fayot ! Et la presse, qui n'en sait pas plus que nous, nous donne cet os-là à ronger. Hollande paraît néanmoins avoir réussi son bizutage. Au fond, après le G8, ça va être encore plus notre fête. Et dans tout cela, pas un mot pour dénoncer la sacro sainte propriété privée, cause de toutes les crises chroniques.
"Qu'est-ce que la propriété privée ? C'est le vol !"

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