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Au rive gauche
27 avril 2012

"Maître électeur de Le Pen tenait en son bec un fromage..."

 

La guerre et la IVe Internationale (10 juin 1934)Trotsky
La catastrophique crise commerciale, industrielle, agraire et financière, la rupture des liens économiques, le déclin des forces productives de l'humanité, l'insupportable aggravation des contradictions de classe et des contradictions nationales marquent le crépuscule du capitalisme et confirment pleinement la caractérisation par Lénine de notre époque comme celle des guerres et des révolutions. La guerre de 1914-1918 a officiellement inauguré une nouvelle époque. Jusqu'à maintenant, les événements politiques les plus importants ont été la conquête du pouvoir par le prolétariat russe en 1917 et l'écrasement du prolétariat allemand en 1933. Les terribles souffrances de tous les peuples dans toutes les parties du monde, et même les dangers plus terribles encore que demain leur réserve, proviennent de ce que la révolution de 1917 ne s'est pas victorieusement développée à l'échelle européenne et mondiale. A l'intérieur de chaque pays, l'impasse historique du capitalisme s'exprime dans le chômage chronique, la baisse du niveau de vie des ouvriers, la ruine de la petite bourgeoisie urbaine et de la paysannerie, la décomposition et le déclin de l'État parlementaire, dans l'empoisonnement monstrueux du peuple par une démagogie "sociale" et "nationale" face à la liquidation dans la réalité des réformes sociales, la mise à l'écart et le remplacement des vieux partis dirigeants par un appareil militaro-policier nu (le bonapartisme du déclin capitaliste), dans les progrès du fascisme, son arrivée au pouvoir et l'écrasement de toutes les organisations prolétariennes sous sa botte. Sur l'arène mondiale, les mêmes processus sont en train de nettoyer les derniers restes de stabilité dans les relations internationales, plaçant sur la lame du couteau tous les conflits entre États, exposant la futilité des tendances pacifistes, déclenchant la croissance des armements à un niveau technique supérieur et conduisant ainsi à une nouvelle guerre impérialiste dont le fascisme est l'artificier et l'organisateur le plus consistant. De l'autre côté, le fait qu'apparaisse la nature profondément réactionnaire, putréfiée et pillarde du capitalisme moderne, la destruction de la démocratie, du réformisme et du pacifisme… Seul le renversement de la bourgeoisie par le prolétariat insurgé peut sauver l'humanité...
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L'oeuvre-au-noirÉdito
Si nous désirions soumettre, une fois de plus, l'analyse marxiste à l'épreuve des faits historiques le texte ci-dessus de Trotsky, écrit en juin 1934, y suffirait largement. Ce dernier publié à la suite de tous ceux que Marx écrivit déjà de son temps, auxquels s'ajoutèrent les textes et autres proclamations de Lénine lui-même tout au long de son vivant. Trotsky aborde dès 33-34 les risques - tout autant que les conséquences - d'une seconde guerre mondiale. Un risque qu'il impute essentiellement à arrivée d'Hitler au pouvoir. Sans pour autant dédouaner les bourgeoisies française et anglaise, cela va sans dire.
À présent, pour nous, il ne s'agit pas de faire le dos rond, de raisonner comme si tout était identique à 1920 – considérant que rien n'a changé – comme si tout n'était que répétition du temps de La Révolution Bolchévique Russe triomphante, ainsi que me "taxait" de le faire un amiLES-CLOCHES-MUETTES américain hier. Lequel intellectuel n'étudie le marxisme que dans un cadre universitaire. Autrement écrit : "que dans le texte, de manière scolaire" - non sans beaucoup d'a priori aussi proudhoniens qu'hostiles, il va sans dire. Comme si Marx n'avait pas été d'abord et avant tout un militant. Or, sans le dire ouvertement, les adversaires du marxisme préfèrent ne retenir de Marx que le fait qu'il ait écrit le Capital. Tandis que celui-ci n'avouait l'avoir fait que dans ses temps perdus ou libres, que lorsque la révolution était remise à plus tard, dans ses moments de "loisirs" dirions-nous aujourd'hui.
Certes, rien ne se présente plus comme dans la situation que Trotsky décrit aux militants, avec qui il se proposait de construire une nouvelle internationale. Mais, l'agressivité de la bourgeoise mondiale - sous toutes Terre-et-feuses formes - contre un prolétariat tout aussi mondial n'a pas diminué tout au contraire. Seuls les protagonistes et les discours ont changé. Derrière la lutte des pays riches contre le terrorisme se dissimule très mal la guerre historique des capitalistes contre les classes ouvrières. Sans représentants dignes d'elle, la cause du prolétariat se trouve squattée par des forces plus réactionnaires encore que ne l'est la grande bourgeoise.
Et puis, puisque tout cela est à nouveau remis très indirectement à l'ordre du jour dans le cadre de cette campagne électorale, nous dirons que pour la bourgeoise européenne il ne s'agit encore et toujours que de reprendre les quelques concessions qu'elle nous fit au sortir de La Seconde Guerre. Dans cette perspective seulement, un président de gauche ou de droite en France n'a plus aucune espèce d'importance pour elle.
À les entendre nous tous travailleurs, retraités, couterions trop cher du point de vue de la santé, de l'éducation du prix de la force de travail etc., alors qu'il n'est jamais question de réduire les budgets militaires, ni les aides aux entreprises, par exemple, dans les déclarations de Sarkozy tout autant que dans celles de Hollande. Le clientélisme électoral des troisième et quatrième républiques n'est décidément pas mort et continue de faire de multiples ravages. Il s'agit de caresser l'électorat qui flotte. Les commentateurs, les politiciens sont là traitreusement, lâchement et minablement, à se demander doctement si on doit (ou peut) prendre les voix de Marine même avec des pincettes ?
Compromis, droite-gauche le sont depuis belle lurette. Et ce ne sont pas les réserves verbales de François Hollande, à notre intention, qui le blanchiront de toutes ses compromissions. Il est mouillé et plutôt deux fois qu'une.
Bourgeoisie, ta démocratie fout le camp !

 

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