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Au rive gauche
19 avril 2012

L'enjeu pour la bourgeoisie : faire baisser le prix de la force de travail !

Trotsky_citationŒuvres - octobre 1932- La seule voie (Avant-propos)
Le déclin du capitalisme promet d'être encore plus tumultueux, dramatique et sanglant que son ascension. Le capitalisme allemand ne constituera, en aucun cas, une exception. Si son agonie se prolonge outre mesure, la faute en est - il ne faut pas se cacher la vérité - aux partis du prolétariat. Le capitalisme allemand vit le jour avec un certain retard et se trouva dépourvu des privilèges du droit d'aînesse. Le développement de la Russie lui donna une place à mi-chemin entre l'Angleterre et l'Inde. Dans ce schéma, l'Allemagne aurait dû occuper la place entre l'Angleterre et la Russie, sans avoir toutefois les puissantes colonies d'outremer de la Grande-Bretagne ni les colonies intérieures de la Russie tsariste. L'Allemagne, encastrée au cœur de l'Europe, se vit placée devant la nécessité, à une époque où le monde entier avait déjà été partagé, de conquérir des marchés étrangers et de procéder à un nouveau partage des colonies, qui avaient déjà été partagées.
Il ne fut pas donné au capitalisme allemand de nager dans le sens du courant, de s'abandonner au libre jeu des forces. Seule la Grande-Bretagne a pu s'offrir ce luxe, et cela uniquement pour une période historique limitée, dont nous avons vu récemment le terme. Le capitalisme allemand ne pouvait pas non plus se permettre ce " sens de la mesure " qui caractérise le capitalisme français, solidement installé dans ses limites et disposant de réserves, sous forme de riches possessions coloniales.
La bourgeoisie allemande, profondément opportuniste en politique intérieure, dut, dans le domaine de l'économie et de la politique internationale, faire preuve de témérité, foncer de l'avant, élargir démesurément sa production, pour rattraper les vieilles nations, agiter son sabre et se lancer dans la guerre. La rationalisation poussée à l'extrême de l'industrie allemande d'après-guerre découlait de la nécessité de surmonter les conditions défavorables dues au retard historique, à la situation géographique et à la défaite militaire. Si les maux économiques de notre époque sont, en fin de compte, le résultat de la contradiction entre le développement des forces productives de l'humanité d'une part, la propriété privée des moyens de production et les frontières nationales d'autre part, le capitalisme allemand est en proie aux convulsions les plus violentes...
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lili_marleenÉdito : Dans le contexte médiatique actuel surchargé, quelques retours en arrière (ou révisions historiques) ne feront de mal à personne, tout au contraire. Certes les situations économique et politique mondiales ne sont pas ou plus exactement ce qu'elles étaient au début des années 30. Les partis politiques, qui se dLa_guerre_dans_les_balkans_livreisputaient l'influence au sein des classes petite-bourgeoises et ouvrières ont eux-mêmes beaucoup changé, s'ils n'ont pas disparu pour certains.
Mais, le raisonnement qui s'appuie essentiellement sur la lutte politique que se mènent les différentes classes sociales pour leur survivance - au sein de sociétés plus inégalitaires que jamais - est on ne peut plus d'actualité. Dans les médias pour le moins, campagne électorale oblige ! À ce propos dirons-nous, abondance de biens, ne signifie pas toujours : augmentation ni de la qualité ni du niveau de ce qui est dit ou écrit. Tout ça ne vole pas haut ! Au fond, le problème est assez simple. Les différentes bourgeoisies tentent inlassablement de profiter des circonstances - qui leur sont offertes par les crises, les élections, le fascisme voire les guerres - pour se doter de moyens supplémentaires, dans la double guerre économique qu'elles mènent simultanément vis-à-vis de leurs classes ouvrières, de même que dans la concurrence qu'elles se font entre elles.
Nous_avions_un_enfant_livreAutant dire que la bourgeoisie est une classe qui ne recule devant rien, pourvu que ça rentre dans ses coffres. C'est ainsi que dans "l'affaire" qui nous occupera jusqu'à la fin des législatives, un président de gauche (fourbi d'une majorité de gauche) peut tout aussi bien et alternativement l'arranger qu'un président et une assemblée de droite. Elle en a vu d'autres et s'en est toujours tirée au mieux. Si elle paraît s'effaroucher, c'est uniquement pour nous donner le change. En outre, depuis le temps que François Hollande fouine et gravite à l'intérieur du parti socialiste et parallèlement dans les sphères du pouvoir, celui-ci eut maintes et maintes fois l'occasion de lui prouver sa loyauté. Le problème est qu'Hollande se montre plus sensible à sa base électorale que ne l'est Sarkozy. Avec la droite, au reste, les bourgeois se sentent entre eux. Ce beau monde fréquente les mêmes restos. Avec la gauche, en revanche, elle craint quelque peu de lui confier les "clefs de ses coffres forts", si l'on peut s'exprimer ainsi. L'extrême droite ce sera pour plus tard, si la gauche faillit éventuellement.
Toujours est-il que tous les candidats qui n'ont que l'expression : "les Français" à la bouche, se situent ipso facto sur le terrain exclusif des intérêts de la bourgeoisie française. Ils n'ont même pas besoin d'en dire plus, la bourgeoisie y reconnait les siens. Tandis que les travailleurs "français" qui ont tendance à penser que ces discours s'adressent quelque peu à eux aussi, se mettent le doigt dans l'œil et jusqu'au coude. C'est ainsi que les paysans et les ouvriers qui moururent sur le Chemins des Dames en 14/18 ne décédèrent pas pour ce qu'ils pensaient. Ils se sacrifiaient uniquement sur l'autel des intérêts du capital. Amen !
La nation n'en fut pas très reconnaissante - une fois l'émotion retombée - vis-à-vis des blessés et autres veuves de guerre. A peu près autant, ni plus, que par rapport aux Sénégalais et aux Harkis, à qui on promet de revoir leur situation à chacune des élections présidentielles. Au même titre que les emprunts russes de mon enfance, qui ressortaient des tiroirs à chaque campagne électorale.
Il y a des coups de pied au cul qui se perdent !



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