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Au rive gauche
8 avril 2012

Que viva España !


Mai 1930 : Les tâches des communistes en Espagne
Trotsky_citationLettre à Contra la Corriente
Je salue la parution du premier numéro de votre journal. L'Opposition communiste d'Espagne entre dans l'arène à un moment aussi propice que décisif. La crise que traverse l'Espagne se développe actuellement avec une régularité remarquable, qui laisse à l'avant-garde prolétarienne quelque temps pour se préparer. Mais il est douteux que ce temps soit bien long. La dictature de Primo de Rivera est tombée toute seule sans révolution. En d'autres termes, cette première étape est le résultat des maladies de la vieille société et non des forces révolutionnaires d'une société nouvelle. Ce n'est pas par hasard. Le régime de la dictature, qui, ne se justifiait plus, aux yeux des classes bourgeoises, par la nécessité d'écraser immédiatement les masses prolétariennes représentait en même temps un obstacle aux yeux de bourgeoisie dans les domaines économique, financier, politique et culturel. Mais la bourgeoisie a évité la lutte jusqu'au bout : elle a laissé la dictature pourrir et tomber comme un fruit gâté.
La bourgeoisie et la dictature.
Après quoi, les classes différentes, en la personne de leurs groupements politiques, se sont vues forcées quand même de prendre une position nette face aux masses populaires. Et nous observons alors ce phénomène paradoxal: les mêmes partis bourgeois qui, en raison de leur conservatisme, avaient renoncé à toute lutte quelque peu sérieuse contre la dictature militaire, rejettent aujourd'hui la responsabilité de cette dictature sur la monarchie et se déclarent républicains. On devrait croire que la dictature s'est tout le temps trouvée suspendue par un fil au balcon du Palais royal, qu'elle ne s'appuyait pas sur le soutien, mi-actif, mi-passif, des couches les plus solides de la bourgeoisie, lesquelles paralysaient de toutes leurs forces l'activité de la petite bourgeoisie et opprimaient les travailleurs des villes et des campagnes... Or, que voyons-nous ? Alors que non seulement les travailleurs, les paysans, le petit peuple des villes, mais les jeunes intellectuels et presque toute la grande bourgeoisie sont républicains ou se déclarent tels, la monarchie continue d'exister et d'agir.
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belle_epoque_filmLa_r_gente_livreÉdito
Aujourd'hui, nous allons, autant que faire se peut, nous "arracher" à l'influence que l'éphémère Mélenchon* ne manque pas d'exercer sur tout ce qui bouge dans cette campagne électorale.
Ne serait-ce que pour nous remémorer que la crise "dite de l'euro" et ses conséquences ne sont pas définitivement rangées au placard. Des chroniqueurs internationaux continuent à nous la prédire, pour dans très peu de temps. "La France, écrit-on à l'étranger, figure au prochain rang dans la liste d'attente des pays archi-endettés".

N'est-ce qu'une dramatisation excessive de plus, un bluff à répétition qui marche dans les pays du Sud de l'Europe ? À moins que ceci ne soit encore et toujours qu'un subterfuge (ou un prétexte) pour revenir sur "les avantages acquis" ? Ou tout à la fois, sans doute. Bref, Mélenchon et Thibaud - deux épouvantails à électeurs de droite qu'agitent Sarkozy - n'y font cependant aucune allusion, alors qu'ils le savent autant que nous. C'est tout juste s'ils se réfèrent encore à la défunte retraite à 60 ans.
À ce propos, la marche de 350 km que viennent de faire vingt syndicalistes sidérurgistes lorrains paraît assez disproportionnée, - eu égard à ce qu'il faudrait faire - non pas pour sauver des emplois, mais pour dédommager ceux qui viennent de les perdre. Ce d'autant plus que : "nous faire marcher", c'est ce que les bourgeois et leurs politiciens savent nous faire faire le mieux… Alors pourquoi en rajouter ? C'est carrément masochiste.
En rOu_tu_porteras_mon_deuil_livreevanche, étendre leur grève en direction des travailleurs des entreprises voisines augmenterait notablement leurs rapports de forces, d'une part. Puis, d'autre part, coûterait davantage à la bourgeoisie qui, elle, ne connaît qu'un langage : celui de son porte-monnaie. Des fêtes aussi populaires soient-elles, comme sous la tour Effel, de même que de la défaite de Sarkozy à la présidentielle, la bourgeoisie s'en fiche comme d'une guigne.
Et puis, se battre entreprise après entreprise en difficulté - afin de conserver ou retrouver un employeur seulement - ne fera pas avancer leur juste cause, ni la nôtre non plus. Pas plus d'ailleurs que de choisir électoralement entre "la peste et le choléra", le jour de la présidentielle. Tout cela n'est qu'un leurre de plus. Si ça eût payé, ça n'paie plus !
C'est ainsi que, démoralisé par autant d'atermoiements, les travailleurs en arrivent à appliquer un vieux principe qui voudrait qu'il soit plus économique d'être : assis et bien portant que debout et malade, qu'il vaille mieux être couché qu'assis et enfin : vivant que mort. La politique "du moindre mal" que représente Hollande, en somme. Dans ce jeu à colin-maillard avec la bourgeoisie, la classe ouvrière fait, à défaut de mieux, le choix de limiter la casse. Quitte pour cela à fermer les yeux sur ce qui arrive aux petits copains, ainsi qu'à l'autre bout du monde.
Certes, il se pourrait que nous perdions encore plus que ne nous le promet la bourgeoisie, si nous prenions le taureau par les cornes et décidions d'en finir avec elle et son capitalisme. Mais le résultat serait au moins à la mesure des sacrifices. La question de la dette enfin n'est pas nouvelle. Les rois de France eux-mêmes passaient pour être les plus mauvais payeurs qui eussent été. D'où l'expression très royale : Pour ce qui est de vous faire payer, "repassez donc à Pâques, ou à la Trinité." Ou à la saint Glinglin, c'est-à-dire jamais...
Tout est à nous, rien n'est à eux ! (Slogan de Mai 68)

*Les éphémères, chacun le sait, ne durent que le temps de se reproduire. Les politiciens de même !



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