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Au rive gauche
5 avril 2012

"Philistins, épiciers, tandis que vous caressiez vos femmes…"

(Brassens)Trotsky

Œuvres - 22 décembre 1929
Crise de conjoncture et crise révolutionnaire du capitalisme
Au 5° congrès de la C.G.T. unitaire, A. Vassart prononça contre Chambelland un grand discours qui fut ensuite édité en brochure avec une préface de Jean Brécot. Dans son discours-brochure, Vassart essaie de défendre la perspective révolutionnaire contre la perspective réformiste. Dans ce sens, notre sympathie lui est tout entière acquise. Mais, hélas ! il défend la perspective révolutionnaire avec des arguments qui ne peuvent profiter qu'aux réformistes.
Son discours renferme une série d'erreurs mortelles, théoriques et pratiques. On peut rétorquer que les argumentations faibles ne manquent pas et que Vassart peut encore beaucoup apprendre. Je serais moi-même heureux de le croire. Mais les choses se compliquent du fait que le discours est édité en brochure de propagande, avec le renfort d'une préface de Jean Brécot, lequel est au moins le cousin de Monmousseau, et que cela donne à cette brochure l'allure d'un programme. Le fait que non seulement l'auteur, mais aussi le rédacteur, en préparant un discours destiné à être imprimé, n'ont pas remarqué les criantes erreurs qu'il renferme, témoigne de l'état navrant du niveau théorique des dirigeants actuels du communisme français. Jean Brécot ne se lasse pas de tonner contre l'opposition marxiste. Néanmoins, comme nous le montrerons tout à l'heure, il devrait, de toute nécessité, commencer par apprendre son alphabet. La direction du mouvement ouvrier, Marx l'a dit un jour à Weitling, ne s'accommode pas de l'ignorance. Chambelland a exprimé au congrès l'idée, qui ne repose décidément sur rien, hormis sur les tendances réformistes de l'orateur, que la stabilisation du capitalisme se maintiendrait encore de trente à quarante ans. Autrement dit, même la nouvelle génération du prolétariat, qui n'en est encore qu'à ses premiers pas, ne peut compter sur la conquête révolutionnaire du pouvoir. Chambelland n'a fait valoir aucune raison sérieuse en faveur de ces délais fantastiques. Or, l'expérience historique de ces vingt dernières années et l'analyse théorique de la situation actuelle se retournent entièrement contre les perspectives de Chamberland.
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Gueule-d'amourÉdito
Puisque tout le monde - dans les milieux bien informés… - ne parle ou n'écrit qu'au sujet dudit "phénomène Mélenchon", nous sommes contraints de nous y attarder davantage, nous aussi. Non pas parce qu'il y aurait énormément de choses nouvelles à en dire, tout au contraire. Ni par acharnement ni harcèlement non plus. Mais, "jusqu'où s'arrêtera-t-il" (dixit Coluche), semblent se demander les plus optimistes d'entre ses partisans ? Qui - vendant la peau de l'ours avant qu'il ne soit tué - le voient déjà devancer Hollande !
De sorte que si Hollande profite de l'anti-sarkozisme ambiant, Mélenchon en bénéficie encore davantage, tout en y ajoutant un zest d'anti-PS à la gauche de la gauche, dirons-nous. Encore que dans l'ensemble, tout ou presque ait été dit par ses amis, comme par ses adversaires. De sorte qu'il n'y a rien de bien nouveau sous le soleil desLe-mouvement-communiste présidentielles. Ce sont simplement les enseignements que nous en tirons, de même que nos conclusions qui changent eu égard aux réformistes, toujours enclins à s'accrocher à la première branche pourrie. "On n'attrape pas un démagogue avec des mots" s'écriait Marx. On le vérifie une fois de plus.
En dehors du fait, répétons-le, que Mélenchon soit archi connu des milieux politiciens et journalistiques, celui-ci a choisi de faire dans l'arrogance - qui sied au milieu de gauche lassé par la respectabilité des socialistes - puis d'employer un ton irrespecteux, ce qui ajoute à son discours un rien de provocation. Ses arguments de campagne sont connus et paraissent être puisés directement dans l'arsenal révolutionnaire, révisé néanmoins par le stalinisme. On ne peut décidément pas tout avoir, n'est-ce pas !
Tel un "Jésus-christ" moderne, Mélenchon veut chasser les marchands du temple ! Or, on sait bien que si on les Ou-va-la-Francechasse par la porte, ils reviendront illico presto par la fenêtre. Car, si les capitalistes s'enrichissent, ce n'est pas uniquement par cupidité, ni par égoïsme. C'est parce que leur système leur donne la possibilité de s'approprier exclusivement la plus-value qui, elle, est créée par l'achat tout aussi exclusif de la force de travail. Puis ensuite, parce qu'ils exproprient leurs concurrents, moins compétitifs qu'eux. C'est donc les expropriateurs qu'ils nous faut exproprier et non pas nous reparler de la sempiternelle redistribution des richesses. Or, expropriation est bien le terme que Mélenchon se garde de prononcer, le bougre. De peur d'appeurer tous les petit-bourgeois bien de chez nous. De même, par crainte d'annihiler toutes ses chances de rapprochement avec le PS, entre les deux tours. Préoccupation essentielle de "feu" le PCF, son associé de circonstance.
Quoi qu'il en soit, ce n'est pas avec un bulletin de vote que nous changerons notre sort, là où les manifestants et les morts du printemps arabe paraissent avoir échoué. Au mieux, les élections - qui ne demeurent qu'un sondage grandeur nature - ne nous permettront que de savoir combien d'électeurs effectifs se sont portés sur chaque candidat. Belle avance ! Après cela, tout restera à faire. Avec ou sans Mélenchon, est-il besoin de le dire ? Dans cette perspective ô combien plus réaliste, il est bon parfois de se retourner sur notre passé. Et, à la lecture des livres cités en référence, on s'aperçoit que le mouvement communiste en a vu d'autres et des pires. Ça, Mélenchon ne pourra pas nous le faire oublier, ni l'occulter.
Ce d'autant que plus le singe monte haut et plus il montre son derrière !

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