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Au rive gauche
28 mars 2012

De chacun selon ses possibilités, à chacun ses besoins

Marx

Le développement du capitalisme en Russie
Oeuvres-completes-Lénine
Chapitre VIII : La formation du marché intérieur
VI. La "Mission" du capitalisme
Pour conclure, il ne nous reste plus qu'à faire le bilan de ce que dans notre littérature économique on appelle la "mission" du capitalisme, c'est-à-dire du rôle historique de ce régime dans le développement économique de la Russie. Ainsi que nous avons essayé de le montrer en détail tout au long de notre exposé, il n'y a absolument rien d'incompatible entre le fait d'admettre le caractère progressiste de ce rôle et la dénonciation de tous les côtés sombres et négatifs du capitalisme, de toutes les contradictions profondes et généralisées qui lui sont inhérentes et qui en révèlent le caractère historique transitoire. Le rôle historique progressiste du capitalisme peut être résumé en deux mots: développement des forces productives du travail social et collectivisation de ce travail. Mais selon les domaines de l'économie nationale auxquels on a affaire, ces deux phénomènes prennent des formes extrêmement variées… Ce n'est qu'à l'époque de la grande industrie mécanique que le développement des forces productives du travail social se manifeste dans toute son ampleur. Jusqu'à ce stade supérieur du capitalisme, en effet, la production est basée sur le travail à la main et sur une technique primitive dont les progrès sont extrêmement lents et purement spontanés. A cet égard, l'époque postérieure à l'abolition du servage se différencie radicalement des autres périodes de l'histoire russe. La Russie de l'araire et du fléau, du moulin à eau et du métier à bras a commencé à se transformer à un rythme rapide en un pays de charrues et de batteuses, de moulins à vapeur et de métiers mécaniques… De par la nature même du capitalisme, ce processus de transformation comporte inévitablement toute une série d'inégalités et de disproportions : les périodes de prospérité sont suivies par des périodes de crise, le développement d'une branche industrielle aboutit à la décadence d'une autre, les progrès de l'agriculture touchent des aspects de l'économie rurale qui varient selon les régions, le développement du commerce et l'industrie devance celui de l'agriculture, etc. Bon nombre des erreurs commises par les écrivains populistes viennent de ce que ces auteurs tentent de prouver que ce développement disproportionné, aléatoire, par bonds, n'est pas un développement.
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Le-charme-discret-de-la-bouÉdito
Et nous arrivons à la fin - non pas du livre de Lénine, dont nous n'avons cité que les quelques passages les plus significatifs à nos yeux - mais de cette piqure théorique de rappel seulement. Une évocation excessivement utile en ces temps de campagne électorale présidentielle, en France. Au cours de laquelle l'on entend tout et n'importe quoi, au sujet de la révolution et du capitalisme. De la part de Mélenchon surtout, ce nouveau chouchou des médias surtout. Lequel ancien trotskyste et socialiste nous ressort "La sixième république" qui était déjà "le dada" du groupe trotskyste duquel il est issu originellement; Lequel groupuscule fustigeait déjà De Gaulle pour son coup d'État de 1958 et sa 5ème république. Du réchauffé, en somme, que ses fans actuels gobent, à défaut de mieux certainement. À moins que ceux-ci ne lui ressemblent politiquement parlant ; Ce qui est le casLa-chronique-de de tous les candidats et de leurs électorats.
En revanche, Lénine nous rappelle fort judicieusement qu'une des contradictions majeures du capitalisme est la suivante : une socialisation à outrance de la production, d'une part et, d'autre part, une appropriation privée du surproduit social. Par ailleurs, le capitalisme consomme de la propriété privée, tandis qu'il passe aux yeux du béotien moyen pour en être le principal vecteur. Comprenne qui pourra.
Il est néanmoins vrai que si on se limite à ce qui se passe en France (et dans les quelques pays les plus riches de la planète, depuis l'envolée de la spéculation boursière) chaque petit-bourgeois a pu devenir (ou se croire) quelque peu actionnaire. Mais, ce ne sont que "les pigeons" que les gros détenteurs de portefeuille plument à chacune des crises. Je veux parler de ces boursicoteurs qui, capables de perdre beaucoup rachètent à bas prix tout ce qui se vend pour une bouchée de pain, avant que tout ne reparte à la hausse ! C'est Contes-ferroviairesce yoyo boursier auquel nous assistons, depuis les dernières décennies. De sorte qu'il n'y a plus aucune banque ni aucun organisme d'épargne qui ne nous proposent leurs conseils en ce domaine. Au point que les traders passent pour être les nouveau riches… Encore que tout cela ne soit que la partie émergée de l'iceberg !
Aujourd'hui, je voudrais insister, une fois de plus, sur le côté progressiste du capitalisme que ces adversaires d'aujourd'hui (de gauche) sont incapables de considérer. Ceci écrit pour dire que l'on peut s'affirmer anticapitaliste et être néanmoins réactionnaire. Un retour à une économie précapitaliste (idéalisée) de même qu'un certain retour à la campagne (fut-elle le Larzac) le sont tout autant. Au reste, la tendance à la désertification industrielle, ajoutée aux compressions de personnels, pourrait laisser penser que les affirmations de Lénine à ce sujet sont démenties. Lorsque celui-ci affirme que le capitalisme se caractérise aussi pour une diminution du nombre de paysans, d'une part, et d'autre part, par un gonflement du nombre de travailleurs dans l'industrie. A moins que l'on ne rapporte tout cela à l'échelle mondiale et non seulement hexagonale.
Quant à l'augmentation du nombre de chômeurs dans les pays industrialisés, elle était devenue nécessaire aux bourgeoisies des pays industrialisés, afin d'exercer une pression à la baisse sur les salaires, sur les retraites, sur la protection sociale etc. Voilà pourquoi aucun politicien bourgeois élu ne cherchera à le réduire.
Passer au communisme, c'est dépasser le capitalisme !



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