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Au rive gauche
21 mars 2012

" Ah ça ira, ça ira, les politiciens à la lanterne !"

Le développement du capitalisme en RussieOeuvres-completes-Lénine
Chapitre IV : Le progrès de l'agriculture commerciale
X. Les théories populistes sur le capitalisme dans l'agriculture. Les "loisirs forcés d'hiver"
Afin de compléter les conclusions positives que nous venons d'exposer sur la signification du capitalisme, il nous faut examiner un certain nombre de "théories" que l'on trouve fréquemment dans notre littérature. Dans la majorité des cas, nos populistes ont été absolument incapables d'assimiler les conceptions fondamentales de Marx relatives au capitalisme agraire. Les plus sincères ont franchement déclaré que la théorie de Marx ne concernait pas l'agriculture, tandis que d'autres préféraient garder un silence diplomatique sur les rapports entre leurs "constructions" et la théorie de Marx. Une des constructions les plus répandues parmi les économistes populistes est celle qu'ils ont élaborée à propos des "loisirs forcés d'hiver". Voici en quoi elle consiste. Sous le régime capitaliste, l'agriculture devient une branche industrielle à part, sans liaison avec les autres. Cependant, elle n'occupe pas les gens toute l'année mais seulement cinq ou six mois par an. Du fait de la capitalisation de l'agriculture, "la période d'hiver est donc libérée" et "le temps de travail de la classe agricole réduit à une partie de l'année"; cela est "la cause essentielle de la détérioration de la situation économique des classes agricoles", "du rétrécissement du marché intérieur" et du "gaspillage des forces productives" de la société.
Telle est donc cette fameuse théorie qui fait reposer les conclusions historiques et philosophiques les plus larges sur cette grande vérité, à savoir que dans l'agriculture le travail est très inégalement réparti tout au long de l'année. Se saisir d'un seul trait, le pousser à l'absurde à l'aide d'hypothèses abstraites, rejeter toutes les autres particularités du processus complexe qui transforme l'agriculture patriarcale en agriculture capitaliste, - tels sont les procédés simplistes de cette nouvelle tentative de remettre au goût du jour les doctrines romantiques sur "la production populaire" précapitaliste. Pour montrer à quel point cette conception abstraite est étriquée, il suffit de donner quelques brèves indications sur les aspects du processus réel que nos populistes laissent complètement de côté ou n'apprécient pas à leur juste valeur. Premièrement, plus l'agriculture se spécialise, plus la population agricole diminue, ainsi que la place qu'elle occupe par rapport à la population totale. Cela les populistes l'oublient, et pourtant, en considérant la spécialisation de l'agriculture dans l'abstrait ils la poussent jusqu'à un point qu'elle n'atteint presque jamais dans la réalité. Ils supposent que seules les semailles et les moissons sont devenues une branche particulière de l'industrie, alors que c'est le cas de toutes les opérations agricoles: préparation et fumage du sol, traitement et transport du produit, élevage, exploitation forestière, réparation des bâtiments, du matériel, etc.
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AugustÉdito
Il serait tentant de penser que la polémique que Lénine engage avec les populistes de son temps, n'a plus cours aujourd'hui. Parce que les choses auraient considérablement changé, parce que nous ne serions plus dans la même société et cætera… Ce serait une énorme erreur que de le croire, en effet. Non pas parce que tout serait demeuré en l'état, tout au contraire. Mais parce qu'on ne confond pas un opportuniste avec des mots, disait Marx !
Et cela n'a pas changé, quelle que soit la période concernée. Pas plus tard que le week-end dernier, nous avons tous entendu Mélenchon évoquer d'une hypothétique "révolution citoyenne" Place de la Bastille, qui plus est ! Une révolution, a-t-il précisé, qui passerait forcément par les urnes, le soir du premier tour seulement… Tout en espérant faire un assez bon score - qui le mettrait dans une meilleure situation que les verts, ou qu'il ne l'est actuellement - afin de renégocier un accord électoral avec Hollande, si toutefois celui-ci sortait vainqueur des urnes. Dans le cas d'une défaite du P.S., chacun reprendra ses billes, puis ira à la bataille des législatives sous son propre drapeau. Avec les conséquences que cela aura pour les uns et les autres. L'effet Mélenchon, ainsi que les médias l'appellent, n'est pas sans nous rappeler celui de Juquin en 1988, sans que celui-ci ne se traduise dans les urnes. Avant ce dernier il y eutPassé-et-méditations-3 médiatiquement : les effets Lecanuet en 1966, puis Rocard en 1969. Le dernier en date s'appelle Bayrou en 2007, qui revient comme un redoublant ! Mais, l'histoire ne se répète jamais pour ces candidatures d'un jour, que nous qualifierons de :"feux de paille".
Autrement écrit, Mélenchon nous promet une "révolution" qui ne serait même pas du niveau de celles du printemps arabe. Lesquelles "révolutions spontanées", se passaient au moins dans la rue, face à face avec Passé-et-méditations-4l'armée (comme en Syrie) et non bien au chaud dans l'isoloir. Qu'à cela ne tienne et trop heureux de trouver de quoi noircir du papier, les journalistes font écho à ce genre de salades non épicées, que Mélenchon concocte suavement à l'intention de ses alliés communistes. Lénine doit "se retourner dans sa tombe", de même que nous n'en croyons pas nos oreilles. Mais enfin, il faut se dire que nous n'avons pas tout entendu !
L'industrialisation de l'agriculture (pour revenir à nos moutons) n'est pas sans poser de nombreux problèmes sanitaires, comme lors des épidémies telles : celles dites de la vache folle, des grippes du poulet et porcine etc. La recherche du profit pour le profit fait parfois courir des risques à tout le monde. Et puis, évoquer un mode de production sans tenir compte du mode de vie et des mœurs que celui-ci engendre, ce n'est envisager que la moitié du problème. La France à majorité paysanne était un pays où l'influence de l'Église était au moins égale à celle de la tradition. Les détracteurs "modernes" de la télévision et d'Internet feraient bien d'y penser. Les longues soirées d'hiver étaient particulièrement ennuyeuses en ces années 50 à la campagne, sans cinéma (ou presque), sans télévision, ni journaux etc. La prière du soir, ainsi que les rares veillées n'offraient que peu de possibilités de se détendre, ni beaucoup d'espoirs de se cultiver. Les automobiles étaient aussi rares que le téléphone. Bref, l'arrivée des premières motos fut une véritable "révolution", pour ces jeunes paysans nouvellement convertis en ouvriers d'usine. Les filles cessèrent, au contraire de leurs mères, d'envisager de se marier avec un agriculteur tout en lui préférant un ouvrier. Les mœurs s'alignèrent sur celles de la ville.
Vive la révolution !


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