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Au rive gauche
2 mars 2012

A l'Ouest, rien de nouveau…

L_imp_riailisme_livreIII. LE CAPITAL FINANCIER ET L'OLIGARCHIE FINANCIERE (suite)
En France, le règne de "l'oligarchie financière" (Contre l'oligarchie financière en France, titre du fameux livre de Lysis, dont la cinquième édition a paru en 1908) a revêtu une forme à peine différente. Les quatre plus grosses banques jouissent d'un " monopole", non pas relatif, mais "absolu", de l'émission des valeurs. Pratiquement, c'est un "trust des grandes banques". Et le monopole qu'il exerce assure des bénéfices exorbitants, lors des émissions. Le pays contractant un emprunt ne reçoit généralement pas plus de 90% du montant de ce dernier; 10% reviennent aux banques et aux autres intermédiaires. Le bénéfice des banques sur l'emprunt russo-chinois de 400 millions de francs s'est élevé à 8%; sur l'emprunt russe de 800 millions (1904), à 10%; sur l'emprunt marocain de 62 500 000 francs (1904), à 18,75%. Le capitalisme, qui a inauguré son développement par l'usure en petit, l'achève par l'usure en grand. "Les Français, dit Lysis, sont les usuriers de l'Europe." Toutes les conditions de la vie économique sont profondément modifiées par cette transformation du capitalisme. Même lorsque la population est stagnante, que l'industrie, le commerce et les transports maritimes sont frappés de marasme, le "pays" peut s'enrichir par l'usure. "Cinquante personnes représentant un capital de 8 millions de francs peuvent disposer de deux milliards placés dans quatre banques." Le système des "participations", que nous connaissons déjà, amène au même résultat; la "Société Générale", une des banques les plus puissantes, émet 64 000 obligations d'une filiale, les "Raffineries d'Égypte". Le cours de l'émission étant à 150%, la banque gagne 50 centimes du franc. Les dividendes de cette société se sont révélés fictifs, le "public" a perdu de 90 à 100 millions de francs. "Un des directeurs de la "Société Générale" faisait partie du Conseil d'administration des "Raffineries d'Égypte". Rien d'étonnant si l'auteur est obligé de conclure : "La République française est une monarchie financière"; "l'omnipotence de nos grandes banques est absolue; elles entraînent dans leur sillage le gouvernement, la presse".
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A_l_est_d_eden_filmfamille_moskat_livreÉdito : L'issue de la Première Guerre mondiale modifiera la donne entre les différentes puissances impérialistes, situation que nous décrit encore Lénine, quant au leadership mondial. L'Angleterre et la France devront céder la place, ainsi que beaucoup de chasses qui leur étaient réservées, aux États-Unis. Et rien, désormais, ne sera plus comme avant. "Plus jamais cela" se disaient les rescapés de la première grande boucherie mondiale. Et on a vu que ce fut du même tonneau après ! Les guerres ne cesseront pratiquement jamais depuis. Il faut dire que les capitalistes tiennent absolument à leur situation privilégiée, monopolistique, d'accapareur et d'affameur de l'humanité. Position de laquelle il faudra, c'est certain, aller les déloger. Et faire en sorte qu'il n'y ait plus d'exploiteur, contrairement à l'idée reçue qui veut que nos en ayons toujours besoin. Le processus capitaliste d'accumulation économique (entre les mains d'un nombre de plus en plus restreint) demeurera le même qu'avant le traité de Versailles. "On a les noms" dixit Coluche, les mêmes parfois que ceux dont Lénine dénonçait déjà. Cette concentration s'accélèrera encore, sans être freinée ni par la Révolution Russe, ni par la Seconde Guerre Mondiale et encore moins par les guerres de libérations nationales, bien au contraire. Puis enfin la concentration atteindra des proportions jamais connues jusqu'ici, de telle sorte que les masses de capitaux flottants mettent en danger l'existence même de bon nombre de profiteurs. Tout cela devient incompréhensible pour le commun des mortels, voire tout autant que pour ceux qui se disent des spécialistes. La dernière guerre en date bat son plein en Syrie, tandis que les deux La_rage_de_vivre_livrecamps en présence ne sont pas très bien délimités. C'est, à n'en pas douter, une guerre civile : au sens où elle voit s'affronter des forces issues d'un même pays, pour le contrôle de celui-ci justement. Et les journalistes du monde entier de s'y précipiter, tels les moutons de Panurge, sans que cela ne nous rende les choses plus visibles. Des frontières communes avec l'État d'Israël - qui opprime la population palestinienne depuis le début de son existence - d'une part, et, d'autre part, avec le Liban et la Jordanie ne sont sans doute pas étrangères au fait qu'aucun État impérialiste n'envisage de s'en mêler. Au contraire de ce qui s'est passé avec la Lybie. Sans doute ne tiennent-ils pas à déstabiliser un équilibre plus que précaire déjà. Le blabla humanitaire c'est pour les journalistes ! Et les bailleurs de fonds européens de se féliciter que le parlement grec ait décidé de s'attaquer aux plus faibles d'entre eux. Ceux-ci exigeaient la diminution des dépenses de santé, rien moins que cela. Voilà qui laisse présager que nous aurons dorénavant une médecine et une éducation à deux vitesses. Comme aux U.S.A., là où la misère la plus détestable cohabite avec une richesse qui l'est tout autant.
Et "nos candidats" à la présidentielle ont tacitement décidé de ne pas s'attarder sur tous ces points ! Ne se préoccupant que de la situation bien française. Une sorte de guerre civile intérieure mais avec des mots seulement. Non pas parce que notre civilisation serait supérieure à celle de la Syrie, n'en déplaise à Guéant. Mais parce que le gâteau que droite et gauche se partagent n'est pas le même que dans les pays du printemps arabe. Ici, il y en a davantage et pour tout le monde surtout. Or, il convient de ne pas casser la poule aux œufs d'or. Hier, Sarkozy a été reçu, en pays basque, comme mériteraient de l'être tous ceux qui ne visent que la place. La  France est une société par actions !

Commentaires
E
Mon cher,<br /> <br /> Merci d'avoir réagi. Pour moi le principal fauteur de guerre à l'heure actuelle c'est le capitalisme,qui instaure une guerre économique permanente. La concurrence n'est jamais que la guerre par d'autres moyens. Dixit Marx. Au plaisir de vous lire encore. Etienne.
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M
Bonjour,<br /> <br /> A propos d'un profiteur de guerre très particulier...<br /> <br /> Mon travail d’écrivain porte, depuis bientôt trente ans, sur la question des contenus de l’enseignement (cf. le livre écrit avec Françoise Petitdemange, et publié en 1986 : « Le feu sous la cendre : enquête sur les silences obtenus par l’enseignement et la psychiatrie », Editions Paroles Vives, 660 pages.)<br /> <br /> Or, une lecture attentive de la Correspondance de Voltaire (13 volumes à la Pléiade) m'a conduit à publier en 2010 un livre dont le contenu ne cesse de me surprendre, dans la mesure où une analyse précise de ce qu’écrit Voltaire de jour en jour ne semble pas pouvoir laisser place au moindre doute : il a été l'un des principaux protagonistes et l'un des principaux bénéficiaire des guerres du deuxième tiers du XVIIIème siècle.<br /> <br /> Pour vous permettre de mesurer jusqu’où va tout ceci, je vous invite à consulter, si vous le voulez bien, le blog : <br /> <br /> http://voltairecriminel.canalblog.com<br /> <br /> Dans les années qui viennent, une meilleure connaissance de la Correspondance débouchera nécessairement sur une révision totale de l’image de Voltaire mais aussi de ce que peuvent être les divers phénomènes sous-jacents aux guerres.<br /> <br /> Je me tiens à votre disposition pour tout renseignement complémentaire.<br /> <br /> Très cordialement à vous,<br /> <br /> Michel J. Cuny
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